Base de connaissances Pôle Santé


 

 

 


Service                                                                                        Paris, le 21 novembre 2005

d'information                                                                                        Troisième version  

du Gouvernement

 

 

COPIL INFOGRIPPE

 

 

QUESTIONS-REPONSES

à destination des communicants de l'Etat

 

Eléments de langage en date du 21 novembre

Une réactualisation régulière sera faite

 

SOMMAIRE

 

 

Questions scientifiques

 

1- Qu'appelle-t-on la grippe aviaire ?

2- Quels sont les risques représentés par le virus influenza aviaire ?

3- Le virus influenza aviaire est-il transmissible de l'animal à l'homme ?

4- Le Virus influenza aviaire est-il transmissible d'homme à homme ?

5- Qu'est-ce qu'un réassortiment ? Quel est le risque chez l'homme d'une telle évolution ?

6- Quelles sont les différences entre la virulence et la contagiosité d'un virus ?

7- Que signifie le terme pandémie grippale ?

8- Quelle est la différence entre une pandémie et une épidémie ?

9- Quelle est la différence entre une épidémie et une épizootie ?

10- Quelle est la différence entre la grippe dite classique et une pandémie grippale ?

11- Quelle est la fréquence de ce type de pandémie ?

12- Sommes-nous déjà au stade de pandémie grippale ?

13- L'apparition d'un virus grippal nouveau chez l'homme entraîne-t-elle inévitablement une        pandémie ?

14- La pandémie de grippe peut-elle être évitée ?

 

Questions portant sur l'arrivée de la pandémie sur le territoire français

 

15- Comment saurons-nous qu'une pandémie de grippe a commencé ?

16- Comment une vague de pandémie peut-elle atteindre la France ?

17- Le virus pourrait-il arriver en Europe avec les oiseaux migrateurs ?

18- Comment saurons-nous que la pandémie a atteint notre pays ?

19- Combien de temps durera la pandémie en France ?

20- Est-il vrai que la maladie devra être circonscrite dans un délai de deux à quatre semaines, faute de quoi, le virus deviendrait impossible à contenir ?

21- Quelles sont les mesures prises par la France pour éviter que cette maladie aviaire s'installe sur le territoire ?

22- Si la pandémie se déclarait demain, combien de jour la France pourra-t-elle tenir (quantité de masques, de Tamiflu et de vaccins dont la France dispose.) ?

23- Quelles sont les mesures prises par la France face à la menace que représente actuellement la grippe aviaire A/H5N1 en Asie, en Russie. ?

24- Quelles sont les mesures prises par le ministère de l'intérieur pour la protection des populations ?

25- En cas de transmission inter humaine du virus, quelles seraient les mesures permettant de   ralentir la progression de la pandémie ?

 

Questions santé et prévention

 

Þ symptômes

 

26- Quels seraient les symptômes de la grippe pandémique ?

27- Quels sont les signes cliniques de la maladie chez l'homme ?

28- Existe-t-il des tests de diagnostic rapide de la maladie chez l'homme ?

 

 

Þ vaccins

 

29- Existe-t-il un vaccin chez l'homme ? Quand sera-t-il disponible ?

30- Le vaccin hivernal protège-t-il contre la grippe aviaire ?

31- La vitesse de propagation du virus permettra-t-elle d'apporter à temps une réponse vaccinale ?

32- Pourquoi en France, l'utilisation préventive du vaccin grippal est inférieur aux recommandations de l'OMS ?

33- Faut-il lancer les recherches et la production d'un vaccin contre l'actuel H5N1 alors même que ce virus n'a pas encore acquis, par mutation, les propriétés structurales qui lui permettent de se transmettre d'homme à homme ?

 

Þ Tamiflu & Relenza

 

34- Qu'est-ce que le Tamiflu ?

35- Existe-t-il un traitement préventif efficace chez l'homme ?

36- Existe-t-il un traitement curatif efficace chez l'homme ?

37- Les médicaments antiviraux ont-ils des effets secondaires ?

38- L'Etat prévoit-il assez de Tamiflu pour toute la population ?

39- Combien de temps le Tamiflu peut-il être stocké avant de se périmer ?

40- Que font les autorités sanitaires si le Tamiflu s'avère inefficace ?

41- Hormis le laboratoire Roche, y aura-t-il d'autres laboratoires qui pourront fabriquer le Tamiflu ?

42- Doit-on utiliser les antiviraux pour tenter de contenir une épidémie ou doit-on les garder pour les donner plus tard aux malades ?

43- Au début de la pandémie, en l'absence de vaccins, qui aura accès aux antiviraux dont les stocks sont limités ?

 

Þ prévention et protection

 

44- Comment saura-t-on ce qu'il faut faire ?

45- Que puis-je faire pour réduire le risque de tomber malade et pour me protéger moi et mon entourage ?

46- Devrons nous porter des masques ?

47- Quelle est la durée de vie des masques FFP2 ?

48- L'eau de javel est-elle un bon désinfectant ?

49- Quelles sont les principales personnes à risque de maladie dans le cadre d'une pandémie ?

50- Quelles sont les populations les plus exposées au risque d'infection par le virus aviaire dans les pays affectés ?

51- En dehors du personnel médical, qui aura droit aux antiviraux puis aux vaccins ?

52- En dehors du personnel médical qui aura droit aux masques ?

53- Combien de personnes en France souffriront probablement de la grippe lors d'une pandémie?

 

Þ alimentaire

 

54-Y a-t-il un risque de contamination lié à la consommation de volailles ou d'oufs ?

55- Y a t-il un risque à faire une mayonnaise ou toute autre préparation à base d'oufs crus s'ils étaient contaminés par H5N1.

 

56- Quel est le risque pour l'être humain de s'infecter à partir de produits à base de volaille contaminées par le virus Influenza A (H5N1) provenant des régions touchées ?

57- A-t-on les moyens de vérifier l'origine des produits, de faire respecter un embargo ?

 

Questions portant sur l'organisation de la société en cas de pandémie grippale

 

58- Quel sera l'impact d'une pandémie sur les structures de soins de santé ?

59- Les capacités d'accueil des structures sanitaires, en particulier hospitalières, seront-elles suffisantes ?

60- Faudra-t-il maintenir les malades à domicile ou créer des structures spéciales ?

61- Des lieux de quarantaine ont-ils été prévus dans les aéroports ?

62- Quel sera l'impact d'une pandémie sur l'économie ?

63- Quel rôle joue le ministère de l'intérieur dans le maintien de la vie économique ?

64- Qui distribuerait les 600 millions de masques à changer 4 fois par jour ?

65- Comment conditionner le Tamiflu, qui est stocké sous forme de poudre en vrac, en doses individuelles le jour J ?

66- Qui se chargera de distribuer le Tamiflu ?

67- En cas de pandémie, quel est le rôle du ministère de l'intérieur et en particulier des préfets ?

68- Quelles sont les missions supplémentaires du ministère de l'intérieur afin d'assurer la continuité de l'Etat ?

69- Comment sont organisées les opérations de secours en cas de pandémie ?

70- L'organisation du ministère de l'intérieur est-elle revue en cas de pandémie ?

71- Quelles sont les missions des forces de l'ordre ? (Police nationale, Gendarmerie nationale)

 

Questions pour les voyageurs et les expatriés

 

72- Comment les ambassades françaises se préparent-elles à faire face à la grippe aviaire ?

73- Des restrictions seront-elles imposées aux voyageurs ?

74- Dois-je me procurer du Tamiflu ou du Relenza si je pars dans un pays affecté ?

75- Quelles sont les recommandations pour les personnes se rendant dans les pays affectés par la  grippe aviaire ?

76- Quelles sont les recommandations pour les personnes qui, dans un cadre professionnel (vétérinaire, secteur agro-alimentaire,.), doivent se rendre dans un élevage de volaille d'un des pays affectés par la grippe aviaire ?

77- Quels sont les vaccinations recommandées aux personnes se rendant dans les pays affectés par la grippe aviaire ?

78- Le port du masque est-il recommandé dans les pays affectés ?

79- Quelles sont les recommandations pour les voyageurs au retour des pays affectés par la grippe aviaire ?

80- Quelles sont les recommandations pour les personnes vivant dans les pays affectés par la grippe aviaire ?

81- Qu'est-ce que les caméras thermiques ?

 

Questions sur la situation internationale

 

82- Quelle est la situation internationale ?

83- Quelles sont les mesures prises dans ces pays pour enrayer l'épidémie de grippe aviaire?

84- Quels sont les plans de préparation au niveau international pour faire face à une éventuelle pandémie ?

85- Comment protéger efficacement la France si nos voisins ne sont pas prêts ?

Questions portant sur les animaux,  l'élevage et la chasse

 

86- Quelles sont les mesures de protection et de surveillance du risque d'influenza aviaire prises par la France depuis la fin octobre ?

 

Þ général

 

87- Comment se transmet le virus chez les animaux?

88- Existe-t-il des tests de diagnostic rapide de la maladie chez les animaux ?

89-Les pigeons dans nos villes doivent-ils être considérés comme un facteur de risque ?

90- Y a t-il des instructions particulières à prévues pour les pigeons voyageurs ?

91- Hormis les oiseaux, quelles autres espèces animales la grippe aviaire peut-elle infecter ?

92- Je vois des oiseaux morts. A qui je les signale ? Qu'est-ce que j'en fais ?

93- Comment contrôler efficacement le commerce illégal d'oiseaux ? (perruches, faisans.).

94- Les oiseaux migrateurs constituent-ils une réelle menace pour les volailles domestiques ?

95-Comment s'effectue la surveillance sanitaire des oiseaux sauvages (migrateurs ou sédentaires) ?

96- Si, par définition, les oiseaux migrateurs sont incontrôlables : comment faire des prédilections ? Les dispositifs de contrôle d'autres sources éventuelles de contaminations, présentent-ils, eux aussi, des failles ?

97- La France est-elle obligée de suivre les directives de l'OIE, de la FAO et de l'OMS ?

98- Les moustiques peuvent-ils transmettre la grippe aviaire des oiseaux aux personnes comme c'est le cas du virus du Nil occidental ?

 

Þ élevages

 

99- Comment reconnaître la maladie dans un élevage de volailles ?

100- Quelles seraient les mesures sanitaires prises en France en cas de survenue de cas de virus influenza aviaire dans un élevage?

101- Jusqu'à quelle distance l'air extrait des poulaillers peut être contaminant ?

102- Existe-t-il un vaccin pour les volailles ?

103- Ne faudrait-il pas dès maintenant vacciner toutes les volailles françaises ?

104- Combien de temps après sa mort une volaille reste-t-elle contaminée ?

105- Les professionnels du secteur avicole bénéficieront-ils d'une aide financière, si des millions de volailles devaient être abattus ou confinés?

106- Pourquoi est-il important de nourrir les volailles à l'intérieur des bâtiments ? Est-ce vraiment efficace ?

107- Les eaux de surface provenant de plan d'eau et servant au nettoyage et à l'abreuvage des volailles constituent-ils un risque ?

108- Les filets de sécurité pour éviter les contacts avec les oiseaux sont-ils vraiment efficace ?

109- Les volailles peuvent-elles être contaminées sans présenter les critères d'alerte objectifs telles que les chutes des pontes ou de consommation ?

110- Quelles sont les différences entre la maladie de Newcastle et de la grippe aviaire ?

111- Sur 60 élevages testés début 2005, 12 se sont révélés positifs au virus H5, la France est donc une Nation très vulnérable ?

Þ chasse

 

112-Existe-t-il des règles particulières pour la chasse ?

113- Les chasseurs peuvent-ils être contaminés par le gibier ?

114-Je suis chasseur, quel type de précaution dois-je prendre ?

115- Ne serait-il pas plus prudent d'interdire la chasse ?

116-Ne pourrait-on pas assouplir l'interdiction de la chasse aux appelants par une possibilité de dérogation concernant les canards qui auront été vaccinés ?

117- Où puis-je trouver de plus amples informations ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Questions scientifiques

 

1-Qu'appelle-t-on la grippe aviaire ?


La grippe aviaire (appelée aussi «  grippe du poulet ») est une maladie animale dénommée par les vétérinaires « influenza aviaire ». Il s'agit d'une infection due à un virus de la famille des Orthomyxoviridae qui comprend plusieurs genres (ou types) dont Influenzavirus A. Celui-ci est divisé en sous types parmi lesquels les sous-types H5 et H7. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d'oiseaux, sauvages ou domestiques. Elle est habituellement silencieuse ; dans ce cas, les oiseaux infectés par une souche dite faiblement pathogène ne montrent aucun symptôme. Cependant les souches faiblement pathogènes peuvent muter et circuler plus rapidement à l'intérieur des troupeaux ou entre les troupeaux de volailles, en particulier si les barrières sanitaires entre élevages sont insuffisantes; à partir d'une certaine virulence, ces souches provoquent une maladie appelée l'influenza aviaire.

Les souches des sous-types H5 ou H7 peuvent acquérir un haut degré de virulence (ou de pathogénicité) et devenir des souches dites « hautement pathogènes ». La maladie est alors fortement contagieuse surtout chez les poulets et les dindes, et est susceptible d'entraîner une mortalité élevée, provoquant ainsi des épizooties.

Le virus (en particulier les souches hautement pathogènes) de l'influenza aviaire peut éventuellement infecter d'autres espèces animales comme le porc ou d'autres mammifères dont l'homme et l'on parlera alors de grippe aviaire de l'homme.

 

NB :

1/ On parle d'épizootie de grippe aviaire lorsque la maladie affecte brutalement un grand nombre d'animaux à la fois dans une région donnée.

2/ Les vétérinaires parlent aussi de peste aviaire ; deux pestes aviaires sont décrites  sur les oiseaux : l'influenza aviaire et la maladie de Newcastle autre maladie n'ayant aucune conséquence grave pour l'homme.

 

2-Quels sont les risques représentés par le virus influenza aviaire ?


Le virus de la grippe aviaire de type A (H5/N1) peut se transmettre de l'animal à l'homme comme le montre le phénomène observé depuis janvier 2004 en Asie. La contamination est aérienne et se fait essentiellement lors de contacts étroits, prolongés et répétés dans des espaces confinés avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d'animaux infectés. Elle peut se faire de façon directe ou indirecte (par l'intermédiaire des surfaces et/ou des mains souillées par les déjections). Mais toutes les personnes exposées au virus ne tombent pas malades ; en effet, la maladie de l'homme, la grippe aviaire, provoquée par un virus influenza non modifié, issu d'un animal reste un phénomène rare.

L'absence de maîtrise des épizooties d'influenza aviaire, c'est à dire la multiplication des foyers animaux dans le temps et dans l'espace favorise les cas de transmission du virus aviaire à l'homme et augmente la probabilité de l'apparition d'un nouveau type de virus susceptible de s'adapter plus facilement à l'homme. Ce mécanisme faciliterait la transmission inter humaine de ce nouveau type de virus, avec le risque d'épidémie voire de pandémie qui en découle.

 

3-Le virus influenza aviaire est-il transmissible de l'animal à l'homme ?


Le virus de la grippe aviaire de type A (H5/N1) peut se transmettre de l'animal à l'homme. Le phénomène observé depuis janvier 2004 en Asie confirme l'existence de plusieurs cas de transmission de ce type. Un phénomène semblable de transmission d'un virus aviaire à l'homme a été observé en Chine en 1997 (« grippe du poulet à HongKong ») avec un virus A (H5/N1) et aux Pays-Bas au printemps 2003 avec un virus A (H7/N7).
La contamination est aérienne et se fait essentiellement lors de contacts étroits, prolongés et répétés dans des espaces confinés avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d'animaux infectés, par voie directe ou indirecte (surfaces et/ou mains souillées par les déjections).

 

4-Le Virus influenza aviaire est-il transmissible d'homme à homme ?


Une transmission secondaire d'homme à homme est possible mais reste exceptionnelle (3 cas intra-familiaux documentés aux Pays-Bas au printemps 2003 avec le virus A (H7/N7)). Selon l'OMS, à la date du 30 septembre2005, il n'existe pas de preuve d'une transmission inter humaine en Asie.

 

5-Qu'est-ce qu'un réassortiment ? Quel est le risque chez l'homme d'une telle évolution ?


Une transmission du virus aviaire à l'homme, possible mais exceptionnelle, risque de favoriser, chez une personne déjà contaminée par le virus de la grippe humaine, des échanges de matériel génétique entre ces deux virus. Un tel réassortiment génétique peut engendrer l'apparition d'un nouveau type de virus susceptible de s'adapter plus facilement à l'homme. Ce mécanisme faciliterait la transmission inter humaine de ce nouveau type de virus avec un risque d'épidémie voire de pandémie, comme cela s'est vu dans le passé.

 

6-Quelles sont les différences entre la virulence et la contagiosité d'un virus ?

La virulence se définit par la capacité d'un virus ou d'un agent infectieux d'induire une maladie grave. La contagiosité se définit par la capacité d'un virus ou d'un agent infectieux d'être transmis d'une personne à l'autre. Le rhume est du à un virus très contagieux, qui est peu virulent (guérison spontanée). Inversement, certaines méningites virales, parfois sévères, sont dues à des virus qui ne sont pas contagieux. Dans le contexte de la naissance d'une pandémie grippale, il s'agit de l'adaptation d'un virus virulent et peu contagieux, qui devient contagieux ; on redoute l'apparition d'un virus qui, subitement, acquiert la capacité d'être très contagieux et de diffuser rapidement.

 

7-Que signifie le terme pandémie grippale ?


Une pandémie grippale se définit comme une forte augmentation dans l'espace et dans le temps des cas de grippe qui finit par diffuser à l'ensemble des pays, accompagnée d'un nombre important de cas graves et d'une mortalité élevée. Elle résulte de l'introduction dans l'espèce humaine, le plus souvent à partir d'un réservoir animal, d'un virus grippal complètement nouveau, vis-à-vis duquel la population n'est pas encore immunisée.

 

8-Quelle est la différence entre une pandémie et une épidémie ?


Une pandémie et une épidémie se définissent toutes deux comme une forte augmentation dans l'espace et dans le temps des cas d'une maladie. La différence se situe dans l'étendue et la gravité du phénomène : la pandémie s'accompagne d'un nombre important de cas graves et d'une mortalité élevée dans plusieurs pays simultanément.

 

9-Quelle est la différence entre une épidémie et une épizootie ?

 

On parle d'épizootie lorsque la maladie affecte brutalement un grand nombre d'animaux à la fois dans une région donnée. On parle d'épidémie quand une maladie touche simultanément un grand nombre de personnes. Une pandémie et une épidémie se définissent toutes deux comme une forte augmentation dans l'espace et dans le temps des cas d'une maladie. La différence se situe dans l'étendue et la gravité du phénomène : la pandémie s'accompagne d'un nombre important de cas graves et d'une mortalité élevée dans plusieurs pays simultanément.

 

10-Quelle est la différence entre la grippe dite classique ou saisonnière et une pandémie grippale ?

 

Une synthèse des principales différences figure au tableau ci-dessous. Dans nos contrées, la grippe classique se manifeste dans une proportion plus ou moins grande en période hivernale, tandis que dans l'hémisphère sud, le virus grippal circule durant nos mois d'été. Chez les personnes à risque, une grippe saisonnière peut donner lieu à une grave maladie, mais pour la plupart d'entre nous, elle ne représente aucun danger vital. Chaque année, la souche virale en circulation se modifie (mute), mais grâce à une estimation correcte de ces mutations, il est possible de préparer un vaccin adéquat en temps opportun. La pandémie de grippe est provoquée par un virus influenza totalement différent des souches virales récemment en circulation. Ces mutations ne peuvent pas être prévues de la même façon que pour les virus grippaux annuels, de sorte qu'aucun vaccin ne peut être préparé à l'avance.

 

11-Quelle est la fréquence de ce type de pandémie ?

 

La plupart du temps, quelques décennies séparent deux pandémies de grippe. Le siècle passé en a connu trois.

 

Année

1918-1919

1957-1958

1968-1969

Type de grippe

« Grippe espagnole »

« Grippe asiatique »

« Grippe de Hong Kong »

Origine probable

Incertaine*

Chine

Chine

Nombre de décès

dans le monde

50 à 100 millions

1 million

1 million

 

*Les premiers cas furent enregistrés en Europe et en Amérique.

 

 

12-Sommes-nous déjà au stade de pandémie grippale ?

 

Nous sommes en phase pré-pandémique depuis 2004, cela signifie qu'il y a des cas humains d'infection à virus aviaire en Asie et au Moyen Orient. Au 20 février 2006, 170 cas humains ont été notifiés à l'OMS avec 92 décès. Mais à ce jour, la transmission virale demeure de l'oiseau à l'homme lors de contacts étroits et il n'y a pas de transmission inter humaine.

 

 

13-L'apparition d'un virus grippal nouveau chez l'homme entraîne-t-elle inévitablement une pandémie ?


Non. Prenons l'exemple de l'épisode de la grippe dite du poulet à Hong Kong en 1997 : l'apparition d'un nouveau virus grippal n'a pas débouché sur une pandémie probablement parce que le virus aviaire n'est resté transmissible que par les volailles vivantes. La suppression de la source de contamination a permis de faire disparaître le danger.

 

14-La pandémie de grippe peut-elle être évitée ?

 

S'il n'est pas possible d'éviter la mutation du virus en un virus source possible d'une pandémie, les instances internationales s'efforcent de parer au tout début de pandémie. Le virus de la grippe est cependant fort contagieux et comme la majeure partie de la population mondiale est sensible aux nouveaux virus grippaux, leur propagation ne pourra vraisemblablement être contenue que temporairement. En revanche, il est possible de se préparer pour limiter les conséquences d'une pandémie.

 

 

Questions portant sur l'arrivée de la pandémie sur le territoire français

 

 

15-Comment saurons-nous qu'une pandémie de grippe a commencé ?

 

L'OMS enregistre l'ensemble de l'activité grippale dans le monde et se chargera d'annoncer le début d'une pandémie.

 

16- Comment une vague de pandémie peut-elle atteindre la France ?

 

Pour qu'une vague de pandémie atteigne la France, il faudrait que les hommes puissent se contaminer sur le territoire français à partir de foyers animaux (essentiellement des oiseaux) ou à partir de personnes arrivant sur le sol français (il s'agirait alors de cas humains « importés ») et infectées par un virus grippal, nouveau pour la population humaine et qui soit capable de se transmettre d'homme à homme.

 

17- Le virus pourrait-il arriver en Europe avec les oiseaux migrateurs ?

 

Le risque d'introduction du virus IAHP  via les oiseaux migrateurs est

réel mais a été estimé (cf avis du 25 août 2005) :

- nul à négligeable pour le risque d'introduction directe

- modéré pour le risque d'introduction indirecte,  tant qu'il n'est pas décrit d'oiseaux sauvages porteurs sains de virus IAHP; il est par ailleurs différé au plus tôt au printemps 2006 lors du retour des oiseaux migrateurs.

 

18- Comment saurons-nous que la pandémie a atteint notre pays ?

 

A partir du moment où nous aurons détecté la présence d'un virus transmissible chez l'homme sur le territoire, nous considèrerons que la France est touchée par la pandémie. Si tel était le cas, les professionnels de santé et le public en seraient informés.

 

 

19-Combien de temps durera la pandémie en France ?

 

La pandémie pourrait atteindre nos régions dans un laps de temps de 10 semaines. Ce genre d'épidémie dure en général 2 à 3 mois. Il nous faut tenir compte de l'éventualité d'une seconde vague de pandémie quelques semaines ou quelques mois plus tard.

Ces estimations se basent sur les expériences tirées d'anciennes pandémies. Au moment où la pandémie se manifestera, une information plus fiable sera communiquée.

 

20- Est-il vrai que la maladie devra être circonscrite dans un délai de deux à quatre semaines, faute de quoi, le virus deviendrait impossible à contenir ?

 

En fonction des caractéristiques du virus pandémique, il y aura peut-être une opportunité pour contenir le virus à son arrivée en France. Il n'est pas possible de dire combien de temps durera cette phase mais en retardant la diffusion du virus à tout le pays, on augmente les chances qu'un plus grand nombre de sujets soit vacciné et donc protégé contre le virus.

 

21-Quelles sont les mesures prises par la France pour éviter que cette maladie aviaire s'installe sur le territoire ?

 

La pandémie pourrait apparaître en France de deux façons, à partir de pays étrangers déjà atteints, ou moins probablement à partir d'un nouveau virus apparaissant sur le territoire national. Dans le premier cas, la maladie pourrait être introduite par des personnes malades ou en incubation. Dans le deuxième cas, un nouveau virus pandémique émergerait en France ; cette éventualité est beaucoup moins probable que la première car la France ne se trouve pas dans la situation de l'Asie qui présente de nombreux foyers animaux non maîtrisés et une forte promiscuité entre humains et volailles. Il est cependant indispensable d'empêcher une épizootie parmi les volailles françaises.

 

22-Si la pandémie se déclarait demain, combien de jour la France pourra-t-elle tenir (en termes de masques, de Tamiflu.)

 

Tant que l'on ne connaît pas les caractéristiques du nouveau virus, il n'est pas possible de prévoir la durée de l'épidémie.  On peut par contre indiquer que, si la pandémie se déclarait cet hiver 2005/2006, la France disposerait de 14 millions de traitements antiviraux (formes pédiatriques comprises).

 

En hypothèse moyenne, dans la fourchette InVS de 9 à 21 millions de malades possibles cette quantité permettrait dès à présent de traiter presque la totalité des malades pendant toute la durée de la pandémie. Cette estimation repose sur des hypothèses épidémiologiques, lesquelles sont susceptibles d'être modifiées en fonction des expertises et surtout des enseignements à venir lorsque le nouveau virus existera.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Quantités de masques, de vaccins et d'antiviraux dont la France dispose:

 

Antiviraux

au 17 octobre

fin d'année 2005

2006

5 millions

14 millions                        - 13,8 millions de Tamiflu   - 200 000 de Relenza

23,8 millions de Tamiflu         9, 2 millions de Relenza

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Masques

masques FFP2

au 17 octobre

fin 2005

fin 2006

50 millions de masques ont été distribuées dans les hôpitaux

120 millions

600 millions de masques de protections

 

masques anti-projections

fin 2005

2006

50 millions

400 millions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vaccins

Vaccins pré-pandémiques

vaccins pandémique

2006

2005

2 millions

40 millions sont réservés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23-Quelles sont les mesures prises par la France face à la menace que représente actuellement la grippe aviaire A/H5N1 en Asie, en Russie. ?

 

Des mesures préventives ont été prises afin d'éviter que la grippe aviaire ne se manifeste : interdiction provisoire d'importer de la volaille en provenance des zones dites à risques, avis à l'attention des voyageurs à destination de et de retour de pays contaminés. L'évolution au niveau international est suivie de près . Les plans de prévention seront actualisés en fonction de l'évolution de la menace et adaptés d'après les avis internationaux publiés entre autres par l'OMS.

 

 

 

24 Quelles sont les mesures prises par le ministère de l'intérieur pour la protection des populations ?

 

Les mesures de protection des populations consistent à freiner l'apparition de l'épidémie sur le territoire national et à limiter son développement par la mise en place de mesures barrières. Ces mesures comporte principalement :
- le contrôle aux frontières,
- la restriction et la suppression des transports de personnes,
- la mise en quarantaine et l'hospitalisation des malades,
- la sécurisation des moyens de protection (masques, traitements et vaccins) et la protection des sites de stockage.

25-En cas de transmission inter humaine du virus, quelles seraient les mesures permettant de limiter sa propagation (de ralentir la progression de la pandémie) ?


Le virus de la grippe se transmet principalement par des gouttelettes respiratoires émises lors de la parole, de l'éternuement ou de la toux. Différentes mesures doivent être respectées afin de ralentir la propagation du virus :
- Le maintien à domicile des personnes atteintes, en l'absence de complications graves, permet d'éviter la transmission du virus notamment en milieu de soin. Les professionnels de santé libéraux assureront la prise en charge à domicile et décideront de l'hospitalisation des cas graves.
- La quarantaine à domicile pendant plusieurs jours des personnes ayant eu des contacts sans protection avec des malades.
- Le port de masque permet de limiter le risque de transmission du virus. Deux types de masques sont recommandés :
- Le masque de type chirurgical porté par une personne malade afin de limiter la contamination de son environnement et de son entourage proche (évite la projection de gouttelettes respiratoires),
- Le masque de protection respiratoire (type FFP2, ou à défaut FFP1) porté par le personnel soignant en charge d'une personne malade afin de le protéger d'une contamination.

- Le virus peut aussi se trouver sur les mains et les surfaces inertes. Le respect strict des mesures classiques d'hygiène permet également de limiter le risque de transmission du virus : le lavage des mains est essentiel. Il doit se faire soigneusement au savon durant au moins 30 secondes et doit être répété dans la journée, en particulier après les mouchages et les éternuements, après chaque contact avec un malade, après chaque sortie et retour au domicile. Il est également essentiel de : se couvrir la bouche et le nez chaque fois qu'on tousse ou qu'on éternue ; ne pas cracher par terre, mais toujours dans un mouchoir ; utiliser des mouchoirs en papier à usage unique ; toujours se laver les mains après chacune de ces actions.
- Enfin, en situation pandémique, des mesures visant à interdire les lieux de rassemblement pourront être prises

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Questions santé et prévention

 

Þ symptômes


26-Quels seraient les symptômes de la grippe pandémique ?


Les premiers symptômes du nouveau virus de la grippe ressembleront probablement à ceux de la grippe saisonnière : fièvre élevée (> à 39°C), maux de tête, courbatures, fatigue, toux et gêne respiratoire. Toutefois, l'intensité des symptômes de ce nouveau virus pourra varier, et d'autres signes pourraient apparaître.

Par ailleurs, lors de la grippe, des complications peuvent apparaître. Elles peuvent être liées au virus lui-même (par exemple otite, pneumopathies, .). Elles peuvent également être dues à une surinfection par des bactéries touchant les voies respiratoires (pneumonies), mais aussi généralisées comme des septicémies.

 

27-Quels sont les signes cliniques de la maladie chez l'homme ?


Après une durée d'incubation pouvant aller jusqu'à sept jours selon l'OMS, la maladie se présente d'abord comme une grippe banale (fièvre supérieure à 38°C associée à des maux de gorge, des douleurs musculaires et des troubles respiratoires comme une toux), mais elle s'aggrave rapidement du fait de troubles respiratoires sévères.

 

 

28-Existe-t-il des tests de diagnostic rapide de la maladie chez l'homme ?


Il existe des tests de diagnostic rapide de grippe qui permettent simplement de confirmer ou non l'existence du virus grippal sans en préciser le type.

 

 

Þ vaccins

 

 

29-Existe-t-il un vaccin chez l'homme ? Quand sera-t-il disponible ?


Le vaccin contre la grippe humaine saisonnière qui est élaboré chaque année, ne protège pas contre le virus de la grippe aviaire. Le vaccin dirigé contre le virus A H5N1 (appelé vaccin pré-pandémique) pourrait être utilisé pour vacciner d'une part les professionnels de santé qui traiteraient les personnes malades en provenance d'Asie, d'autre part les professionnels en contact avec un élevage français touché par le virus actuellement en circulation en Asie. En cas de pandémie, ce vaccin ne serait efficace que si le nouveau virus est proche du virus pré-pandémique actuellement connu (H5/N1).
Un vaccin efficace ne pourra être fabriqué que lorsque la souche du virus responsable de la pandémie sera connue et isolée. Le délai de mise en fabrication serait de plusieurs mois à partir du début de la pandémie.

 

30-Le vaccin hivernal protège-t-il contre la grippe aviaire ?

 

Non. La souche virale actuelle, de type H5N1 qui est peu transmissible à l'homme n'entre pas dans la composition du vaccin antigrippale disponible pour la  saison hivernale 2005/2006.

 

31-La vitesse de propagation du virus permettra-t-elle d'apporter à temps une réponse vaccinale ?

 

Dès le début de la pandémie, une course contre la montre va s'engager pour qu'un vaccin efficace soit largement disponible. Pendant ce temps, tous les moyens seront mis en ouvre pour ralentir la diffusion du virus afin de faire en sorte que le plus grand nombre de personnes possible soit vacciné et donc protégé contre le virus. Pour autant, le vaccin a peu de chance d'être disponible lors de la première vague de la pandémie ; probablement, la population ne sera protégée que pour affronter les vagues suivantes.

 

32-Pourquoi en France, l'utilisation préventive du vaccin grippal est inférieur aux recommandations de l'OMS ?

 

Les recommandations de l'OMS ne donnent pas stricto sensu d'indication chiffrée. Le but est d'avoir, pour les groupes de personnes concernées par la vaccination (personnes de plus de 65 ans, patients porteurs de maladie chronique, professionnels de soins en contacts avec les malades ; cf infra) une couverture maximale. En France l'objectif est d'atteindre une couverture vaccinale des populations ciblées de 75%

 

Rappel : Pour la France les personnes cibles sont (calendrier vaccinal 2005) :

1) Populations :

Personnes âgées de 65 ans et plus ;

Personnes atteintes d'une des pathologies suivantes : affections broncho-pulmonaires chroniques, dont asthme, dysplasie broncho-pulmonaires et mucoviscidose ; cardiopathies congénitales mal tolérées, insuffisances cardiaques graves et valvulopathies graves ; néphropathies chroniques graves, syndromes néphrotiques purs et primitifs ; drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalassodrépanocytose ; diabètes insulinodépendant ou non-insulinodépendant ne pouvant être

équilibrés par le seul régime ; Déficits immunitaires cellulaires(chez les personnes atteintes par le VIH, l'indication doit être faite par l'équipe qui suit le patient) ; personnes séjournant dans un établissement de santé de moyen ou long séjour, quel que soit leur âge ; Enfants et adolescents (de 6 mois à 18 ans) dont l'état de santé nécessite un traitement prolongé par l'acide acétylsalicylique (essentiellement pour syndrome de Kawasaki compliqué et arthrite chronique juvénile).

 

2) Professionnels :

Professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des sujets à risque ; personnel navigant des bateaux de croisière et des avions, et personnel de l'industrie des voyages accompagnant les groupes de voyageurs (guides) (avis du CSHPF du 14 mai 2004).

 

33-Faut-il lancer les recherches et la production d'un vaccin contre l'actuel H5N1 alors même que ce virus n'a pas encore acquis, par mutation, les propriétés structurales qui lui permettent de se transmettre d'homme à homme ?

 

Le virus pandémique contre lequel il faudra mettre au point un vaccin est inconnu à ce jour car la souche virale à l'origine de la pandémie ne peut être déterminée par avance. En revanche, ce virus appartient à une famille dont certains types sont connus et qui permettent par exemple, de fabriquer le vaccin grippal annuel composé d'un mélange de virus différents de la grippe.

La production d'un vaccin efficace n'intervient qu'après différentes étapes qui comprennent la réalisation de nombreuses études pour définir le « candidat vaccin » en termes de recherche d'antigène, de dose, de formulation vaccinale et de schéma vaccinal. Ces études permettent d'établir la maquette du vaccin qui provoquera la réponse la plus rapide et la plus séro-protectrice chez la majorité de la population.

Ainsi le développement  d'un vaccin contre le virus H5N1 permettra d'obtenir dans un délai plus rapide un vaccin efficace contre la souche responsable.

 

 

Þ tamiflu

 

34-Qu'est-ce que le Tamiflu ?

 

Le Tamiflu® est un médicament antiviral spécifique pour le traitement de la grippe. Les antiviraux  peuvent être utilisés pour soigner ou pour prévenir l'infection. Il existe deux familles d'antiviraux spécifiques de la grippe : les inhibiteurs de la protéine virale M2 et les inhibiteurs de la neuraminidase (IN). Mais les premiers (amantadine) ne sont pas dépourvus d'effets secondaires et voient rapidement apparaître des résistances ce qui les rend inefficaces en cas de pandémie.

A l'inverse, l'efficacité d'antiviraux récents de la famille des IN, Tamiflu®) (Oseltamivir) et Relenza® (Zanamivir) a été confirmée. Du fait de son mode d'administration plus simple, c'est le Tamiflu ® qui sera utilisé en première ligne en cas de pandémie.

 

35-Existe-t-il un traitement préventif efficace chez l'homme ?


Il n'y a pas de traitement préventif contre la grippe aviaire ; néanmoins, dans certaines circonstances particulières, un traitement anti-viral post-exposition par oseltamivir (Tamiflu®) pourrait être proposé. Les autorités sanitaires préparent un plan d'utilisation de ces médicaments.

 

36-Existe-t-il un traitement curatif efficace chez l'homme ?


Le traitement est avant tout symptomatique. Des traitement anti-viraux, oseltamivir (Tamiflu®), permettent d'atténuer les symptômes et les complications de la maladie. Il n'est efficace que s'il est administré dans les 48 heures après le début des symptômes. Les autorités sanitaires préparent un plan d'utilisation de ces médicaments. Les antibiotiques, inactifs sur les virus, ne sont utilisés qu'en cas de surinfection bactérienne.

 

37-Les médicaments antiviraux ont-ils des effets secondaires ?

 

Les médicaments antiviraux qui seront les plus utilisés au cours d'une pandémie, sont pour la plupart bien supportés. Dans certains cas, des problèmes de nausées et vomissements peuvent survenir.

 

38-L'Etat prévoit-il assez de Tamiflu pour toute la population ?

 

L'Etat constitue ses stocks à partir d'estimations épidémiologiques. Il existe donc une marge d'incertitude puisqu'il n'est pas possible de savoir quand et avec quelle vitesse évoluera la future épidémie.

Pour fin 2005, 14 millions de traitement ont été acquis et d'ici à 2007, le pays disposera d'une réserve de 33 millions de traitement antiviraux pour 62 millions de Français, soit un niveau de couverture de 52% de la population.

 

39-Combien de temps le Tamiflu peut-il être stocké avant de se périmer ?

 

Le Tamiflu® sous forme gélules peut être conservé 5 ans à partir de la date de sa fabrication et 2 ans sous forme de suspension buvable, selon les mentions actuelles de l'autorisation de mise sur le marché (AMM).

 

40-Que font les autorités sanitaires si le Tamiflu s'avère inefficace ?

 

A l'heure actuelle, il n'est pas possible de connaître le degré d'efficacité - ou d'inefficacité - du Tamiflu® vis à vis d'un virus dont on ne connaîtra les caractéristiques qu'au moment de la pandémie. C'est une des raisons qui explique que les moyens de lutte doivent être considérés dans leur globalité, car leurs actions se complètent mutuellement : hygiène des mains, , mesures d'isolement, masques, médicaments anti-viraux, vaccination. Ces mesures constituent une panoplie de moyens.

 

41-Hormis le laboratoire Roche, y aura-t-il d'autres laboratoires qui pourront fabriquer le Tamiflu ?

 

Il n'y a pas encore de générique du Tamiflu® car ce médicament est protégé par son brevet pendant plusieurs années. Néanmoins, un autre médicament, le Relenza®, commercialisé par les laboratoires GSK, a la même action que le Tamiflu® et peut être utilisé en cas de grippe. D'autres médicaments antiviraux pourraient à l'avenir être mis sur le marché.

 

42-Doit-on utiliser les antiviraux pour tenter de contenir une épidémie ou doit-on les garder pour les donner plus tard aux malades ?

 

L'usage préventif des antiviraux ne  pourrait pas contenir entièrement une épidémie. Toutefois, dans l'optique de freiner la progression des nouveaux cas,  la communauté internationale, notamment l'OMS, pourrait envisager d'envoyer des antiviraux dans une zone géographique limitée connaissant un début d'épidémie.

 

43-Au début de la pandémie, en l'absence de vaccins, qui aura accès aux antiviraux dont les stocks sont limités ?

 

Le Conseil  supérieur d'hygiène de France, dans un avis de 2004, recommande en cas de pénurie d'antiviraux de donner priorité aux personnes fragiles, aux populations les plus touchées qui ne pourront être déterminées qu'au moment de la pandémie, comme notamment les enfants. En 2005, le stock de Tamiflu s'élevant à 14 millions de traitements, le traitement curatif précoce des malades est préconisé. En période de future pandémie, les populations cibles seront identifiées en fonction des nouvelles connaissances médicales, et notamment des caractéristiques du virus qui s'avérera peut-être plus virulent vis à vis de telle ou telle tranche de population.

 

 

 

 

 

Þ prévention et protection

 

 

44-Comment saura-t-on ce qu'il faut faire ?

 

Ecoutez et respectez les consignes des pouvoirs publics ; elles peuvent évoluer selon la situation.

 

-   Suivez les consignes de sécurité des pouvoirs publics  : Ecoutez la radio et la télévision régulièrement, informez-vous via les sites Internet gouvernementaux  www.grippeaviaiare.gouv.fr, consultez votre journal habituel et respectez les consignes pratiques qui vous guideront dans la vie quotidienne .

 

-    Suivez les consignes propres à votre commune ou département : Votre Préfecture et votre Mairie vous diffuseront les consignes pratiques qui vous guideront dans la vie quotidienne, par les émissions régionales à la télévision, les radios locales ou des numéros d'information spécialement mis en place .

 

 45-Que puis-je faire pour réduire le risque de tomber malade et pour me protéger moi et mon entourage ?

 

Les modes de transmission de la maladie sont les postillons, la toux, l'éternuement  ainsi que par l'intermédiaire des mains. C'est pourquoi il faut respecter scrupuleusement les consignes d'hygiène.

 

-          Respectez les règles d'hygiène : lavez-vous très régulièrement les mains (eau + savon) ; utilisez un mouchoir en papier à usage unique pour vous moucher ou cracher puis jetez le dans une poubelle (si possible) recouverte d'un couvercle et lavez vous les mains ; chaque fois que vous éternuez couvrez-vous la bouche et le nez puis lavez-vous les mains ; porter un masque en présence du grand public ou d'un malade puis jetez le dans une poubelle (si possible) recouverte d'un couvercle. Pour des indications plus précises concernant les règles d'hygiène, reportez-vous aux consignes des pouvoirs publics.

-           

-          Evitez au tant que possible les lieux de rassemblement. (à adapter en fonction de la situation)

 

 

46-Devrons nous porter des masques ?

 

Il existe deux types de masques. Les masques dits chirurgicaux qui limitent la diffusion des virus portés par les personnes malades, et les masques dits de protection (FFP2) qui filtrent l'air dans le but de limiter les risque de contamination. Les uns sont recommandés aux personnes malades et seront disponibles en pharmacie ; les autres aux personnes qui sont exposés de façon rapprochée et prolongé au contact des malades, en particulier les personnels soignants.

 

47- Quelle est la durée d'utilisation des masques ?

 

La durée d'utilisation se situe selon les masques entre 4 H et 8 H. En port continu, dans le domaine de la santé, il est recommandé un port de 4 heures car l'humidité de la respiration diminue les performances du masque. Par ailleurs, il ne faut pas oublier d'éliminer, après usage, les masques  dans la filière des DASRI (Déchets d'Activités de Soins à Risques Infectieux.)

 

48- L'eau de javel est-elle un bon désinfectant ?

 

Oui. En fait, le virus de la grippe aviaire est relativement fragile et est détruit par la chaleur ou un désinfectant commun comme l'eau de javel.

 

49-Quelles sont les principales personnes à risque de maladie dans le cadre d'une pandémie ?

 

Une pandémie se caractérise par le fait que chacun(e) d'entre nous peut contracter la maladie. Il s'agit en effet d'un nouveau virus face auquel personne ne serait immunisé. Certains groupes ou catégories d'âge peuvent être plus sensibles que d'autres au virus. Nous ne pourrons le savoir avec certitude qu'au moment où le virus commencera à circuler.

50-Quelles sont les populations les plus exposées au risque d'infection par le virus aviaire dans les pays affectés ?


Les personnes les plus exposées sont celles qui travaillent ou interviennent auprès de volailles malades, et dans une moindre mesure dans une zone contaminée :

- les éleveurs et leur famille quand elles résident à proximité des élevages,
- les techniciens de coopératives et les vétérinaires en relation avec les élevages,
- les techniciens et vétérinaires des services départementaux,
- les équipes d'euthanasie et de dépeuplement (personnels qui collectent les volailles vivantes avant euthanasie ou mortes après l'euthanasie),
- les équipes de nettoyage et de désinfection,
- les équipes d'intervention et de ramassage des volailles et autres oiseaux morts (en particulier le personnel d'équarrissage),
- et le personnel technique des laboratoires de diagnostic et de recherche.

 

51-En dehors du personnel médical, qui aura droit aux antiviraux puis aux vaccins ?

 

Le Conseil  supérieur d'hygiène de France, dans un avis de 2004, recommande de donner priorité aux personnes fragiles, et notamment aux enfants. En période de future pandémie, les populations cibles seront identifiées en fonction des nouvelles connaissances médicales, et notamment des caractéristiques du virus qui s'avérera peut-être plus virulent vis à vis de telle ou telle tranche de population . (cf : question 49)

 

52-En dehors du personnel médical qui aura droit aux masques ?

 

Les personnes qui, dans leur travail, seront  exposées de façon rapprochée et prolongée avec des malades : professionnels de santé, sapeurs-pompiers, policiers, gardiens de prison...

Il est recommandé aux entreprises privées dont certains agents peuvent se trouver dans des situations analogues (ex : caissière de supermarché) de se constituer des stocks.

 

53-Combien de personnes en France souffriront probablement de la grippe lors d'une pandémie?

 

Les pandémies précédentes nous renseignent qu'environ un quart (25 %) de la population sera atteint de la grippe. Ce pourcentage peut toutefois être différent.

 

 

Þ alimentation

 

 

54-Y a-t-il un risque de contamination lié à la consommation de volailles ou d'oufs ?

 

Selon l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), le risque de contamination de l'homme par ingestion de viandes infectées est considéré comme faible voire négligeable : d'une part, l'infectiosité des virus influenza est détruite très rapidement à des températures supérieures à 60°C (pendant 5 minutes à 60°C, 1 minute à 100°C). D'autre part, dans l'hypothèse d'une ingestion de viande de volaille ou d'ouf contaminés et crus, le virus serait détruit par l'acidité du liquide gastrique (voir le site de l'AFSSA, http://www.afssa.fr, fiche d'évaluation du risque encouru par l'homme lié à la consommation de viande de volaille infectée par un virus de l'influenza aviaire).

 

55- Y a t-il un risque à faire une mayonnaise ou toute autre préparation à base d'oufs crus s'ils étaient contaminés par H5N1.

 

Les fientes constituent le principal élément infectant. Si l'animal est malade la coquille externe peut être souillée et il y a un risque de pénétration du virus à l'intérieur de l'ouf ; c'est pourquoi la cuisson est conseillée dans les régions où les volailles sont atteintes par l'influenza aviaire hautement pathogène.

 

56-Quel est le risque pour l'être humain de s'infecter à partir de produits à base de volailles contaminées par le virus Influenza A (H5N1) provenant des régions touchées ?

 

Selon l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), le risque de contamination de l'homme par ingestion de viandes infectées est considéré comme faible voire négligeable : d'une part, l'infectiosité des virus influenza est détruite très rapidement à des températures supérieures à 60°C (pendant 5 minutes à 60°C, 1 minute à 100°C). D'autre part, dans l'hypothèse d'une ingestion de viande de volaille ou d'ouf contaminés et crus, le virus serait détruit par l'acidité du liquide gastrique (voir le site de l'AFSSA, http://www.afssa.fr, fiche d'évaluation du risque encouru par l'homme lié à la consommation de viande de volaille infectée par un virus de l'influenza aviaire).

Enfin, les produits d'origine avicole et les volailles issus des pays atteints d'influenza aviaire sont interdits d'importation sur le territoire communautaire. Ces dispositions sont contrôlées par les Services Vétérinaires et les Douanes des Etats membres.

 

57-A-t-on les moyens de vérifier l'origine des produits, de faire respecter un embargo ?

 

En France comme dans  l'ensemble des autres Etats membres de l'Union européenne existe au niveau des postes d'inspection frontaliers un dispositif de contrôle sanitaire des animaux et produits d'origine animal introduits dans l'Union européenne. Toutes les cargaisons de denrées animales ou d'animaux font l'objet d'un contrôle vétérinaire.

 

Questions portant sur l'organisation de la société en cas de pandémie grippale

 

58-Quel sera l'impact d'une pandémie sur les structures de soins de santé ?

 

Une pandémie exercera une pression considérable sur notre système de santé. Le nombre de personnes grippées qui devront être traitées à domicile, en institution ou être hospitalisées, connaîtra une rapide augmentation. Les hôpitaux disposent d'un plan d'intervention médicale qui sera lancé en début de pandémie.

 

 

 

 

 

59-Les capacités d'accueil des structures sanitaires, en particulier hospitalières, seront-elles suffisantes ?

 

Compte tenu du nombre important de personnes qui devront être hospitalisées, une organisation spécifique de tous les établissements de santé est prévue.

Les plans blancs seront déclenchés et les activités médicales et chirurgicales non urgentes seront déprogrammées afin d'accueillir le maximum de malades et redéployer en conséquence le personnel médical et paramédical.

 

60-Faudra-t-il maintenir les malades à domicile ou créer des structures spéciales ?

 

Les patients ne nécessitant pas de soins particuliers seront préférentiellement maintenus à leur

domicile afin d'éviter la saturation des structures sanitaires.

 

61- Des lieux de quarantaine ont-ils été prévus dans les aéroports ?

 

Les ressources médicales sont différentes suivant les aéroports.

Pour Roissy, des locaux sont dédiés à cet usage (capacité de 2 avions) avec possibilité de réquisitionner des terrains déjà identifiés pour y installer des antennes médicales.

Pour Orly, il n'y a pas de locaux dédiés mais une possibilité de montée en charge grâce aux terrains réquisitionnables identifiés

Pour les autres, ils fonctionnent avec la Croix Rouge.

Il est à noter que pour certains aéroports de province, l'organisation des zones de quarantaine s'avère parfois difficile voire impossible compte tenu de leur situation géographique. Cependant des scénarii sont à l'étude pour utiliser toutes les capacités de terrains des aéroports de province si nécessaire.

 

62-Quel sera l'impact d'une pandémie sur l'économie ?

 

Chaque pandémie est différente. L'impact au niveau économique ne sera connu qu'une fois que l'évolution de la pandémie sera plus claire. L'absentéisme au travail dépendra en grande partie de la catégorie d'âge qui sera la plus sensible au nouveau virus. L'absence simultanée d'un nombre important d'individus au travail peut entraîner un délitement important des prestations de travail, même au sein de services non essentiels. Le transport et la livraison de matériel seront fortement réduits, sans oublier une possible restriction imposée en matière de déplacements. L'absentéisme à l'école, s'il n'a pas le même impact direct que chez les adultes, aura néanmoins un effet indirect puisque les enfants concernés nécessiteront des soins.

 

63-Quel rôle joue le ministère de l'intérieur dans le maintien de la vie économique ?

 

Afin de veiller à ce que les acteurs qui concourent à la satisfaction des besoins vitaux de la population puissent continuer de mener leurs missions, des dispositions spécifiques sont prises afin d'assurer le ravitaillement des populations, la production et la distribution d'eau potable, le maintien des services bancaires et postaux et la fiabilité des réseaux de télécommunication.
Une attention particulière est accordée aux établissements de distribution d'hydrocarbures aux particuliers.

 

 

64-Qui distribuerait les 600 millions de masques à changer 4 fois par jour ?

 

Le stock de  285 millions de masques de protection, de type FFP2, est prévu pour fin 2006. Il est réservé aux personnes qui, dans leur travail, peuvent être exposés de façon rapprochée et prolongée avec des malades : professionnels de santé, sapeurs-pompiers, policiers, gardiens de prison... Ils seront distribués sous la responsabilité des administrations qui les auront commandés. 

Il est recommandé aux entreprises privées dont certains agents peuvent se trouver dans des situations analogues (ex : caissière de supermarché) de se constituer des stocks.

 

65- Comment conditionner le Tamiflu, qui est stocké sous forme de poudre en vrac, en doses individuelles le jour J ?

 

Les techniques de conditionnement sont en cours d'élaboration auprès de la pharmacie centrale des Armées avec l'appui de l'Afssaps.

 

66- Qui se chargera de distribuer le Tamiflu ?

 

Plusieurs options sont en cours d'étude, les circuits classiques de distribution devront être privilégiés car ayant jusqu'alors fait leurs preuves.

 

67-En cas de pandémie, quel est le rôle du ministère de l'intérieur et en particulier des préfets ?

 

Le plan gouvernemental prévoit l'intervention du ministère de l'intérieur dans la conduite opérationnelle de la crise (à partir de la phase 6, c'est-à-dire d'une pandémie constatée).

L'action des préfets dans ce dispositif s'articule autour de 4 axes :

- la préparation des services préfectoraux, de police, de gendarmerie et des services d'incendie et de secours à gérer une crise longue,
- la coordination du fonctionnement en mode resserré des services déconcentrés,
- la continuité de la vie collective,
- la communication de crise.

Dans le cadre de la coordination des services de l'Etat, les préfets assurent la liaison avec les collectivités territoriales pour la mise en ouvre de certaines mesures du plan gouvernemental. Cette phase préparatoire concerne :

-            l'organisation communale,
- l'aide aux personnes isolées et fragiles,
- l'évaluation des capacités de stockage et de logistique,
- les opérations funéraires.

 

68-Quelles sont les missions supplémentaires du ministère de l'intérieur afin d'assurer la continuité de l'Etat ?

 

En phase pandémique, le ministère de l'intérieur, chargé de la conduite opérationnelle, organise la continuité de la vie collective. Celle-ci  concerne notamment,  les opérations de secours, la santé publique, le ravitaillement des populations.

En outre, un rôle spécifique est dévolu aux préfets en matière d'information des populations.
Les collectivités territoriales y sont largement associées.

 

69-Comment sont organisées les opérations de secours en cas de pandémie ?

 

Outre un soutien aux opérations de santé publique, les sapeurs-pompiers focalisent leurs actions sur le secours à personne, la lutte contre les incendies et les accidents de circulation.

 

70-L'organisation du ministère de l'intérieur est-elle revue en cas de pandémie ?

 

Conformément au plan gouvernemental qui a préconisé, dans chaque ministère, la mise en place d'un plan de fonctionnement en mode resserré en cas de pandémie, le ministère de l'Intérieur a préparé pour l'ensemble de ses services - administration centrale et services déconcentrés un dispositif de même nature. Par ailleurs, certains services verraient leurs missions démultipliées et leurs moyens renforcés (ordre public.)

 

71-Quelles sont les missions des forces de l'ordre ? (Police nationale, Gendarmerie nationale)

 

La police et gendarmerie nationales assurent la continuité de la vie collective :

 

La police nationale :

Un guide opérationnel a été élaboré à l'attention de l'ensemble des services de police. Le maintien de l'ordre public, la sécurité des biens et des personnes et la lutte contre les risques liés au terrorisme constituent des priorités majeures.

Parmi les mesures spécifiques liées à une telle situation, peuvent notamment être citées :

- la protection des lieux de vaccination massive, de stockage des médicaments et de leur acheminement,
- la protection des hôpitaux,
- la surveillance de zones désertées afin d'éviter les pillages,
- l'interdiction d'accès aux zones contaminées,
- la gestion des étrangers non admis sur le territoire national en provenance des zones à risques,
- la mise en quarantaine des passagers venant de ces mêmes zones,
- la prévention des troubles dûs aux rationnements ainsi que l'escorte et le pilotage des convois de marchandises.

Pour faire face à ces missions, il est fait appel aux réservistes, car une pandémie déclarée entrant dans les cas de rappel potentiel des fonctionnaires des corps actifs dans la limite de 5 ans à compter de la fin de leurs liens avec le service et de l'âge de 60 ans.
Ce rappel des réservistes « statutaires » permet en particulier de constituer des     « compagnies de marche » utilisables dans des dispositifs de service d'ordre ou de rétablissement de l'ordre ou du déclenchement d'un plan de sauvegarde à l'initiative du Premier ministre.

Afin d'assurer la protection des policiers, des personnels chargés de missions de police, plus particulièrement exposés pour assurer la continuité de la vie publique et la sécurité de l'ensemble des populations, des stocks de masques, de lunettes et de combinaisons ont été constitués et des vaccinations systématiques sont prévues.

 

 

 

 

 

La gendarmerie nationale :

En cas de pandémie de grippe aviaire, les missions de la gendarmerie nationale continuent d'être assurées sur l'ensemble du territoire national et hors des frontières. Un "plan gendarmerie" prévoit cependant un fonctionnement en mode resserré. Il définit les missions à préserver au détriment d'autres missions jugées moins prioritaires.

Les missions spécifiques de la gendarmerie nationale seront liées entre autres à :

- la protection des sites de fabrication, de stockage ou de distribution de vaccins antiviraux ou de masques de protection, des lieux de vaccination et des officines distribuant les antiviraux, ainsi que les sites de recherche ;
- l'escorte et le pilotage des convois de marchandises ;
- le contrôle de zone (surveillance des zones désertées, évacuées ou confinées, prévention des pillages) ;
- la gestion des flux éventuels de population ;
- la prévention des troubles dus à des rationnements ;
- l'application de mesures techniques décidées par les ministères de l'agriculture et de la santé, les services vétérinaires, notamment la mise en ouvre de cordons sanitaires ;
- la participation à la canalisation des malades et des familles aux abords des hôpitaux pour procéder au triage des cas d'urgence et éviter le contact des personnes contaminées avec d'autres patients.

 

Dans le cas d'une pandémie de grippe aviaire, la gendarmerie nationale peut faire appel à la Réserve pour assurer l'ensemble de ses missions précitées.
Actuellement, la Réserve est forte d'environ 18 500 hommes et femmes, rapidement disponibles. Elle assure le renforcement des unités d'active et des états major.

 

Dès le temps de paix, les réservistes viennent quotidiennement renforcer le dispositif organique de la gendarmerie nationale et sont associés à toutes ses missions.
Il s'agit de faire face, au plan local ou national, à des situations particulières. Les différentes autorités d'emploi font d'ores et déjà appel, dès le temps normal, à la réserve dès lors qu'un besoin opérationnel est identifié : c'est le cas des services d'ordre nécessitant la mise en ouvre d'effectifs nombreux, de dispositifs de recherche, de sécurité publique, de lutte contre la délinquance, de survenance d'évènements calamiteux, des migrations saisonnières.
A fortiori, la réserve constitue aussi un complément précieux de la gendarmerie active dans la gestion de crises (cas d'une pandémie de grippe aviaire). Elle permet à la gendarmerie de densifier son dispositif sur le terrain de façon significative, par une mise en ouvre souple et progressive de ses effectifs, notamment à travers des unités constituées de réservistes.
La gendarmerie nationale est en mesure de mettre sur pied une réserve immédiatement opérationnelle dans de courts délais.

Les dispositions prises par la Direction de la gendarmerie nationale :
Elles sont d'ordre logistique et concernent la formation du personnel.

 

 

 

Afin de protéger les militaires de la gendarmerie nationale dans l'exécution de leurs missions en cas de pandémie grippale, la direction générale de la gendarmerie nationale a constitué un stock de masques de protection individuelle et des vaccinations systématiques sont prévues.

La direction générale de la gendarmerie nationale a réalisé une fiche de recommandations qui sera diffusée jusqu'à l'échelon "brigade territoriale". Elle comprend, entre autres, un descriptif des mesures de protection individuelle type « actes réflexes »: port du masque de protection avec schéma d'ajustement sur le visage.

 

 

Questions pour les voyageurs et les expatriés.

 

72- Comment les ambassades françaises se préparent-elles à faire face à la grippe aviaire ?

Chaque ambassade dans les zones affectées a désigné un médecin référent, point de contact médical du ministère des Affaires étrangères, dans l'hypothèse du déclenchement d'une pandémie. A l'heure actuelle, le réseau des médecins référents est opérationnel pour l'ensemble de nos ambassades en Asie.

Chaque ambassade prépare un « plan d'urgence grippe aviaire », identifiant notamment les possibilités de recours au système hospitalier local.

Les ambassades réunissent sur une base régulière les « comités de sécurité » mis en place dans chaque pays pour partager l'information disponible sur le risque pandémique local ; il a été demandé à nos ambassades dans les pays touchés d'assurer une étroite coordination avec les filiales d'entreprises françaises présentes dans la zone.

Le gouvernement a pris la décision de doter nos ambassades et consulats (hors UE) de médicaments anti-viraux type Tamiflu et de masques de protection, de sorte que 30% des Français de l'étranger puissent être pris en charge (c'est le même ratio que celui retenu par le ministère de la santé pour le territoire national).

Les envois de ces matériels médicaux interviendront au fur et à mesure de la livraison des stocks par l'industrie pharmaceutique, dans le cadre des commandes qui ont été passées par la direction générale de la santé. Ces médicaments et masques vont être expédiés dans les prochaines semaines. La France est à ce stade et à notre connaissance le seul pays du monde à assurer une telle protection à ses ressortissants à l'étranger.

 

73-Des restrictions seront-elles imposées aux voyageurs ?

 

Si une pandémie apparaît en dehors de la France, un avis négatif sera plus que probablement rendu pour les voyages à destination des régions concernées. Ultérieurement, en fonction de l'évolution de la pandémie, il pourra s'avérer nécessaire de limiter les déplacements de personnes en France, ce afin de prévenir la propagation de la maladie ou du moins, de la réduire.

 

 

 

74-Dois-je me procurer du Tamiflu ou du Relenza si je pars dans un pays affecté ?

 

Il n'y a pas lieu de prendre du Tamiflu ou du Relenza pour partir en voyage, même dans les pays concernés par l'épizootie.

 

75-Quelles sont les recommandations pour les personnes se rendant dans les pays affectés par la grippe aviaire ?


A ce jour (01/10/05), l'OMS ne préconise pas de restreindre les voyages dans les zones concernées. Le Ministère de la santé recommande aux personnes se rendant dans les pays affectés par l'épizootie d'éviter tout contact avec les volatiles et les porcs vivants ou leurs cadavres, y compris sur les marchés. Il leur est également recommandé d'éviter tout contact avec une surface apparaissant souillée par des fientes de volailles ou des déjections d'animaux. Il est enfin interdit de rapporter un volatile vivant de ces pays, en particulier les oiseaux d'ornement (décision européenne en date du 29 janvier 2004).
Il est recommandé de ne pas consommer de volaille ou de produits à base d'oufs insuffisamment cuits (voir le site de l'AFSSA, http://www.afssa.fr, fiche d'évaluation du risque encouru par l'homme lié à la consommation de viande de volaille infectée par un virus de l'influenza aviaire). Des recommandations (s'inscrivant par exemple dans le cadre des conseils généraux d'hygiène pour les voyages dans les pays en développement) doivent être respectés, en particulier : éviter de consommer des produits alimentaires crus ou peu cuits et se laver les mains fréquemment à l'eau et au savon ou avec un soluté hydro-alcoolique qu'il est conseillé d'emporter de France.

 

 

76-Quelles sont les recommandations pour les personnes qui, dans un cadre professionnel (vétérinaire, secteur agro-alimentaire,.), doivent se rendre dans un élevage de volaille d'un des pays affectés par la grippe aviaire ?


L'ensemble des recommandations est disponible dans le document « Conduite à tenir devant un cas d'influenza aviaire à risque établi de transmission humaine ».
Le ministère de l'agriculture indique qu'il convient, lors du retour en France, de ne pas visiter d'élevages de volailles avant une semaine (voir le site Internet du ministère de l'agriculture, http://www.agriculture.gouv.fr ).

 

 

77-Quels sont les vaccinations recommandées aux personnes se rendant dans les pays affectés par la grippe aviaire ?


A ce jour, la vaccination antigrippale n'a pas été recommandée à toutes les personnes qui se rendent dans ces pays, le vaccin n'étant pas efficace contre le virus A (H5/N1), mais elle garde son intérêt pour les personnes à risque vis à vis de la grippe humaine. Les recommandations habituelles et les conseils aux voyageurs sont disponibles sur le site Internet du Comité d'Informations MEDicales, groupe de travail placé sous la tutelle de la Maison des Français de l'Etranger, service du Ministère des Affaires Etrangères (http://www.cimed.org). D'autres recommandations pourront être prises en fonction des résultats des investigations de l'OMS sur le risque de transmission inter humaine.

 

 

 

 

 

 

78-Le port du masque est-il recommandé dans les pays affectés ?


Le port d'un masque de protection pour prévenir une éventuelle contamination au contact de volatiles est recommandé pour les personnels intervenant dans les élevages infectés.

 

79-Quelles sont les recommandations pour les voyageurs au retour des pays affectés par la grippe aviaire ?


A ce jour, tant que la transmission inter-humaine n'est pas avérée, aucune mesure particulière telle que quarantaine, port d'un masque de protection, prise de sang ou traitement ne doit être proposé systématiquement aux personnes revenant des zones d'épizootie. Le dépistage systématique du virus A (H5/N1) ne présente pas d'intérêt ; il n'y a aucun argument épidémiologique pour prescrire une sérologie.
Si le voyageur présente un syndrome grippal dans les dix jours après son retour d'une zone touchée par l'épizootie (fièvre > 38°c accompagnée d'une toux, d'un essoufflement et de douleurs articulaires et musculaires), il est important de prendre l'avis d'un médecin via le centre 15.

 

80-Quelles sont les recommandations pour les personnes vivant dans les pays affectés par la grippe aviaire ?


Dans les zones affectées, il est essentiel de respecter les recommandations émises par les autorités sanitaires locales. Les ressortissants français vivant dans l'une de ces zones peuvent se rapprocher des services consulaires afin d'en prendre connaissance. Le Ministère de la santé recommande aux personnes vivants dans les pays affectés par l'épizootie d'éviter tout contact avec les volatiles et les porcs vivants, y compris sur les marchés. Il leur est également recommandé d'éviter tout contact avec une surface apparaissant souillée par des fientes de volailles ou des déjections d'animaux. Il est également recommandé de ne pas consommer de volaille ou de produits à base d'oufs insuffisamment cuits (voir le site de l'AFSSA, http://www.afssa.fr, fiche d'évaluation du risque encouru par l'homme lié à la consommation de viande de volaille infectée par un virus de l'influenza aviaire). Enfin, l'importance des mesures d'hygiène classique, notamment le lavage fréquent des mains à l'eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, est rappelée. Pour de plus amples informations sur les recommandations, consulter le site Internet du Comité d'Informations Médicales (CIMED), groupe de travail placé sous la tutelle de la Maison des Français de l'Etranger, service du Ministère des Affaires Etrangères : http://www.cimed.org.

 

81- Qu'est-ce que les caméras thermiques ?

Les caméras thermiques sont des dispositifs mesurant la température corporelle.  Ils mesurent la température cutanée du visage par une caméra  infra rouge ou un radio-pyromètre (technique de base de la caméra thermique).

L'efficacité de ces dispositifs n'est pas précisément connu. A la demande de la direction générale de la santé (DGS) il convient d'étudier la pertinence de la technique des caméras thermiques dans la détection des états fébriles. En France, le dépistage des états fébriles par la technique d'un radio pyromètre est expérimenté dans un service d'urgence hospitalier. Cette étude va permettre de bien quantifier le degré d'efficacité de la technique, d'évaluer dans quelles conditions l'optimiser et de savoir ce qu'on peut réellement en attendre. Des caméras  thermiques vont être mise en ouvre dans certains aéroports français ayant des vols internationaux..

Lors de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) en 2003, des caméras thermiques ont été utilisées dans les aéroports de Singapour et du Canada pour détecter les passagers présentant de la fièvre. Plusieurs publications ont indiqué que le dépistage par caméra thermique à l'arrivée des passagers n'avait pas permis de détecter des cas de SRAS. Toutefois, ces appareils peuvent être utilisés au départ des passagers afin d'éviter l'embarquement de passagers fébriles, éventuellement à risque de contaminer d'autres passagers lors du voyage d'une part et à l'arrivée dans un pays indemne de disséminer la maladie .
 

Questions sur la situation internationale

 

82- Quelle est la situation internationale ?

 

Situation de l'épizootie A(H5N1) (épidémie animale)

Depuis le début de l'épizootie (décembre 2003), 15 pays ont été touchés : Cambodge, Chine, Corée du Sud, Croatie, Indonésie, Japon, Kazakhstan, Laos, Malaisie, Mongolie, Roumanie, Russie (Sibérie et région de Tula), Thaïlande, Turquie et Vietnam.

Les foyers les plus récents ont été identifiés en Chine (11 provinces affectées), en Thaïlande, au Vietnam, en Indonésie, en Roumanie, en Croatie et en Russie (région de Tula et de Tambov, au sud de Moscou).

 

Les bulletins épidémiologiques publiés par l'OMS (www.who.int) ou par l'OIE (http://www.oie.int). permettent de s'informer en temps réel sur l'évolution de l'épizootie.

 

Situation des cas humains en Asie du Sud-est

 

Depuis le début l'identification des premiers cas en janvier 2004, tous les cas humains sont survenus en Asie. A ce jour, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 131 cas humains de grippe A(H5N1) ont été identifiés, dont 68 mortels. Ces cas sont survenus en trois phases : janvier-mars 2004, puis août-octobre 2004 et enfin décembre 2004 à ce jour.

 

83-Quelles sont les mesures prises dans ces pays pour enrayer l'épidémie de grippe aviaire?


La stratégie recommandée en cas d'influenza aviaire hautement pathogène consiste à éviter toute exposition au virus et à éradiquer la maladie. En l'absence de transmission inter-humaine, ces stratégies de lutte reposent, chez l'homme, essentiellement sur le diagnostic, l'hygiène, l'éducation et la quarantaine et chez les animaux, sur les mesures d'abattage massif comme le précisent l'Organisation mondiale de la santé (http://www.who.int) et l'Organisation mondiale de la santé animale (http://www.oie.int).

 

84-Quels sont les plans de préparation au niveau international pour faire face à une éventuelle pandémie ?

 

Une pandémie d'influenza, de par son caractère international, demande une collaboration au niveau mondial dans l'optique de stratégies de prévention et de contrôle adéquates. L'OMS a mis au point des recommandations sur la façon d'aborder ce type de situations, et développe depuis 1952 un réseau de surveillance de l'influenza à l'échelon planétaire. Des systèmes de surveillance ont également vu le jour aux Etats-Unis et en Europe. Les relations internationales facilitent les études et échanges de données entre plusieurs pays. Le scénario communautaire de préparation et d'intervention en matière de pandémie de grippe, élaboré par la Commission européenne, a comme principal objectif notamment de prévenir tout risque de conflits entre différents plans nationaux.

 

85-Comment protéger efficacement la France si nos voisins ne sont pas prêts ?

 

La réponse à une pandémie grippale est nécessairement mondiale et doit donner lieu à une très étroite coordination internationale. L'intensité des échanges mondiaux crée en effet les conditions d'une diffusion d'une éventuelle pandémie grippale à l'ensemble de la planète. Un pays, même avec un degré de préparation élevé face à un tel risque sanitaire, ne peut prétendre se placer totalement à l'abri des conséquences d'une épidémie mondiale de grippe.

 

            Il est toutefois évident que les effets d'une éventuelle pandémie sur la population seront d'autant plus atténués que le niveau de préparation et de mobilisation des autorités sanitaires et administratives sera élevé. C'est dans ce contexte que la France a marqué sa disponibilité à aider les pays qui en éprouveraient le besoin, notamment en Asie,  à améliorer leur degré de préparation à une pandémie grippale.

 

 

Questions portant sur les animaux, les élevages et la chasse.

 

 

86- Quelles sont les mesures de protection et de surveillance du risque d'influenza aviaire prises par la France depuis la fin octobre ?

 

Le gouvernement a pris fin octobre, des mesures de prévention contre le risque d'influenza aviaire, à la suite de l'apparition de foyers isolés d'influenza aviaire hautement pathogène au sud de Moscou. Ces décisions sont en cohérence avec les mesures communautaires et graduées en fonction des zones à risques définies par l'AFSSA. L'ensemble de ces mesures est applicable jusqu'au 1er décembre, tout comme les mesures communautaires, et seront réévaluées en fonction de l'évolution sanitaire.

 

1/ Mesures s'appliquant aux 26 départements à risques :

 

- Confinement des volailles d'élevage en plein air dans 26 départements définis comme

zones à risque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

01 : Ain

44 : Loire-Atlantique

10 : Aube

45 : Loiret

11 : Aude

50 : Manche

13 : Bouches-du-Rhône

51 : Marne

17 : Charente-Maritime

52 : Haute-Marne

2B : Haute-Corse

54 : Meurthe-et-Moselle

27 : Eure

55 : Meuse

30 : Gard

56 : Morbihan

33 : Gironde

67 : Bas-Rhin

34 : Hérault

68 : Haut-Rhin

35 : Ille-et-Vilaine

76 : Seine-Maritime

36 : Indre

80 : Somme

40 : Landes

85 : Vendée

 

Dans ces zones, lorsque le confinement n'est pas praticable pour des raisons de bien-être animal ou de conduites d'élevage (cas des canards prêts à gaver), des mesures sanitaires obligatoires d'effet équivalent doivent être mises en oeuvre :

® l'alimentation et l'abreuvement des animaux doivent s'effectuer à l'intérieur des

bâtiments ou par des distributeurs protégés afin d'éviter tout contact avec les

oiseaux sauvages ;

® une visite mensuelle par un vétérinaire sanitaire est obligatoire.

 

2/ Mesures s'appliquant sur l'ensemble du territoire :

 

- Obligation pour tout détenteur d'oiseau de prévenir tout contact avec les oiseaux sauvages : abreuvement et alimentation à l'intérieur des bâtiments et interdiction d'utiliser les eaux de surface (lacs, étangs, mares, rivières) pour l'abreuvement et le nettoyage des bâtiments.

- Interdiction d'utiliser et de transporter des oiseaux appelants pour la chasse

- Suspension des rassemblements d'oiseaux dans les foires, marchés et expositions.

Une autorisation par dérogation préfectorale ne pourra intervenir qu'après une évaluation satisfaisante du risque sanitaire et en dehors des 26 départements définis comme zones à risque.

L'ensemble de ces mesures complète le dispositif déjà en place depuis la fin du mois d'août.

 

Une surveillance vétérinaire étendue

. Recommandations aux éleveurs / guides de bonnes pratiques

 

Depuis le mois d'août, il a été demandé aux éleveurs de ne plus alimenter et abreuver les animaux à l'extérieur et de ne pas utiliser les points d'eau à l'air libre.

Ces recommandations sont devenues obligatoires par arrêté du ministère de l'agriculture du 24 octobre 2005.

Dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures gouvernementales, des guides de bonnes pratiques sanitaires des élevages de canards ont été élaborés fin octobre par l'Etat en concertation avec la filière afin, d'une part, de réduire le risque de contamination des élevages par les virus d'influenza aviaire et, d'autre part, de fournir des recommandations destinées à améliorer la gestion sanitaire globale des élevages.

Ces guides qui concernent les filières canards reproducteurs, canards prêts à gaver et canards prêts à rôtir, déclinent les mesures d'hygiène générale à appliquer ainsi que les mesures indispensables à appliquer en cas d'apparition d'un foyer d'influenza aviaire.

. Renforcement de la surveillance dans les élevages.

 

Depuis 2000 est mené un programme national de surveillance de l'influenza aviaire dans les

productions avicoles avec des prélèvements pour analyses sérologiques réalisés dans environ 1000 élevages par an. L'objectif est d'évaluer la prévalence des deux sous types les plus à risque (H5 et H7) chez les espèces de volailles présentant la plus grande sensibilité à la maladie et le plus grand risque de diffusion.

A partir de 2003, ce programme annuel a été généralisé à l'échelle de l'Union Européenne.

En 2005, compte tenu de l'évolution défavorable de la situation épidémiologique internationale, il a été décidé de renforcer le plan de surveillance notamment en augmentant sensiblement le nombre prélèvements dans les élevages de canards et en élargissant le champ des espèces couvertes (pintades, cailles, tous les élevages de canards reproducteurs).

 

. Renforcement de la surveillance de la faune sauvage.

 

Depuis 2000, une surveillance active (prélèvements pour analyses sérologiques) des oiseaux sauvages est réalisée par l'AFSSA en partenariat avec l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, elle a été renforcée au mois d'août. Cette surveillance est effectuée dans deux sites de regroupement d'espèces migratrices à savoir en Camargue et en Loire Atlantique.

Compte tenu du risque que semble représenter la faune sauvage dans la diffusion de la maladie, un renforcement de la surveillance de la mortalité des oiseaux sauvages a été décidé. Ce programme concerne des zones sensibles réparties sur l'ensemble du territoire national et fait intervenir les acteurs du réseau SAGIR (ONCFS, fédérations de chasseurs, AFSSA et Laboratoires départementaux vétérinaires).

 

. Plans d'urgence.

 

Pour assurer une intervention efficace des services de l'Etat dans l'éventualité de la survenue d'un foyer d'influenza aviaire hautement pathogène, les Directions départementales des services vétérinaires tiennent à jour des plans d'urgence pour contrôler et éradiquer la maladie.

Des exercices d'évaluation du plan d'urgence sont réalisés chaque année dans plusieurs départements. C'est le cas de l'exercice d'urgence réalisé en Bretagne les 3 et 4 novembre 2005.

 

. Contrôle des interdictions d'importation.

 

Les services vétérinaires des 33 postes d'inspections frontaliers français contrôlent la bonne application des mesures communautaires à l'importation, en particulier les mesures d'interdiction d'importation de volailles et produits dérivés en provenance des pays infectés ou suspects.

 

Þ général

 

87-Comment se transmet le virus chez les animaux?


Le virus se transmet essentiellement soit par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux malades, soit de façon indirecte par l'exposition à des matières contaminées (par l'intermédiaire de la nourriture, de l'eau, du matériel et de vêtements contaminés). Les espaces confinés favorisent la transmission du virus.

 

88-Existe-t-il des tests de diagnostic rapide de la maladie chez les animaux ?


Des tests à visée diagnostique existent ; ils permettent d'identifier le virus grippal sans pouvoir en préciser le type.

 

89-Les pigeons dans nos villes doivent-ils être considérés comme un facteur de risque ?

 

Concernant une éventuelle menace d'introduction du virus de grippe aviaire de type H5N1 qui sévit actuellement dans certains pays d'Europe de l'Est, les connaissances sont actuellement insuffisantes et ne permettent pas de conclure à une éventuelle sensibilité particulière de cette espèce face à ces virus.

Cependant, les pigeons urbains, sédentaires et ne fréquentant pas ou peu les milieux humides,

apparaissent moins exposés que les espèces qui sont au contact de l'eau, milieu favorable à la

résistance et la diffusion de virus, ainsi que les oiseaux migrateurs.

 

90- Y a t-il des instructions particulières à prévues pour les pigeons voyageurs ?

 

Les lâchers d'oiseaux dans le milieu naturel sont interdits si les oiseaux regagnent un élevage d'oiseaux captifs. Les vols d'entraînement de courte durée autour du pigeonnier restent autorisés sous la supervision directe du propriétaire.

 

91-Hormis les oiseaux, quelles autres espèces animales la grippe aviaire peut-elle infecter ?

 

-  le porc

- et de manière beaucoup plus rare, avec circonstances particulières : les félidés, les mustélidés (ex : furets, hermine, etc.).

Mais en théorie d'autres espèces pourraient être sensibles comme les mammifères marins (phoques baleines..) le vison, voire le cheval et sous certaines conditions  tous les animaux de laboratoire (souris, rat, furet, cobaye voire lapin). Sans compter une infection possible du chien par un sous type H3N8.

 

92-Je vois des oiseaux morts. A qui je les signale ? Qu'est-ce que j'en fais ?

 

En toutes circonstances, toute personne qui voit ou trouve un oiseau mort ne doit pas y toucher. Elle doit

en informer, en précisant le lieu et, si possible, l'espèce :

- la fédération départementale des chasseurs concernée ;

- ou les services départementaux de l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ;

- ou les services vétérinaires de la préfecture du département concerné (DDSV).

En effet, il existe un réseau organisé de surveillance des pathologies de la faune sauvage (le réseau

SAGIR), qui dispose de personnes formées pour récupérer les animaux morts et faire procéder aux

analyses de laboratoire utiles.

 

93-Comment contrôler efficacement le commerce illégal d'oiseaux ? (perruches, faisans.).

 

Pour être importés légalement sur le territoire communautaire les oiseaux doivent venir d'un pays ou de zones indemnes notamment d'influenza aviaire, ils doivent être accompagnés de certificat sanitaire et respecter les règles prévues par la convention de Washington qui vise à protéger les espèces animales et végétales considérés comme menacées d'extinction..

Le respect de l'ensemble de ces mesures est vérifié d'une part par les services vétérinaires dans les  postes d'inspection frontaliers et d'autre part par les douanes.

L'importation en contrebande d'espèces protégées est considérée comme un délit douanier entraînant la confiscation totale et une amende. De même l'importation d'oiseaux sans respecter les règles sanitaires est passible de sanctions pénales.

 

94-Les oiseaux migrateurs constituent-ils une réelle menace pour les volailles domestiques ?

 

Oui dans la mesure où ils sont porteurs de souches faiblement pathogènes qui, si elles se multiplient chez les poules et les dindes, peuvent muter en souches hautement pathogènes. On ignore à l'heure actuelle le potentiel de migration d'un oiseau sauvage infecté par un virus hautement pathogène.

Le risque d'introduction indirecte en France à partir de zones africaines de migration communes à différentes espèces en hivernage est réel, sous réserve toutefois de la possibilité de contamination entre espèces d'oiseaux appartenant à des familles ou à des biotopes différents (par exemple, passage des anatidés vers les limicoles, voire les passereaux). Il reste néanmoins modéré tant qu'il n'est pas décrit d'oiseaux sauvages porteurs sains de virus et donc capables de migrer. Ce risque est différé au plus tôt au printemps 2006, lors du retour vers l'Europe des oiseaux ayant hiverné en Afrique.

 

95-Comment s'effectue la surveillance sanitaire des oiseaux sauvages (migrateurs ou sédentaires) ?

 

La surveillance de la mortalité des oiseaux (migrateurs ou non) est coordonnée par le ministère de l'agriculture et de la pêche et l'ONCFS, grâce notamment au réseau SAGIR qui étudie les causes de mortalité des espèces de gibier et de la faune sauvage non chassable.

Ce réseau d'épidémiosurveillance est animé par l'ONCFS et les fédérations départementales des chasseurs. Il est d'ores et déjà mobilisé sur le terrain et réalise des prélèvements pour la surveillance épidémiologique de la grippe aviaire.

Outre la surveillance des oiseaux trouvés morts, un plan de surveillance des oiseaux vivants a également été établi par le ministère de l'agriculture et de la pêche et l'ONCFS. Des prélèvements (écouvillons cloacaux et trachéaux) sont réalisés sur des oiseaux capturés puis relachés ou tués à la chasse. Ces prélèvements font l'objet d'analyses par un laboratoire spécialisé.

 

96-Si, par définition, les oiseaux migrateurs sont incontrôlables : comment faire des prédictions ? Les dispositifs de contrôle d'autres sources éventuelles de contaminations, présentent-ils, eux aussi, des failles ?

 

Les routes de migration des oiseaux sauvages sont relativement bien  connues, des études complémentaires sont en cours en lien avec les organisations internationales ( FAO, OIE). Le 19 août dernier l'Afssa a été saisie par les ministères de l'agriculture et de la santé pour évaluer le risque d'introduction par l'avifaune, et en particulier par les oiseaux migrateurs, de virus influenza hautement pathogène pour les espèces domestiques et/ou pour l'homme et ce à partir du foyer d'endémie asiatique.

Après examen des couloirs de  migration connus et des périodes de migration, de la diversité des espèces, analyse des comportements notamment des oiseaux sauvages aquatiques, les experts soulignent que  le risque d'introduction directe sur le territoire national à partir du foyer asiatique, par l'avifaune, et en particulier par les oiseaux migrateurs, de virus influenza hautement pathogènes pour les espèces domestiques et/ou pour l'homme, est nul à négligeable et que le risque d'introduction indirecte sur le territoire national à partir de zones africaines de migration communes est bien réel mais estimé modéré ; ce risque est néanmoins différé au printemps 2006 lors du retour vers l'Europe des oiseaux ayant hiverné en Afrique

Afin de disposer de données encore plus complètes le programme de surveillance  de la faune sauvage a été renforcé en France

-                          la surveillance des mortalités  avec l'aide des agents de l'Office National de la chasse et de la faune sauvage et des fédérations de chasseurs, dont le réseau a été récemment et spécifiquement sensibilisé au problème influenza

l'augmentation du nombre de prélèvements qui seront faits dès l'arrivée des premiers oiseaux migrateurs.

Un programme international, auquel la France participe, va aussi être mené par la FAO pour la surveillance de la circulation des souches d' IA sur les différents sites de rassemblement d' oiseaux  sur leurs routes de migration en Afrique et autour de la méditerranée.

 

97- La France est-elle obligée de suivre les directives de l'OMS, de la FAO, de l'OIE.

 

Ces trois organisations internationales ont une fonction de coordination, de mise en réseau et d'alerte. Elles n'ont pas de rôle normatif s'imposant aux Etats qui en sont membres. Elles émettent des recommandations ou des propositions d'action.

 

            La France souhaite toutefois que ces trois institutions jouent une fonction centrale dans la réponse mondiale à l'épizootie aviaire et face au risque sanitaire d'une transmission à l'homme.

 

            Le plan national contre une pandémie grippale que prépare la France s'inspire directement des principes de l'OMS, notamment en reprenant le phasage d'une crise pandémique (phase 1 à phase 6) suggéré par cette organisation.

 

 

98-Les moustiques peuvent-ils transmettre la grippe aviaire des oiseaux aux personnes comme c'est le cas du virus du Nil occidental ?

Non, il n'y a aucune indication que le virus soit transmis par cette voie.

 

 

Þ élevages

 

99-Comment reconnaître la maladie dans un élevage de volailles ?


Après une période d'incubation de 3 à 5 jours, les signes suivants peuvent apparaître : diminution de l'appétit, réduction considérable de la production d'oufs, puis évolution vers une mort subite des volailles (avec ou sans symptômes digestifs, respiratoires ou nerveux, la mortalité pouvant atteindre de 90 à 100 %).

 

100-Quelles seraient les mesures sanitaires prises en France en cas de survenue de cas de virus influenza aviaire dans un élevage?


Les mesures prises par les autorités françaises seraient de deux types :

·         des mesures visant à limiter l'extension de la maladie dans les élevages touchés : elles sont prises par les services de la Direction générale de l'alimentation (DGAl) du Ministère chargé de l'agriculture. (voir le site Internet http://www.agriculture.gouv.fr)

·         des mesures visant à éviter les risques de transmission du virus influenza aviaire à l'homme et ses conséquences possibles (voir la question sur les réassortiments), et graduées en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique en France. Ces mesures sont de trois types et s'adressent aux personnes les plus exposées, c'est à dire celles qui travaillent ou interviennent dans une zone contaminée :

o        mesures de protection et d'hygiène individuelle, visant à éviter tous risque de transmission du virus influenza aviaire à l'homme dans l'exploitation affectée (outre les recommandations émises par les services vétérinaires comme la mise en place de pédiluve à la sortie des bâtiments contaminés, le port de combinaison et de masques de protection.), notamment :
- le lavage fréquent des mains à l'eau et au savon puis rinçage à l'eau, surtout dès la sortie des exploitations,
- le lavage puis la désinfection des bottes à la sortie des exploitations.

o        mesures de protection individuelle, visant à prévenir l'infection par le virus Influenza aviaire chez l'homme : un traitement prophylactique antiviral serait donné sur prescription médicale aux populations les plus exposées dans l'exploitation affectée par la grippe aviaire.

 

101- Jusqu'à quelle distance l'air extrait des poulaillers peut être contaminant.

 

La réglementation prévoit, en zone infectée par la maladie, de définir des mesures sanitaires dans un rayon de 3 km autour du foyer.

 

102-Existe-t-il un vaccin pour les volailles ?

 

Dans le monde des vaccins existent et sont utilisés. Actuellement, il n'y a, en France,  ni AMM ni ATU pour des vaccins H5 ou H7 destinés aux volailles

 

103-Ne faudrait-il pas dès maintenant vacciner toutes les volailles françaises ?

L'évaluation des risques ne justifie aucunement la généralisation de telles mesures qui pourraient d'ailleurs avoir un impact négatif sur la prévention d'une épizootie : masquage d'une infection précoce, protection clinique mais non épidémiologique...

 

Jusqu'ici, l'approche communautaire de la lutte contre les virus Influenza est exclusivement sanitaire c'est à dire l'abattage de tous les animaux dans les foyers, et l'interdiction de la vaccination.

Compte tenu de l'évolution récente de la situation épidémiologique, l'opportunité d'envisager la vaccination contre le virus H5N1 a fait l'objet d'une saisine de l'Afssa. Suite à un premier avis, préliminaire et partiel, émis en date du 25 août 2005 et compte tenu de la situation sanitaire actuelle au regard de l'influenza aviaire, tant de la France que des pays de l'Union Européenne, le communiqué de presse de l'Afssa du 9 novembre 2005  ne recommande pas la vaccination dans l'immédiat.

 

104- Combien de temps après sa mort une volaille reste-t-elle contaminée ?

 

Le virus résiste 7 jours dans le milieu extérieur à température ambiante.

 

105-Les professionnels du secteur avicole bénéficieront-ils d'une aide financière, si des millions de volailles devaient être abattus ou confinés?

 

L'influenza aviaire est une maladie réputée contagieuse selon le Code rural. A ce titre toute suspicion clinique par les éleveurs doit être déclarée au vétérinaire sanitaire qui s'il la valide  en informe la direction départementale des services vétérinaires. La confirmation de la maladie entraîne des  mesures de police sanitaire dont l'abattage. Dans ce cas une indemnisation des éleveurs est prévue par arrêté ministériel du 30 mars 2001.

 

106-Pourquoi est-il important de nourrir les volailles à l'intérieur des bâtiments ? Est-ce vraiment efficace ?

 

Dans le cas où l'élevage des animaux est réalisé avec des parcours en plein air, la distribution d'aliment peut attirer des oiseaux sauvages, la distribution d'aliment à l'intérieur minimise donc la promiscuité entre oiseaux sauvages et domestiques, ce qui vise à restreindre le risque (estimé très faible par l' AFSSA) de passage de virus entre les espèces sauvages et domestiques.

 

107-Les eaux de surface provenant de plan d'eau et servant au nettoyage et à l'abreuvage des volailles constituent-ils un risque ?

 

Certainement car l'excrétion des virus Influenza est importante par voie cloacale contaminant ainsi les eaux de surface. La survie du virus dans les eaux douces de surface peut être de plusieurs semaines.

 

108-Les filets de sécurité pour éviter les contacts avec les oiseaux sont-ils vraiment efficace ?

 

Ils peuvent éviter un contact étroit entre oiseaux sauvages et oiseaux domestiques,  ils ne peuvent être considérés comme  totalement efficaces, car ils peuvent aussi servir de perchoir à la faune sauvage facilitant la retombée de fientes sur les parcours des oiseaux domestiques.

 

 

 

 

109-Les volailles peuvent-elles être contaminées sans présenter les critères d'alerte objectifs telles que les chutes des pontes ou de consommation ?

 

Les volailles peuvent être infectées avec des symptômes frustres ou l'absence de signes cliniques avec des souches faiblement pathogènes. Certaines espèces sont plus résistantes que d'autres et les canards peuvent être infectés par des souches pathogènes en ne présentant que des signes cliniques très discrets.

 

110-Quelles sont les différences entre la maladie de Newcastle et de la grippe aviaire ?

 

La symptomatologie est proche chez les oiseaux mais les virus sont totalement différents et le laboratoire permet de différencier les pathologies sans ambiguïté.

 

 

 

111-Sur 60 élevages testés début 2005, 12 se sont révélés positifs au virus H5, la France est donc une Nation très vulnérable ?

 

Non ; on ne peut parler de nation très vulnérable. Il y a une situation particulière de portage sain chez des canards notamment de souches faiblement pathogènes. Cette situation existe sans doute depuis de nombreuses années. Néanmoins, du fait d'une probabilité non quantifiable de mutation de ces souches de faiblement à hautement pathogènes après contacts avec les poules ou dindes beaucoup plus sensibles que le canard, des précautions doivent être prises par les éleveurs pour bien séparer au plan sanitaire les espèces les unes des autres dans leurs élevages. L'enquête conduite en 2005-2006 a été étendue à l'ensemble des élevages de canards et d'oies reproducteurs ou futurs reproducteurs afin de mieux comprendre les chiffres obtenus début 2005.

 

Þ chasse

 

112-Existe-t-il des règles particulières pour la chasse ?

 

Outre l'interdiction de transport et d'utilisation des appelants de certaines espèces et leur confinement, les règles applicables à la chasse n'ont pas été modifiées.

 

113-Les chasseurs peuvent-ils être contaminés par le gibier ?

 

S'il s'agit du gibier à plume : la réponse est oui. L'ONCFS a d'ailleurs déjà prévu d'avertir les chasseurs sur les protections à prendre dans le cadre du protocole de surveillance de l'avifaune

sauvage. Néanmoins, le contact se ferait avec des cadavres en plein air, un contexte différent des atmosphères confinées qui serait propices aux contaminations par aérosol. Il faut en revanche prévenir le risque de mains sales contaminées portées sur les muqueuses oculaires ou à la bouche.

 

Le problème est en revanche différent pour des chasseurs qui utiliseraient la technique des appelants lesquels pourraient être infectés de manière asymptatique et avec lesquels les chasseurs peuvent avoir des contacts plus étroits. Il est  déjà prévu d'effectuer une surveillance sérologique de ces appelants.

Concernant le gibier à poil rien n'est impossible mais, a priori, cela devrait d'abord se manifester sur le gibier à plume.

 

114-Je suis chasseur, quel type de précaution dois-je prendre ?

 

Les chasseurs doivent prendre quelques précautions indispensables :

- durant la chasse, éviter de porter vos mains au visage (muqueuses oculaires ou bouche)

- Après la chasse, se laver les mains, se changer et nettoyer son matériel et ses vêtements. Une

désinfection des bottes à l'eau de Javel est recommandée.

-ne pas entrer en contact avec des oiseaux captifs chez soi ou chez un tiers.

- ne pas faire voler les plumes dans l'atmosphère lors d'une plumaison d'oiseaux tués à la chasse, et

utiliser toujours des gants, surtout lors de l'éviscération.

- respecter une bonne cuisson du gibier.

Même si les précautions concernent pour l'instant essentiellement les chasseurs de gibier d'eau, elles

doivent être prises à minima par tous les chasseurs. Toutes ces précautions d'hygiène ont été rappelées

aux chasseurs par le biais d'une note interministérielle du ministère de l'agriculture et de la pêche et du

ministère de l'écologie et du développement durable.

 

115-Ne serait-il pas plus prudent d'interdire la chasse ?

 

Il n'apparaît pas pertinent d'interdire la chasse tant que le système d'épidémiovigilance des mortalités dans le milieu sauvage n'a pas permis d'y relever la présence d'un virus influenza hautement pathogène.

 

116-Ne pourrait-on pas assouplir l'interdiction de la chasse aux appelants par une possibilité de dérogation concernant les canards qui auront été vaccinés ?

 

Une décision de la Commission européenne rend possible, sous certaines conditions, la vaccination des oiseaux dans les parcs zoologiques, mais elle ne prévoit aucune dérogation pour les appelants utilisés pour la chasse.

Concernant les appelants, il s'agit d'espèces communes et de spécimens dont la traçabilité n'est pas maîtrisable (espèces d'oies, de canards de surface, de canards plongeurs, foulque macroule et vanneau huppé). De plus, les échanges d'appelants sont nombreux, contrairement aux oiseaux qui sont maintenus dans les zoos.

Par ailleurs, un accès facile à la vaccination poserait d'autres problèmes. En effet, celle-ci peut masquer le portage (et l'excrétion) de virus de la grippe aviaire par un oiseau. De plus, il est très difficile, voire impossible, de distinguer par des analyses si un oiseau est vacciné ou s'il est réellement porteur du virus.

 

117-Où puis-je trouver de plus amples informations ?

 

Sites internationaux

Organisation mondiale de la Santé animale (OIE)

Organisation mondiale de la Santé ( OMS)

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture ( FAO)

 

Sites français

Premier Ministre

Ministère de la Santé  / Ministère de l'Agriculture