Loi Handicap : 1 an après
Lancement de la campagne nationale d'information
Conférence de presse de Philippe BAS,
Ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées,
aux Personnes handicapées et à la Famille
9 février 2006
2.
Le droit à compensation
3.
Les maisons
départementales des personnes handicapées
4.
La scolarité
5.
L'emploi
6.
L'accessibilité
7.
Le financement de
la compensation
8.
La Caisse
nationale de solidarité pour l'autonomie
9.
Les principaux
textes d'application
10.
Les prochaines étapes
11.
La campagne d'information
Contacts
presse :
Juliette Lafont, Conseillère pour la communication, 01 40 56
70 46
Laure Espinassier, Attachée de presse, 01 40 56 65 50
1.
LE HANDICAP EN
FRANCE
L'article 2 de la loi
n°2005-102 sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes handicapées, définit ainsi le handicap :
« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute
limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie
dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle,
durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé
invalidant. »
·
5 millions de personnes handicapées en France
·
dont 2 millions de personnes à mobilité réduite
·
30% des déficiences motrices sont d'origine accidentelle
·
800 000 personnes sont allocataires de l'allocation aux
adultes handicapés (AAH)
·
Plus de 500 000 personnes sont bénéficiaires d'une pension
d'invalidité
·
112 400 personnes sont bénéficiaires de l'allocation
compensatrice pour tierce personne
·
135 000 enfants handicapés sont accueillis dans les
établissements scolaires du milieu ordinaire et 110 000 enfants sont accueillis
en établissements spécialisés
·
Environ 100 000 adultes handicapés sont accueillis en
établissement médico-social et 110 000 en centre d'aide par le travail
·
1 actif handicapé sur 3 est au chômage
·
Près de 100 000 employeurs sont assujettis à l'obligation
d'emploi de 6% (hors secteur public)
·
Les dépenses publiques consacrées à la politique pour les
personnes handicapées s'élèvent à 29 milliards d'euros en 2004
2.
LE « DROIT A
COMPENSATION »
§
Les grands
principes
La loi
handicap du 11 février 2005 pose le principe d'un nouveau droit pour la personne
handicapée, le droit à « compensation » des conséquences de son
handicap, quels que soient l'origine et la nature de sa déficience, son âge ou
son mode de vie (Art. 11).
Le droit à
compensation est l'expression de la solidarité nationale et le moyen de
l'égalité de traitement entre les citoyens handicapés et l'ensemble des
citoyens.
La
compensation du handicap peut prendre la forme de prestations individuelles ou
de l'accès à un certain nombre de services ou d'établissements.
La loi met notamment en place
la Prestation de Compensation (PCH) qui permet de recourir à des aides humaines
(les auxiliaires de vie), de se procurer des aides techniques ou animalières,
telles que l'achat d'un fauteuil roulant ou l'entretien d'un chien
d'assistance, d'aménager son logement ou son véhicule. Son montant est
déterminé en fonction des besoins et du projet de vie de la personne
handicapée.
Cette prestation est
destinée à remplacer l'Allocation Compensatrice pour Tierce Personne (ACTP),
qui était attribuée aux personnes handicapées de plus de 20 ans dont l'état
nécessitait le recours à une tierce personne pour effectuer les actes
essentiels de l'existence. La Prestation de Compensation (PCH) permet, quant à
elle, de prendre en compte, au-delà des aides humaines, les autres besoins de
la personne handicapée. Contrairement à l'ACTP, elle n'est pas soumise à
conditions de ressources.
§
L'élaboration
du plan personnalisé de compensation
La prestation de
compensation est définie en fonction du « projet de vie » de la
personne handicapée, qui formule ses besoins et ses aspirations auprès de
l'équipe pluridisciplinaire de la Maison départementale des personnes
handicapées (MDPH) dont elle dépend. A la suite d'un dialogue avec la personne
concernée ou avec son entourage, qui peut donner lieu à une visite au domicile,
l'équipe pluridisciplinaire construit le « plan personnalisé de compensation »,
qui peut comprendre des mesures diverses : aides individuelles,
hébergement, logement adapté, scolarisation, orientation professionnelle, etc.
§
L'attribution
de la prestation de compensation
C'est la Commission des
droits et de l'autonomie qui prend toutes les décisions concernant les aides et
les prestations. Elle prend sa décision au vu du projet de vie exprimé par la
personne handicapée et du plan personnalisé de compensation établi par l'équipe
pluridisciplinaire de la MDPH. Les associations de personnes handicapées sont
membres de cette Commission, qui peut également entendre la personne concernée.
§
Le
financement de la prestation de compensation
La
prestation de compensation a vocation à se substituer à l'actuelle allocation
compensatrice pour tierce personne (ACTP), actuellement financée par les
départements.
Le
périmètre plus important de la nouvelle prestation nécessitait des financements
complémentaires à ceux des départements. Ils sont apportés par la nouvelle
Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).
Ainsi, les
crédits consacrés à l'aide individuelle aux personnes handicapées ont presque
été doublés par le nouveau dispositif législatif. En 2006, ils s'élèvent à près
de 1,1 milliard d'euros.
Le
financement de la nouvelle prestation de compensation est réparti entre :
-
les départements qui apportent 590 millions d'euros,
correspondant aux sommes qu'ils consacraient à l'ACTP ;
-
la CNSA pour un montant de 500 millions d'euros, issus de la
« Journée de Solidarité » et répartis entre les départements.
3.
LES MAISONS
DEPARTEMENTALES DES PERSONNES HANDICAPEES
§
Les grands
principes
La loi du 11 février 2005 instaure le principe d'un lieu unique destiné
à faciliter les démarches des personnes handicapées.
Dans
chaque département, une maison départementale des personnes handicapées (MDPH)
est créée et offre un accès unique aux droits et prestations prévus pour les
personnes handicapées.
La maison départementale
des personnes handicapées exerce une mission d'accueil, d'information,
d'accompagnement et de conseil des personnes handicapées et de leurs familles.
§
L'organisation
des Maisons départementales
Juridiquement,
les MDPH sont des groupements d'intérêt public (GIP) sous tutelle
administrative et financière du département.
Une
Commission exécutive, qui rassemble le Conseil Général, les services de l'Etat,
les organismes de protection sociale et les associations de personnes
handicapées, administre la maison sous la présidence du Président du Conseil
général.
Le
Président du Conseil Général nomme le Directeur de la MDPH qui met en ouvre et
exécute les délibérations de la Commission exécutive. Au sein de la maison,
l'équipe pluridisciplinaire - qui peut être constituée de médecins,
d'ergothérapeutes, de psychologues, de spécialistes du travail social, de
l'accueil scolaire ou de l'insertion professionnelle, etc. - évalue les besoins
de compensation de la personne handicapée sur la base de son projet de vie. Un
référent pour l'insertion professionnelle est aussi désigné au sein de chaque
maison.
Au sein de
la MDPH, la Commission des droits et de l'autonomie prend les décisions
relatives à l'ensemble des droits de la personne handicapée, sur la base de
l'évaluation réalisée par l'équipe pluridisciplinaire et du plan de
compensation proposé.
La maison
départementale gère également un fonds départemental de compensation qui réunit
l'ensemble des financements facultatifs auparavant mobilisés pour la prise en
charge des aides techniques et humaines (département, Etat, organismes
d'assurances maladies et d'allocations familiales, mutuelles.) et qui
continueront à s'ajouter à la nouvelle prestation.
§
Les
missions de la Maison départementale des personnes handicapées
-
La MDPH informe et accompagne les personnes handicapées et
leurs familles dès l'annonce du handicap et tout au long de son évolution.
-
Elle met en place et organise l'équipe pluridisciplinaire
qui évalue les besoins de la personne sur la base du projet de vie et propose
un plan personnalisé de compensation du handicap.
-
Elle assure l'organisation de la Commission des Droits et de
l'Autonomie et le suivi de la mise en ouvre de ses décisions, ainsi que la
gestion du fonds départemental de compensation du handicap.
-
La MDPH reçoit toutes les demandes de droits ou prestations
qui relèvent de la compétence de la commission des droits et de l'autonomie des
personnes handicapées.
-
Elle assure le suivi de la mise en ouvre des décisions
prises et organise une mission de conciliation par des personnes qualifiées.
-
Elle organise des actions de coordination avec les
dispositifs sanitaires et médico-sociaux et désigne en son sein un référent
pour l'insertion professionnelle.
-
Elle met en place un numéro téléphonique pour les appels
d'urgence et une équipe de veille pour les soins infirmiers.
§
La mise en
place des Maisons départementales des personnes handicapées
Mises en
place au 1er janvier 2006, les maisons coordonnent déjà les
différents services auparavant en charge des personnes handicapées, dans de
nouveaux locaux, sur leurs sites actuels ou dans des locaux provisoires.
Les
Conseils généraux signent actuellement avec la Caisse nationale de solidarité
pour l'autonomie (CNSA), les premières conventions permettant d'assurer le
versement des fonds pour le fonctionnement de la Maison ainsi que les premières
remontées d'information sur la mise en place du nouveau dispositif.
§
Les moyens
de fonctionnement des Maisons départementales des personnes handicapées
Les MDPH vont fonctionner grâce aux apports de tous
leurs membres. L'Etat s'est ainsi engagé à mettre à disposition l'ensemble des
moyens humains et matériels des anciennes commissions techniques d'orientation
et de reclassement professionnel (COTOREP) et des commissions de l'éducation
spéciale de l'Etat (CDES), soit environ 1400 agents.
A ces
moyens s'ajoutent les apports financiers ou en nature des conseils généraux,
des organismes de protection sociale ou des autres membres.
Par ailleurs,
la CNSA contribue chaque année au fonctionnement des MDPH : pour l'année
2006, son Conseil a voté 20 millions d'euros pour cette contribution.
Afin d'assurer le démarrage des maisons dans les
meilleures conditions, 70 millions d'euros supplémentaires ont été mobilisés de
manière exceptionnelle sur le budget de la CNSA : 50 millions d'euros en
juillet 2005 et 20 millions d'euros en 2006.
4.
LA SCOLARITE
§
Les grands
principes
Le droit d'inscrire à l'école tout enfant porteur
d'un handicap constitue une des évolutions fondamentales de la loi. Celle-ci
reconnaît la responsabilité de l'Education nationale vis-à-vis de tous les
enfants et adolescents.
Tout
enfant handicapé peut désormais être inscrit dans « l'école ou
l'établissement du second degré de son quartier ».
L'école ou
l'établissement scolaire le plus proche du domicile constitue son établissement
scolaire de référence (Art. 19). C'est seulement avec l'accord de ses parents
ou de son représentant légal qu'il peut être inscrit dans une école ou un
établissement scolaire autre que cet établissement de référence, si l'enfant a
besoin d'un dispositif qui n'existe pas dans l'établissement le plus proche.
La loi
reconnaît également aux enfants qui bénéficient d'une prise en charge en dehors
du système scolaire ordinaire, notamment par le secteur médico-social, le droit
à une inscription simultanée dans un établissement scolaire.
La loi du
11 février 2005 oblige ainsi la collectivité nationale à donner une réponse aux
familles : l'inscription à l'école impose à l'institution d'accompagner la
recherche de solutions adaptées.
§
Le projet
personnalisé de scolarisation
Le
droit à la scolarité s'intègre dans le projet
personnalisé de scolarisation.
La
continuité du parcours scolaire est assurée en recourant, le cas échéant, à
différentes modalités de scolarisation (intégration individuelle éventuellement
accompagnée, soutien par un dispositif collectif d'intégration, enseignement à
distance.) et à des séjours dans un établissement sanitaire ou médico-éducatif (art.
L.112-1 du code de l'éducation).
Le projet
personnalisé de scolarisation intègre, si besoin, des actions pédagogiques,
psychologiques, éducatives, sociales, médicales et paramédicales, qui viennent
compléter la formation scolaire et sont nécessaires pour assurer la cohérence
et la continuité du parcours scolaire.
Les
parents sont étroitement associés à l'élaboration du projet personnalisé de
l'enfant ainsi qu'à la décision d'orientation, prise en accord avec eux par la
commission des droits et de l'autonomie.
§
La mise en ouvre du droit à la scolarité
La loi du 11 février 2005 améliore
les passerelles entre les milieux ordinaire et médico-social, ce qui permet à
certains enfants handicapés d'être scolarisés au sein de l'école de leur
quartier et de ne pas être exclusivement accueillis dans une structure
spécifique.
Cette intégration au sein des
établissements scolaires est rendue possible par la mise en place d'un certain
nombre de dispositifs de suivi.
La loi
instaure une formation initiale et continue
des enseignants et des personnels d'encadrement, d'accueil et de service
adaptée aux besoins des élèves handicapés.
Des équipes de suivi de la scolarisation
sont créées dans chaque département. Elles comprennent l'ensemble des personnes
qui concourent à la mise en ouvre du projet personnalisé de scolarisation et,
en particulier, le ou les enseignants qui ont en charge l'enfant ou
l'adolescent (art. L.112-2-1).
Un enseignant référent assure sur
l'ensemble du parcours de formation la permanence des relations avec l'élève et
ses parents ; il est chargé de réunir l'équipe de suivi de la
scolarisation.
Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) permettent
à un certain nombre d'enfants handicapés de trouver leur place dans la classe
comme dans la vie de l'école, mais aussi à l'enseignant, aux camarades, à toute
l'école de les accueillir dans les meilleures conditions, en facilitant les
relations et la communication. A la rentrée 2005, leur développement a été
assuré par la création de 800 postes supplémentaires.
Les élèves sourds se voient garantir le droit le choisir entre un
enseignement en français ou un enseignement bilingue, en français et en langue
des signes française.
Tous les
examens et concours organisés par l'Education nationale offriront des possibilités
d'aménagements étendus et renforcés pour les candidats handicapés.
5.
L'EMPLOI
§
Les grands
principes
La loi du 11 février 2005 affirme le principe de non-discrimination. Les
entreprises doivent prendre les mesures appropriées pour permettre aux travailleurs
handicapés d'accéder à un emploi ou de conserver un emploi correspondant à leur
qualification ou pour qu'une formation adaptée à leurs besoins leur soit
dispensée. Tout ou partie des dépenses supportées à ce titre par l'employeur
peut être compensé par des aides (art. L. 323-9-1 du code du travail).
Depuis 1987, les
entreprises de plus de 20 salariés étaient tenues à une obligation d'emploi
d'au moins 6% de personnes handicapées. La loi du 11 février 2005 réaffirme
cette obligation et l'étend à de nouvelles catégories de personnes
handicapées : les titulaires de la carte d'invalidité et les titulaires de
l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH).
Elle donne
la priorité au travail en milieu ordinaire, en misant sur l'incitation. Le
dispositif de sanction est renforcé et étendu aux employeurs publics.
La loi
crée une obligation pour les partenaires sociaux de négocier sur l'emploi des
travailleurs handicapés, au niveau des branches tous les trois ans et dans les
entreprises tous les ans.
§
Le
dispositif d'incitation à l'embauche
L'incitation
résulte d'un équilibre entre le renforcement des obligations et la valorisation
des actions innovantes mises en place par les entreprises.
La
contribution versée à l'AGEFIPH[1]
par les entreprises qui n'ont pas atteint le quota de 6% est renforcée, et sera
même triplée pour celles qui n'auront engagé aucune action en faveur de
l'emploi des travailleurs handicapés d'ici trois ans. Pour le calcul de cette
contribution, tous les emplois de l'entreprise sont désormais considérés, en
application du principe de non-discrimination, comme pouvant être occupés par
un travailleur handicapé.
Parallèlement,
les entreprises pourront déduire les dépenses qu'elles engagent en faveur de
l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés au-delà de l'obligation
légale.
Les
employeurs bénéficient d'un allègement de leur contribution ou d'une aide
spécifique pour le recrutement d'une personne lourdement handicapée.
Au 1er
janvier 2006, les ateliers protégés, qui emploient des personnes handicapées
dont l'efficience est réduite en raison de la lourdeur de leur handicap, sont
transformés en « entreprises adaptées » du milieu ordinaire. Grâce à
cette réforme, les travailleurs handicapés salariés bénéficient désormais de
tous les droits attachés à ce statut, en particulier la garantie du salaire
minimum.
§
Les règles
spécifiques applicables à l'accès à la fonction publique
Outre
l'application du principe de non-discrimination, le statut général de la
fonction publique est modifié pour tenir compte des difficultés particulières
d'accès à l'emploi des travailleurs handicapés : modernisation du
recrutement par contrat, recul ou suppression des
limites d'âge pour se présenter aux concours, création d'un temps partiel de
droit, mise en ouvre d'aménagements d'horaires pour les fonctionnaires
handicapés ou les aidants familiaux.
La loi
crée un fonds pour l'insertion professionnelle dans la Fonction Publique qui
sera alimenté par la contribution des ministères, des collectivités
territoriales et des hôpitaux publics ne respectant pas le quota des 6% de
personnes handicapées.
6.
L'ACCESSIBILITE
§
Les grands
principes
L'accessibilité
est une condition primordiale pour permettre à tous d'exercer les actes de la
vie quotidienne et de participer à la vie sociale. Aussi la loi prévoit-elle le
principe d'accessibilité généralisée, quel que soit le handicap (physique,
sensoriel, mental, psychique, cognitif).
Elle rend obligatoire l'accessibilité des locaux d'habitation neufs,
privés ou publics et, dans certains cas, des locaux d'habitation existants à
l'occasion de travaux, excepté pour les propriétaires construisant ou
améliorant un logement pour leur propre usage. La personne handicapée doit pouvoir
également accéder à tous les bâtiments recevant du public et se évoluer de
manière continue, sans rupture, dans la chaîne de déplacement :
aménagement de voiries, accès aux gares, transports en commun.
Pour cela, la loi du 11 février 2005 fixe des délais de mise en
accessibilité de ces différents lieux. Les possibilités de dérogation sont
beaucoup plus strictes : la dérogation globale n'est plus possible, toute
dérogation ne sera accordée que disposition par disposition et, pour les
établissements existants, après avis conforme de la commission consultative
départementale de sécurité et d'accessibilité, dans laquelle les associations
de personnes handicapées sont représentées.
Une
attestation de conformité est désormais établie en fin de chantier par un tiers
indépendant pour les travaux soumis à permis de construire. Des sanctions
pénales sont prévues en cas de non-respect de ces obligations.
Une
commission communale ou intercommunale d'accessibilité est constituée dans
toutes les collectivités de plus de 5000 habitants, permettant d'associer les
personnes handicapées à la mise en ouvre de l'accessibilité.
§
Les
principales mesures concernant le logement
En matière de logement, l'objectif de la loi est de permettre aux
personnes handicapées de pouvoir disposer d'un logement adapté et d'élargir le
parc immobilier accessible afin d'ouvrir le choix de leur lieu de vie.
Les bâtiments d'habitation collectifs neufs doivent
être accessibles et permettre une adaptation ultérieure plus facile des
logements aux personnes handicapées (ce qui impliquera une augmentation de
surface d'environ 1 à 2 m² par logement ; caves accessibles et
éclairées ; balcons et terrasses accessibles ; salles de bain
adaptables ; réservation d'ascenseurs pour les cages d'escalier comportant
plus de 15 logements en étages en sus de l'obligation actuelle d'ascenseurs
dans les immeubles de plus de 3 étages). Des exigences proches s'imposent
également aux maisons individuelles neuves.
Les bâtiments d'habitation collectifs existants
doivent être rendus accessibles
en cas de réhabilitation importante : lorsque la valeur des travaux est
supérieure à 80% de la valeur du bâtiment, tout le bâtiment doit être rendu
accessible ; en outre, à l'occasion du remplacement de composants tels que
porte, interphone, boîtes aux lettres, éclairage, les nouveaux éléments devront
être accessibles.
Les
mesures de mise en accessibilité des logements sont évaluées dans un délai de 3
ans à compter de la publication de la loi.
§
Les
principales mesures concernant les établissements recevant du public
La loi
prévoit que les établissements recevant du public doivent être tels que toute
personne handicapée puisse y accéder, y circuler et y recevoir les informations
qui y sont diffusées, dans les parties ouvertes au public.
L'accès et
l'accueil doivent être possibles pour toutes les catégories de personnes
handicapées dans les établissements
neufs recevant du public.
La mise en
accessibilité des établissements
existants doit intervenir dans un délai de 10 ans. L'accessibilité
devra être totale pour les plus grands établissements, qui devront également
établir un diagnostic avant le 1er janvier 2011. Pour les petits établissements
tels que les petits commerces, une partie, où pourra être délivré l'ensemble
des services, devra être rendue totalement accessible.
En cas
d'obtention d'une dérogation exceptionnelle, les établissements remplissant une
mission de service public devront mettre en place des moyens de substitution.
Le délai de mise en accessibilité est ramené au 31 décembre 2010 pour
les parties de bâtiments des préfectures délivrant les prestations au public
ainsi que les parties des universités ouvertes au public.
§
Les
principales mesures concernant le transport
Les
principales mesures ci-dessous sont destinées à doter la France de transports
accessibles à tous :
-
10 ans pour la mise en accessibilité des réseaux de
transports collectifs
-
3 ans pour la réalisation de schémas directeurs
d'accessibilité de services de transports
-
en cas d'impossibilité technique avérée de mise en
accessibilité d'un système de transport, 3 ans pour la mise à disposition de
moyens de substitution accessibles au même tarif que les transports collectifs
-
acquisition et renouvellement de matériels roulants
accessibles
-
conditionnement des aides publiques à la prise en compte de
l'accessibilité
-
accompagnateurs, systèmes d'information, etc.
-
accès gratuit des chiens guides d'aveugles et chiens
d'assistance.
Ainsi,
l'ensemble de la chaîne de déplacement est concerné par ces mesures de développement
de l'accessibilité des transports publics à toutes les personnes handicapées.
7.
LE FINANCEMENT DE LA COMPENSATION
§
Le
financement de la prestation de compensation
La
prestation de compensation a vocation à se substituer à l'allocation
compensatrice pour tierce personne (ACTP), actuellement financée par les
départements.
Le
périmètre plus large de la nouvelle prestation nécessitait des financements
complémentaires à ceux apportés par les départements. Ils sont apportés par la
nouvelle Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).
Ainsi, les
crédits consacrés à l'aide individuelle aux personnes handicapées ont été
doublés par le nouveau dispositif législatif. En 2006, ils s'élèvent à près de
1,1 milliard d'euros.
Le
financement de la nouvelle prestation de compensation est réparti entre :
-
les départements qui apportent 590 millions d'euros,
correspondant aux sommes qu'ils consacraient à l'ACTP ;
-
la CNSA pour un montant de 500 millions d'euros, issus de la
« Journée de Solidarité » et répartis entre les départements.
§
Le
financement de places nouvelles en établissements
La politique
de compensation du handicap se traduit également par l'offre de services et de
places dans les établissements du secteur médico-social.
Un programme
pluriannuel de création de places est mis en ouvre sur la période
2005-2007. Il prévoit un peu plus de 40 000 places supplémentaires : 8400
places en établissements pour enfant ; 18 000 places en
établissements pour adultes; 14 000 places en centres d'aide par le travail
(CAT). Ce rythme de création permet d'augmenter de 25% les places en services
d'éducation et de soins à domicile (SESSAD), de plus de 15% les places en CAT,
de près de 100% les places en services de soins infirmiers et d'aide à domicile
(SSIAD) et les services d'accueil médico-social pour les adultes handicapés
(SAMSAH).
Les crédits dédiés au financement de ces établissements et services ont
été inscrits dans les lois de finances en ce qui concerne les CAT et dans les
lois de financement de la sécurité sociale pour les autres établissements et
services. En 2006, la loi de finances prévoit 110 millions d'euros pour le
financement des places de CAT ; plus de 398 millions d'euros (+6,16%)
supplémentaires ont été dégagés dans la loi de financement de la sécurité
sociale, pour partie grâce à l'effort complémentaire de la Caisse nationale de
solidarité pour l'autonomie.
8. LA CAISSE NATIONALE DE SOLIDARITÉ POUR L'AUTONOMIE
La Caisse Nationale de solidarité
pour l'autonomie (CNSA) est un nouvel établissement public administratif, créé
par la loi du 30 juin 2004. La loi sur les droits et la citoyenneté des
personnes handicapées du 11 février 2005 a précisé et renforcé ses missions,
qui sont doubles : la CNSA est à la fois une caisse chargée de répartir les
moyens financiers et une agence d'appui technique et d'animation.
§
Le
fonctionnement de la CNSA
-
Associations de personnes handicapées
-
Associations de personnes âgées
-
Conseils généraux
-
Organisations syndicales nationales représentatives de
salariés et d'employeurs
-
Etat (représentants des ministères concernés)
-
Parlementaires
-
Personnalités qualifiées et représentants d'institutions
intervenant dans les secteurs concernés
Le
Président, élu parmi les personnalités qualifiées, est M. Alain
CORDIER.
Le
directeur est nommé pour 3 ans.
Le Conseil scientifique :
-
12 experts nommés par les ministres chargés des personnes
handicapées et âgées
-
Un représentant du Conseil national de l'évaluation sociale
et médico-sociale
-
Les représentants des directions de la recherche des
ministères
-
Un membre de chacun des organismes suivants : Institut
national d'études démographiques (INED), Institut national de la santé et de la
recherche médicale (INSERM), Centre national de la recherche scientifique (CNRS),
Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), Société française de
médecine physique et de réadaptation (SOFMER).
§
Les
missions de la CNSA
Apporter des financements
La CNSA rassemble l'essentiel des
moyens de l'Etat et de l'assurance maladie consacrés à l'autonomie des
personnes âgées ou handicapées. Son budget
pour 2006 est de 14 milliards d'euros : 3 milliards issus de la
contribution solidarité autonomie et de la CSG, 11 milliards issus des crédits
de l'assurance maladie.
Ä
Elle verse aux Conseils Généraux (qui y consacrent de leur
côté 590 millions d'euros) une partie de ces ressources pour contribuer à
financer les aides individuelles aux
personnes handicapées : la nouvelle prestation de compensation pour les
personnes handicapées (500 millions d'euros), et le fonctionnement des
nouvelles maisons départementales des personnes handicapées (20 millions
d'euros). Ces crédits permettent ainsi en 2006 de doubler presque les crédits
consacrés à la compensation du handicap en 2005.
Ä
Elle finance les établissements et services médico-sociaux.
Avec les services de l'Etat au niveau local, la CNSA identifie les priorités dans ce domaine et arrête
le montant des dotations annuelles (7 milliards d'euros pour les personnes
handicapées en 2006).
Garantir l'égalité de traitement
sur tout le territoire
La CNSA doit assurer la
répartition équitable des enveloppes financières destinées au fonctionnement
des établissements et des services d'accompagnement à domicile.
Pour cela, elle apporte son
expertise pour construire :
-
les indicateurs de mesure de la qualité du service rendu par
les maisons départementales des personnes handicapées
-
les outils de définition des priorités financières en
établissements et services.
Assurer une mission d'expertise,
d'information et d'animation
La CNSA a un rôle essentiel dans
l'animation du réseau des maisons départementales des personnes handicapées
pour :
-
permettre l'échange d'expériences et d'informations entre
les départements
-
diffuser les « bonnes pratiques » en matière
d'accueil, d'évaluation des besoins, d'organisation et de suivi des
décisions.
-
favoriser la comparaison dans le temps et sur le territoire,
des services rendus aux personnes accueillies par les maisons départementales.
La CNSA participe à l'élaboration
de méthodes d'évaluation de la situation des personnes handicapées. Elle doit
également contribuer à l'information et au conseil sur les aides humaines et
sur les aides techniques. En particulier, elle participe à l'évaluation des
aides techniques et à la diffusion d'informations claires sur le service réel
qu'elles apportent à la personne.
Les missions de la CNSA portent à la fois sur les personnes handicapées
et sur les personnes âgées, que ce soit l'aide individuelle ou l'offre
collective d'accueil et d'accompagnement. Coordonner et financer l'ensemble des
actions pour les personnes âgées ou les personnes handicapées doit lui
permettre d'avoir une analyse transversale et cohérente des questions et des
enjeux liés à la perte d'autonomie.
9.
Les textes
d'application de la loi du 11 fÉvrier 2005
La loi du 11 février 2005 prévoit la consultation du Conseil National
Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) sur l'ensemble des textes
d'application. Le CNCPH s'est réuni en assemblée plénière 16 fois depuis le
mois d'avril 2005 pour examiner 52 projets de décrets et rendre un avis
définitif sur 49 d'entre eux. Chaque séance plénière est précédée de la réunion
de la commission permanente et des commissions spécialisées compétentes sur
chacun des sujets traités. Le Conseil supérieur pour le reclassement
professionnel et social des travailleurs handicapés a été consulté sur
l'ensemble des textes relatifs à l'emploi des travailleurs handicapés. Il s'est
réuni à trois reprises et a examiné 14 projets de décrets.
B.
Les décrets publiés touchent l'ensemble des domaines de la vie des
personnes handicapées :
§
Les
ressources des personnes handicapées :
Décret n°
2005-724 du 29 juin 2005 relatif à l'allocation
aux adultes handicapés et modifiant le code de la sécurité sociale
(deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) JO du 30/06/05
Décret n°
2005-725 du 29 juin 2005 relatif à l'allocation
aux adultes handicapés modifiant le code de la sécurité sociale (troisième
partie : Décrets) JO du 30/06/05
Décret n°
2005-1760 du 29 décembre 2005 relatif à l'assurance
vieillesse du parent au foyer pour les personnes assumant la charge d'une
personne handicapée JO du 31/12/05
Décret n°
2005-1774 du 30 décembre 2005 relatif à la détermination de la majoration de pension applicable aux
assurés sociaux handicapés bénéficiant de l'abaissement de l'âge de la
retraite JO du 31/12/05
§
La
compensation du handicap :
Décret n°
2005-1588 du 19 décembre 2005 relatif à la prestation
de compensation à domicile pour les personnes handicapées et modifiant le
code de l'action sociale et des familles (dispositions réglementaires) et le
code de la sécurité sociale (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) JO du
20/12/05
Décret n°
2005-1591 du 19 décembre 2005 relatif à la prestation
de compensation à domicile pour les personnes handicapées JO du 20/12/05
Décret n°
2005-1590 du 19 décembre 2005 relatif au montant et aux modalités de versement
des concours dus aux départements au
titre de la prestation de compensation et du fonctionnement des maisons
départementales des personnes handicapées et modifiant le code de l'action
sociale et des familles (dispositions réglementaires) JO du 20/12/05
Décret n°
2005-1761 du 29 décembre 2005 relatif à la majoration
spécifique pour parent isolé d'enfant handicapé JO du 31/12/05
§
La
scolarisation des enfants et adolescents handicapés :
Décret n°
2005-1014 du 24 août 2005 relatif aux dispositifs
d'aide et de soutien pour la réussite des élèves à l'école JO du 25/08/05
Décret n°
2005-1013 du 24 août 2005 relatif aux dispositifs
d'aide et de soutien pour la réussite des élèves au collège JO du 25/08/05
Décret n°
2005-1752 du 30 décembre 2005 relatif au parcours
de formation des élèves présentant un handicap JO du 31/12/05
Décret n°
2005-1754 du 30 décembre 2005 relatif à l'Institut
national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes
handicapés et les enseignements adaptés JO du 31/12/05
Décret n°
2005-1194 du 22 septembre 2005 modifiant le décret n° 2003-484 du 6 juin 2003
fixant les conditions de recrutement et d'emploi des assistants d'éducation JO du 23/09/05
Décret n° 2005-1617 du 21 décembre
2005 relatif aux aménagements des
examens et concours de l'enseignement scolaire et de l'enseignement
supérieur pour les candidats présentant un handicap JO du 23/12/05
Décret
relatif à l'éducation et au parcours
scolaire des jeunes sourds. (DCE) (en
cours de parution)
§
L'emploi
des travailleurs handicapés :
Décret n°
2005-1694 du 29 décembre 2005 relatif aux accords
de groupe mentionnés à l'article L. 323-8-1 du code du travail et modifiant
ce code (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) JO du 30/12/05
Décret n° 2005-1732 du 30 décembre 2005 modifiant le code du
travail (deuxième partie: Décrets en Conseil d'Etat) JO du 31/12/05
Décret n°
2006-26 du 9 janvier 2006 relatif à la formation
professionnelle des personnes handicapées ou présentant un trouble de santé
invalidant pris en application de l'article L. 323-11-1 du code du travail JO
du 11/01/06
Décret
modifiant le décret n°96-1087 du 10 décembre 1996 relatif à l'application de
l'article 38 de la loi n°84-53 du 26 janvier 1984 modifiées portant
dispositions statutaires relatives à la fonction
publique territoriale (DCE) (en cours
de parution)
Décret
relatif à la déclaration annuelle
obligatoire d'emploi des travailleurs handicapés, mutilés de guerre et
assimilés et modifiant le code du travail (DCE) (en cours de parution)
Décret
relatif à la reconnaissance de la
lourdeur du handicap en application des articles L 323-8-2 et L 323-6 du
code du travail et modifiant ce code. (DCE) (en
cours de parution)
Décret
relatif aux modalités de calcul de la
contribution annuelle au fonds de développement pour l'insertion
professionnelle des handicapées et modifiant le code du travail. (D) (en cours de parution)
§
Les
maisons départementales des personnes handicapées :
Décret n° 2005-1589 du 19 décembre 2005 relatif à la commission des droits et de l'autonomie des
personnes handicapées et modifiant le code de l'action sociale et des
familles (partie réglementaire) JO du 20/12/05
Décret n°
2005-1587 du 19 décembre 2005 relatif à la maison
départementale des personnes handicapées et modifiant le code de l'action
sociale et des familles (partie réglementaire) JO du 20/12/05
Décret
relatif à la définition de la convention
de base constitutive de la maison départementale des personnes handicapées.
(DCE) (en cours de parution)
§
Vie quotidienne :
Décret n°
2005-988 du 10 août 2005 relatif aux professions
de prothésistes et d'orthésistes pour l'appareillage des personnes handicapées
et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires) JO
13/08/05
Décret n°
2006-56 du 18 janvier 2006 relatif à l'accès
des personnes sourdes ou malentendantes aux épreuves de l'examen du permis de conduire de la catégorie B et
modifiant le code de la route JO du 19/01/06
Décret n°
2005-1766 du 30 décembre 2005 fixant les conditions d'attribution et
d'utilisation de la carte de
stationnement pour personnes handicapées et modifiant le code de l'action
sociale et des familles (partie réglementaire) JO du 31/12/05
Décret n°
2005-1714 du 29 décembre 2005 relatif à la carte
d'invalidité et à la carte de priorité pour personne handicapée et
modifiant le code de l'action sociale et des familles (partie réglementaire) JO
du 30/12/05
Décret n°
2005-1759 du 29 décembre 2005 relatif à l'agrément
« vacances adaptées organisées »
JO du 31/12/05
Décret n°
2005-1776 du 30 décembre 2005 relatif à la labellisation
des centres d'éducation des chiens d'assistance et des centres d'éducation
des chiens guides d'aveugle JO du 31/12/05
Décret relatif à l'accessibilité
du matériel roulant affecté au service du transport public terrestre de
voyageurs. (D) (en cours
de parution)
§
La Caisse
Nationale de Solidarité pour l'Autonomie :
Décret n°
2005-373 du 20 avril 2005 relatif à la composition
et au fonctionnement des instances dirigeantes et du conseil scientifique
de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie JO du 23/04/05
Décret du
24 juin 2005 portant nomination du
directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie JO du 25/06/05
10.
LES PROCHAINES
ÉTAPES
La loi du
11 février 2005 a posé le principe du droit à la compensation du handicap quel
que soit l'âge. Si la prestation de compensation est aujourd'hui versée aux
adultes handicapés de plus de 20 ans et dont le handicap a été reconnu avant 60
ans, la loi a fixé des délais pour l'abolition de toutes frontières d'âge à 20
ans et à 60 ans afin que la prestation de compensation soit ouverte à toute
personne handicapée quel que soit son âge.
Le
Gouvernement a d'ores et déjà lancé les travaux pour être aux rendez-vous fixés
par la loi.
§
L'extension
de la prestation de compensation aux enfants
L'article 13 de la loi prévoit
l'extension de la prestation de compensation du handicap aux enfants dans un
délai de 3 ans, soit avant le 11 février 2008. Aujourd'hui, la compensation du
handicap de l'enfant est assurée par l'allocation d'éducation spéciale (AES),
devenue allocation pour l'éducation de l'enfant handicapé, qui est une
prestation familiale.
§
Le
vieillissement des personnes handicapées
Le
vieillissement est l'un des défis majeurs auxquels notre société doit faire
face. Comme l'ensemble de nos concitoyens, les personnes handicapées sont
concernées par ce phénomène. Rendue possible par le progrès médical mais
également par l'amélioration de la prise en charge du handicap, l'avancée en
âge des personnes handicapées est porteuse d'évolutions importantes.
Ø
Une
mission sur le vieillissement des personnes handicapées a été confiée à M. Paul BLANC, sénateur des
Pyrénées-Orientales et rapporteur de la loi du 11 février 2005 au Sénat.
Ses axes de travail :
-
Identifier toutes les conséquences de l'avancée en âge des
personnes handicapées : évolution des besoins en matière de prise en
charge en établissements sociaux et médico-sociaux, du rôle des solidarités
familiales, elles-mêmes éprouvées par le vieillissement et la disparition des
aidants familiaux.
-
Faire connaître les initiatives innovantes qui sont d'ores
et déjà conduites, tout particulièrement en ce qui concerne l'accompagnement
des personnes à domicile et l'évolution des services et des structures.
-
Mettre en évidence les
éléments d'un rapprochement des dispositifs d'accompagnement des personnes
handicapées et des personnes âgées dépendantes et les obstacles à une parfaite
continuité de prise en charge, prévu par l'article 13 de la loi du 11 février
2005 dans un horizon de 5 ans. La compétence sur ces deux populations de la
Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie doit favoriser cette
continuité.
Échéance :
juin 2006
§
L'accompagnement
vers l'emploi des travailleurs handicapés
Les travailleurs handicapés sont bénéficiaires, comme chacun, des
dispositifs de droit commun du service public de l'emploi. En raison de leurs
besoins spécifiques, des réponses particulières leur ont été apportées par les
lois de 1975 et 1987, largement financées par l'AGEFIPH. Les évolutions du
service public de l'emploi, avec notamment la création des maisons de l'emploi,
celles portées par la loi Handicap et la création des maisons départementales
des personnes handicapées doivent être mises en perspective afin que soit
clarifiée la cohérence du service public de l'emploi adapté aux personnes
handicapées.
Ø
Une
mission a été confiée à M. Michel BERNARD, ancien directeur de l'Agence
Nationale Pour l'Emploi, sur le renforcement de la cohérence et de l'efficacité
du service public de l'emploi au service des travailleurs handicapés.
Ses axes de travail :
-
Dresser un état des lieux des relations entre les différents
acteurs chargés de la politique d'accompagnement vers l'emploi des travailleurs
handicapés à l'issue des évolutions récentes qui ont concerné leur
organisation, leur fonctionnement et leurs missions ;
-
Mettre en évidence les nouvelles articulations entre les
acteurs, issues des différentes réformes et proposer des solutions pour
renforcer l'efficacité du dispositif d'accompagnement vers l'emploi ;
-
Identifier les besoins spécifiques de certaines catégories
de personnes (personnes handicapées psychiques, bénéficiaires de l'AAH,
jeunes.) et les adaptations nécessaires pour y répondre.
11.
LA CAMPAGNE
sur la LOI HANDICAP
« METTONS-LA EN PLACE POUR QUE CHACUN TROUVE SA PLACE »
§
Une
campagne à vocation pédagogique et mobilisatrice
La
campagne sur la loi handicap a pour ambition de contribuer à faire changer le
regard de la société sur les personnes handicapées ;
Avec une
quadruple vocation :
-
faire connaître la loi et ses enjeux
-
informer sur les avancées
de la loi
-
lutter contre les scepticismes
-
encourager
l'implication de tous et
particulièrement des acteurs de la mise en ouvre de la loi.
Cette campagne ne s'adresse pas
seulement aux personnes handicapées et à leurs proches, elle veut également
mobiliser les différents acteurs de la mise en ouvre de cette loi
(associations, entreprises, services publics, institutions.) et sensibiliser
chaque citoyen.
§
La signature
de la campagne
« Loi handicap : mettons-la en place pour
que chacun trouve sa place »
Pour que chacun se sente concerné.
§
La
campagne, en actes .
La
campagne media
En février 2006 : une campagne radio grand public, sur deux
semaines, qui débute symboliquement le 11 février 2006, date anniversaire de la
promulgation de la loi.
Automne 2006 : une campagne radio grand public, sur deux semaines à
nouveau, ainsi qu'une campagne presse et Internet.
0 820 03
33 33 : la plate-forme téléphonique
La plate-forme téléphonique, déjà existante, répond à l'ensemble des
questions sur la loi handicap, les dispositifs qu'elle met en place, les
nouveaux droits et devoirs qu'elle suscite.
Le guide
de la loi
Ce guide (dont la parution est prévue fin mars 2006) présentera les
objectifs et les grandes avancées de la loi et présentera ses modalités
concrètes.
Destiné en priorité aux personnes handicapées et à leurs proches, ce
guide sera mis à disposition dans les lieux d'information tels que les maisons
départementales des personnes handicapées, l'ANPE, les associations.
L'affichette
Celle-ci sera présente chez les
relais clés de la campagne tels que les associations et les maisons
départementales des personnes handicapées.
Le site
Internet
Le site
Internet du ministère sera entièrement reconstruit, pour la fin mars
2006 ; dynamique et interactif, il informera en priorité les publics clés
: personnes handicapées et leurs
proches, acteurs et relais, et présentera la loi de façon pédagogique au grand
public.
[1] Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées. Créée par la loi du 10 juillet 1987, elle gère la contribution des entreprises de plus de 20 salariés qui n'emploient pas 6% de travailleurs handicapés, et finance des actions visant à développer l'insertion professionnelle.