Base de connaissances Pôle Santé

TITRE 1 : L'histoire de l'assurance maladie *

Chapitre 1er : Comment le système de l'assurance maladie a-t-il évolué ? *

1/ 1830-1905 : un système d'assistance publique et un système de libre prévoyance : [1A1] *

2/ 1898-1935 : un système d'assurances sociales [1A2] *

3/ 1945-1946 : la mise en place d'une sécurité sociale [1A3] *

4/ Depuis 1946 : la mise en ouvre des grands principes [1A4] *

1/ Une nouvelle architecture des responsabilités [1B1] *

2/ Une réforme en profondeur [1B2] *

3/ Les ordonnances du 24 avril 1996 [1B3] *

 

 

TITRE 1 : L'histoire de l'assurance maladie

Chapitre 1er : Comment le système de l'assurance maladie a-t-il évolué ?

La chronologie de l'assurance maladie est la suivante :

1/ 1830-1905 : un système d'assistance publique et un système de libre prévoyance : [1A1]

Au cours de la phase d'industrialisation du XIXème siècle, vont se développer non sans débats et hésitations :

La loi du 15 juillet 1893 institue ainsi l'assistance médicale gratuite, la loi du 27 juin 1904 le service départemental d'aide sociale à l'enfance et la loi du 14 juillet 1905 l'assistance aux vieillards infirmes et incurables.

En respectant leurs principes fondateurs, les mutuelles et l'aide sociale constituent aujourd'hui des composantes de la protection sociale.

 

2/ 1898-1935 : un système d'assurances sociales [1A2]

Les mutuelles, basées sur le volontariat, et l'aide sociale, droit à appréciation subjective et spécialisée, n'ont bénéficié qu'à une frange limitée de la population. Aussi, dès le début du XXème siècle, apparaissent des tentatives en faveur de l'assurance obligatoire de certains risques sociaux.

En matière d'accidents du travail, la loi du 9 avril 1898 reconnaît la responsabilité sans faute de l'employeur qui peut s'assurer pour y faire face.

En matière d'assurance vieillesse, la loi du 5 avril 1910, dont l'application a été limitée, institue un régime d'assurance obligatoire pour les salariés du commerce et de l'industrie.

Les lois du 5 avril 1928 et du 30 avril 1930 instituent pour les salariés titulaires d'un contrat de travail une assurance pour les risques maladie, maternité, invalidité, vieillesse et décès et la loi du 30 avril 1928 un régime spécial pour les agriculteurs.

La loi du 11 mars 1932 prévoit des allocations couvrant les charges familiales financées par des versements patronaux.

A la veille de la deuxième guerre mondiale, la France dispose, dans les textes, d'un système de protection complet mais fragile qui sera profondément renouvelé après les hostilités.

 

3/ 1945-1946 : la mise en place d'une sécurité sociale [1A3]

En 1945 les bâtisseurs du système français de sécurité sociale poursuivent un triple objectif : unité de la sécurité sociale, généralisation quant aux personnes, extension des risques couverts sous la double influence du rapport BEVERIDGE de 1942 et du système BISMARCKIEN.

L'ordonnance du 4 octobre 1945 prévoit un réseau coordonné de caisses se substituant à de multiples organismes, l'unité administrative ne sera cependant pas réalisée et ne l'est toujours pas.

Les professions agricoles vont conserver leurs institutions spécifiques dans le cadre de la mutualité sociale agricole. Les salariés des régimes spéciaux vont refuser de s'intégrer dans le régime général et conserver dans un cadre " transitoire " qui dure encore, leurs régimes spécifiques (fonctionnaires, marins, cheminots, mineurs etc..).

L'ordonnance du 19 octobre 1945 concerne les risques maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès. La loi du 22 août 1946 étend les allocations familiales à pratiquement toute la population et la loi du 30 octobre 1946 intègre la réparation des accidents du travail à la sécurité sociale.

La loi du 22 mai 1946 pose le principe de la généralisation de la sécurité sociale à l'ensemble de la population mais les professions non salariées non agricoles s'y opposeront.

 

4/ Depuis 1946 : la mise en ouvre des grands principes [1A4]

Les principes de 1945 dont certains n'ont pu être appliqués rapidement entrent progressivement dans les faits. L'unité administrative de la sécurité sociale n'est toujours pas achevée mais plusieurs évolutions contribuent à la renforcer. Les évolutions démographiques et le développement du salariat ont conduit à la suppression de petites caisses et à l'introduction d'un mécanisme de compensation entre les régimes subsistants, le rapport démographique cotisants/inactifs étant défavorable aux petits régimes qui perdent leurs actifs au profit du régime général. Les différences de prestations et de cotisations entre les différents régimes s'estompent rapidement.

La généralisation de la couverture à toute la population a été poursuivie selon les étapes suivantes :

 

Le régime général de sécurité sociale a fait l'objet de plusieurs réorganisations par l'ordonnance du 21 août 1967 instituant les trois caisses nationales (CNAMTS, CNAVTS, CNAF) et l'ACOSS, la loi du 17 décembre 1982 et l'ordonnance du 24 avril 1996 instituant notamment des conseils de surveillance auprès des caisses nationales et des unions régionales de caisses d'assurance maladie.

Le financement de la sécurité sociale s'est aussi modifié depuis 1945. Bien que les cotisations assises sur la masse salariale représentent encore la principale ressource des régimes, la part des autres recettes : taxes fiscales, contribution sociale généralisée (CSG) assise sur l'ensemble des revenus d'activité, de remplacement et du patrimoine instituée par la loi du 22 juillet 1993, contribution sociale de solidarité à la charge des entreprises, contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) instituée par l'ordonnance du 24 janvier 1996 croît rapidement.

Le système français de sécurité sociale se caractérise donc aujourd'hui par une protection contre les risques sociaux généralisée à l'ensemble de la population mais éclatée entre de nombreuses institutions faisant appel à des sources diversifiées de financement.

 

Chapitre 2 : Quelle est la dernière réforme concernant l'assurance maladie ? [1B]

L'année du cinquantième anniversaire de la Sécurité sociale en 1995 restera avant tout celle de la mise en chantier d'une réforme en profondeur du système français de protection sociale qui s'est concrétisée dans les textes l'année suivante.

 

1/ Une nouvelle architecture des responsabilités [1B1]

Première mesure structurelle : le Parlement se prononce chaque année sur l'évolution des recettes et des dépenses des régimes obligatoires par le vote d'une loi de financement de la sécurité sociale. C'est lui qui fixe l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM).

2/ Une réforme en profondeur [1B2]

Cet objectif est décliné par le Gouvernement entre le secteur hospitalier et la médecine de ville. Le respect des objectifs votés par le Parlement varie selon les secteurs :

3/ Les ordonnances du 24 avril 1996 [1B3]

Noyau dur de la réforme, elles ont largement modifié l'organisation administrative de la Sécurité sociale, renforcé la maîtrise médicalisée des dépenses de ville et réformé l'hospitalisation publique et privée. Aujourd'hui, des conventions d'objectifs et de gestion sont conclues entre l'Etat et les caisses nationales. Au plan local, les conventions sont mises en ouvre par des contrats pluriannuelles entre les caisses nationales et les caisses locales.

La réforme de 1996 a eu des conséquences organisationnelles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Assurance Maladie.

Au sein de l'Assurance Maladie, elle a conduit :

Hors Assurance Maladie, elle est à l'origine de structures telles que :