Base de connaissances Pôle Santé

 

 

 

 


Ministère de la santé et des solidarites

 

ministère delegue a la securite sociale, aux personnes agees, aux personnes handicapées et à la famille

 

       

PLAN NATIONAL CANICULE (PNC)

   

Actions nationales, locales et individuelles à mettre en ouvre afin de prévenir et réduire les conséquences sanitaires d'une canicule

 Version 2006
 

- sommaire -

 

 

Pages

 

 

Liste des sigles utilisés...........................

3

 

 

Chapitre 1 : Dispositif général

6

1.1 : Principes

6

1.2 : Prévention

7

1.2.1 : Recommandations en cas de fortes chaleurs

7

1.2.2 : Sensibilisation des personnes à risque et du grand public

7

1.2.3 : Protection des personnes à risque en établissements

8

1.2.4 : Recensement des personnes à risque isolées

9

1.2.5 : Mesures pour les personnes sans abri

9

1.2.6 : Formation des professionnels

10

 

 

1.3 : Gestion d'une canicule

11

1.3.1 : Dispositif de suivi et d'évaluation

11

1.3.2 : Dispositifs d'information et de surveillance

12

1.3.3 : Niveaux d'alerte et structures de gestion de crise

13

 

 

Chapitre 2 : Fiches action des structures nationales

23

 

 

Chapitre 3 : Plan type départemental

51

3.1 Grille d'objectifs stratégiques et opérationnels

51

3.2 Récapitulatif des actions mises en ouvre par objectifs opérationnels 

53

3.3 (sans objet), cf. 1.3.3

 

3.4 Fiches action des structures locales et liste des organismes locaux concernés

 

61

3.5 Liste indicative des indicateurs

93

 

 

Chapitre 4 : Communication

96

4.1 : Outils

96

4.1.1 : Communication en cas de crise et numéros d'appel de crise

96

4.1.2 : Dépliant et affichette INPES

99

4.2 : Recommandations

102

4.2.1 : Recommandations en cas de fortes chaleurs

100

Grand public

106

Populations spécifiques

118

Professionnels de santé

123

Professionnels s'occupant de personnes à risques

152

4.2.2 : Recommandations sanitaires vis-à-vis des aliments

173

4.2.3 : Recommandations pour rafraîchir un espace à l'intérieur des établissements d'accueil des personnes âgées

179


Liste des sigles utilisés

 

AAH = Allocation adultes handicapés

ADF = Association des départements de France

ADMR = Aide à domicile en milieu rural

AEE = Agence européenne pour l'environnement

AFSSA = Agence française de sécurité sanitaire des aliments

AFSSAPS = Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé

AFSSE = Agence française de sécurité sanitaire environnementale

ALD = Affection de longue durée

AMF = Association des maires de France

AMM = Autorisation de mise sur le marché

APA = Allocation personnalisée d'autonomie

APHEIS = Air pollution and health european information system

APS = Activités physiques et sportives

ARH = Agence régionale de l'hospitalisation

AVC = Accident vasculaire cérébral

AVS = Assurance vieillesse et survivants

CADA = Centre d'accueil des demandeurs d'asile

CAF = Caisse d'allocations familiales

CASF = Code de l'action sociale et des familles

CCAS = Centre communal d'action sociale

CCMSA = Caisse centrale de la mutualité sociale agricole

CDC = Comité départemental canicule

CDM = Centre départemental de la météorologie

CDOS = Comité départemental olympique et sportif

CHRS = Centre d'hébergement et de réinsertion sociale

CHSCT = Comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail

CHUS = Centre d'hébergement d'urgence simple

CICA = Comité interministériel canicule

CIRE = Cellule interrégionale d'épidémiologie

CIVD = Coagulation intra-vasculaire disséminée

CLIC = Centre local d'information et de coordination

CMU = Couverture maladie universelle

CNAF = Caisse nationale d'allocations familiales

CNAMTS = Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés

CNAV = Caisse nationale d'assurance vieillesse

CNOSF = Comité national olympique et sportif français

COD = Centre opérationnel départemental

CODAMUPS = Comité départemental de l'aide médicale urgente et de la permanence des soins

CODERPA = Comité départemental des retraités et des personnes âgées

COGIC = Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises

COTOREP = Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel

COZ = Centre opérationnel zonal

CPAM = Caisse primaire d'assurance maladie

CRA = Centre de rétention administrative ou cellule régionale d'appui

CRAM = Caisse régionale d'assurance maladie

CRAP = Cellule régionale d'appui

CRCM = Centre de ressources sur la mucoviscidose

CRF = Croix-Rouge française

CROS = Comité régional olympique et sportif

CSG = Contribution sociale généralisée

CSM = Conseil supérieur de la météorologie

CSTB = Centre scientifique et technique du bâtiment

D4E = Direction des études économiques et de l'évaluation environnementale

DAP = Direction de l'administration pénitentiaire

DE = Direction de l'eau

DDASS = Direction départementale des affaires sanitaires et sociales

DDJS = direction départementale de la jeunesse et des sports

DDSC = Direction de la défense et de la sécurité civiles

DDSV = Direction départementale des services vétérinaires

DDTEFP = Direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle

DESCO = Direction de l'enseignement scolaire

DGAS = Direction générale de l'action sociale

DGCL = Direction générale des collectivités locales

DGER = Direction général de l'enseignement et de la recherche

DGS = Direction générale de la santé

DGSNR = Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection

DHOS = Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins

DJEP = Direction de la jeunesse et de l'éducation populaire

DPM = Direction de la population et des migrations

DPJJ = Direction de la protection judiciaire de la jeunesse

DPPR = Direction de la prévention des pollutions et des risques

DRASS = Direction régionale des affaires sanitaires et sociales

DRIRE = Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement

DRDJS = Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports

DRT = Direction des relations du travail

DRTEFP = Direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle

DS = Direction des sports

DSCR = Direction de la sécurité et de la circulation routières

DSS = Direction de la sécurité sociale

EDF = Electricité de France

EMA = Equipe mobile d'aide

EHPA = Etablissement d'hébergement pour personnes âgées

FFAPA = Fond de financement de l'APA

FNAP-PSY = Fédération nationale des associations de patients et (ex) patients « psy »

FNCCR = Fédération nationale des collectivités concédantes et régies

GICC = Gestion et impact du changement climatique

GIEC = Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC en anglais)

GTN = Groupe de travail national

HAD = Hospitalisation à domicile

HBPM = Héparines de bas poids moléculaire

HFD = Haut fonctionnaire de défense

HLM = Habitations à loyers modérés

HQE = Haute qualité environnementale

INPES = Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

INRS = Institut national de recherche et de sécurité

INSEE = Institut national de la statistique et des études économiques

INSERM = Institut national de la santé et des recherches médicales

InVS = Institut de veille sanitaire

IPCC = Intergovernemental panel on climate change (GIEC en français)

LHSS = Lits halte soins santé

MEDD = Ministère de l'écologie et du développement durable

MIES = Mission interministérielle de l'effet de serre

MJSVA = Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative

MSA = Mutualité sociale agricole

NWS = National weather service

OHFOM = Oeuvres hospitalières françaises de l'ordre de Malte

OMI = Office des migrations internationales

OMM = Organisation météorologique mondiale

OMS = Organisation mondiale de la santé

ONDAM = Objectif national de dépenses d'assurance maladie

OPHLM = Office public d'HLM

ORS = Observatoire régional de la santé

PACA = Provence Alpes Côte d'Azur

PAI = Projet d'accueil individualisé

PGCD = Plan de gestion d'une canicule départemental

PGCN = Plan de gestion d'une canicule national

PHEWE = Assesment and Prevention of acute Health Effects of Weather conditions in Europe

PJJ = Protection judiciaire de la jeunesse

PNSE = Plan national santé environnement

PQR = Presse quotidienne régionale

PSAS 9 = Programme de surveillance air et santé dans neuf villes françaises

RCP = Résumé des caractéristiques du produit

SACS = Système d'alerte canicule et santé

SAMU = Service d'aide médicale d'urgence

SAU = Service d'accueil et de traitement des urgences

SDF = Sans domicile fixe

SDIS = Service départemental d'incendie et de secours

SDRA = Syndrome de détresse respiratoire aiguë de l'adulte

SFGG = Société française de gériatrie et de gérontologie

SICOM = Service de l'information et de la communication

SMN = Syndrome malin des neuroleptiques

SMUR = Service mobile d'urgence et de réanimation

SPDE = Syndicat professionnel des distributeurs d'eau

SRAS = Syndrome respiratoire aigu sévère

SRIS = Systemic inflammatory related syndrom

SSA = Service de santé des armées

SSIAD = Service de soins infirmiers à domicile

SYNERGI = Système numérique d'échange et de remontée et de gestion des informations

UNAFAM = Union nationale des familles

UNCCAS = Union nationale des CCAS

URCAM = Union régionale des caisses d'assurance maladie

URML = Union régionale des médecins libéraux


Chapitre 1 : Dispositif général

 

 

 

1.1. Principes

 

 

L'exposition d'une personne à une température extérieure élevée pendant une période prolongée, sans période de fraîcheur suffisante pour permettre à l'organisme de récupérer, est susceptible d'entraîner de graves complications par dépassement des capacités de régulation thermique du corps humain. Les périodes de fortes chaleurs sont alors propices aux pathologies liées à la chaleur, à l'aggravation de pathologies préexistantes ou à l'hyperthermie, surtout chez les personnes fragiles et les personnes particulièrement exposées à la chaleur.

 

La canicule exceptionnelle de l'été 2003 a entraîné une surmortalité estimée à près de 15 000 décès. La France n'avait jamais été confrontée à de telles conséquences sanitaires engendrées par une chaleur extrême. Ce phénomène a révélé la nécessité d'adapter le dispositif national de prévention et de soins.

 

L'objectif de ce plan est de définir les actions de court et de moyen terme dans les domaines de la prévention et de la gestion de crise afin de réduire les effets sanitaires d'une vague de chaleur.

 

La réponse organisationnelle est fondée sur cinq piliers :

 

-          la mise en ouvre de mesures de protection des personnes à risques hébergées en institutions (établissements d'hébergement de personnes âgées (EHPA), établissements de soins) :

 

L'accès régulier à des locaux rafraîchis, constitue une réponse efficace pour lutter contre les très fortes chaleurs et les risques d'hyperthermie qu'elles entraînent notamment pour les personnes âgées.

 

L'installation d'au moins une pièce rafraîchie dans tous les établissements de soins, maisons de retraite, logements foyers, unités de soins de longue durée est une mesure prioritaire.

 

De plus, pour les établissements d'hébergement de personnes âgées, le dispositif de veille et d'alerte repose sur la mise en place d'un « plan bleu » fixant le mode général d'organisation en cas de crise ou de déclenchement de l'alerte.

 

-          le repérage des personnes à risques isolées :

 

Le maire recueille les éléments relatifs à l'identité des personnes âgées et des personnes handicapées qui en font la demande, afin de faciliter l'intervention ciblée des services sanitaires et sociaux en cas de déclenchement du plan d'alerte et d'urgence instauré par la loi n°2004-626 du 30 juin 2004 relative à la solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées.

 

-          l'alerte :

 

L'Institut de veille sanitaire (InVS) surveille les prévisions recueillies auprès de Météo-France  et propose une alerte si les seuils d'indicateurs biométéorologiques sont atteints ou dépassés, des critères d'ordre qualitatif étant également pris en compte (conditions météorologiques, pollution atmosphérique, évènements sociaux). De plus, l'InVS collecte des données sanitaires auprès de l'Etat civil, des services d'incendie et de secours ( SDIS), des Services d'aide médicale d'urgence (SAMU) et des services d'urgence. L'InVS a la charge d'avertir le ministre chargé de la Santé, qui décide de déclencher l'alerte. Dans les départements concernés, c'est alors le préfet qui prend les mesures adaptées dans le cadre du plan gestion d'une canicule départemental (PGCD).

 


-          la solidarité :

 

Les maisons de retraite et les hôpitaux disposent d'équipements et de procédures adaptés aux besoins des personnes à risque. Avant l'été, les préfets recensent les services de soins infirmiers à domicile, les associations et services d'aide à domicile, les associations de bénévoles et vérifient leurs dispositifs de permanence estivale.

 

-          la communication :

 

Aux échelons national et local, un dispositif d'information est prévu, à destination du grand public, des professionnels de santé, des professionnels assurant la prise en charge de personnes fragiles ou dépendantes et des établissements de santé.

Durant l'été, la population reçoit des conseils pour se protéger de la chaleur et est tenue informée en temps réel du niveau d'alerte déclenché par le ministre. La carte de vigilance météorologique émise par Météo-France chaque jour, à 6h et à 16h, prend en compte le phénomène canicule. En cas d'alerte, les chaînes du service public de radiotélévision diffusent les messages de recommandations sanitaires du ministère chargé de la Santé.

 

 

 

1.2. Prévention

 

 

1.2.1. Recommandations en cas de fortes chaleurs

 

Les conséquences sanitaires d'une vague de chaleur nécessitent de rappeler les effets de la chaleur, les risques qu'ils engendrent et les mesures de prévention à adopter. Des recommandations ont été préparées pour la protection des personnes fragiles (comme les nourrissons, les enfants, les personnes âgées, les personnes souffrant de pathologies chroniques), des personnes prenant certains médicaments, des personnes souffrant de troubles mentaux et de publics spécifiques (sportifs, travailleurs, personnes en situation précaire.). Ces recommandations sont diffusées auprès des publics concernés eux-mêmes, de leur entourage, des professionnels sanitaires et sociaux et des bénévoles au contact de ces populations.

 

Ces recommandations, établies à partir d'une revue de la littérature scientifique, d'expériences étrangères et validées par un groupe d'experts, sont rédigées sous la forme de fiches directement utilisables et adaptables en fonction des publics concernés (cf. chapitre 4.2.1).

 

 

1.2.2. Sensibilisation des personnes à risque et du grand public

 

Des actions de communication sont mises en place dès le printemps et jusqu'à la fin août.

 

La prévention vis-à-vis de la chaleur, même en l'absence de canicule

 

Un dépliant et une affichette sur la prévention des risques liés à la canicule sont édités par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). Ils sont destinés à tous les publics et notamment aux personnes âgées, aux personnes souffrant de maladies chroniques ou de handicaps, aux parents de nourrissons, aux sportifs, aux travailleurs manuels, aux personnes en charge des sans-abri et aux sans-abri eux-mêmes.

 

Ce dépliant, qui figure au chapitre 4.1.2, ainsi que des fiches préparées par la Direction générale de la santé (DGS) (cf. chapitre 4.2.1) donnant des recommandations plus précises en fonction des populations, sont mis en ligne sur le site Internet du ministère chargé de la Santé (www.sante.gouv.fr). Sur le site de l'INPES (www.inpes.sante.fr), sont mis en ligne le dépliant destiné au grand public, ainsi que les spots télévisés et radiodiffusés, de sorte qu'ils puissent être facilement téléchargés en version imprimable.

 

Ces outils sont diffusés, à partir de juin, sur l'ensemble du territoire métropolitain via les Direction régionales des affaires sanitaires et sociales (DRASS), les Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS), les Conseils généraux, les Caisses primaires d'assurance maladie (CPAM), les Caisses d'allocations familiales (CAF), les pharmaciens et conseil ordinal, les Unions régionales des médecins libéraux (URML), les Unions départementales ou régionales d'aide à domicile, Les fédérations d'associations intervenant au domicile des personnes, les Centres locaux d'information et de coordination gérontologique (CLIC), la Croix-Rouge française (CRF), les Offices publics d'HLM (OPHLM).

 

Ces informations sont relayées auprès des professionnels de santé et des organismes professionnels, par les principaux syndicats et fédérations professionnels et par la presse médicale, ainsi qu'auprès des organismes institutionnels : Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA), Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), Caisse nationale de l'assurance vieillesse (CNAV),.

 

Un communiqué de presse généraliste sur les conseils de l'été reprenant parmi d'autres thèmes, les conseils de base sur la prévention des risques liés aux fortes chaleurs, est diffusé par l'INPES et des communiqués de presse thématiques (cf. recommandations sanitaires de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) et de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) figurant au chapitre 4.2) sont régulièrement diffusés pendant l'été si besoin. Ils permettront à la presse de relayer et de renouveler des informations de base pour se prémunir d'une éventuelle vague de chaleur.

 

Dans le cas d'une canicule prévue ou avérée, des moyens d'information du public à grande échelle sont mis en place :

 

Un spot télévisé et un spot radiodiffusé, reprenant les principales recommandations pour lutter contre les conséquences d'une vague de chaleur sont diffusés sur les chaînes du service public de radiotélévision et proposés aux autres médias.

 

Disponibles sur le site de l'INPES (téléchargeables) dès le début de l'été, ces programmes (au format « écran publicitaire » ou programme radio pré enregistré) pourront faire l'objet du droit de réquisition à la disposition du Ministre chargé de la Santé selon la gravité de la situation et la nécessité de sensibiliser fortement la population.

 

Au niveau régional et local, une action particulière est entreprise auprès de la Presse quotidienne régionale (PQR) afin qu'elle relaye localement les informations disponibles sur l'évolution de la situation et sur les mesures préventives à mettre en ouvre chez soi et auprès de son entourage.

 

De plus, à partir du niveau orange de vigilance de Météo-France, la carte est accompagnée d'informations sur le risque encouru et la conduite à tenir de façon à permettre un relais par les médias.

 

 

1.2.3. Protection des personnes à risque en établissements

 

Le décret n°2005-768 du 7 juillet 2005 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des établissements assurant l'hébergement des personnes âgées a, dans le but de les rendre opposables aux organismes gestionnaires, renforcé l'assise juridique des mesures prioritaires suivantes :

 

-          Mise en place d'un plan bleu dans chaque établissement accueillant des personnes âgées

 

En maison de retraite, logement foyer, unité de soins de longue durée, le plan de veille et d'alerte repose sur la mise en place d'un « plan bleu » fixant pour chaque institution publique, privée, associative ou commerciale, le mode d'organisation général pour répondre à une situation de crise. Celui-ci définit notamment le rôle et les responsabilités de l'équipe de direction, les procédures qui prévalent en cas de crise, les protocoles de mobilisation des personnels, le niveau des équipements et des stocks nécessaires pour faire face à une crise de longue durée. Il prévoit aussi la mise en place d'une convention de coopération avec un établissement de santé proche, et les modalités de la sensibilisation des personnes aux bonnes pratiques de prévention.

 

-          Installation de pièces rafraîchies

 

L'installation d'au moins une pièce rafraîchie dans tous les établissements accueillant des personnes âgées (EHPA et établissements de soins) constitue une réponse efficace pour lutter contre les effets des très fortes chaleurs et les conséquences qu'elles ont pour les personnes fragiles. Ils s'agit là d'un impératif, affiché et rappelé comme étant une mesure prioritaire du plan national canicule. Les moyens nécessaires à sa réalisation ont été dégagés en temps utile, en termes d'instructions, de procédures, d'enveloppes financières et de suivi des opérations.

 

Tous les établissements doivent donc offrir cette possibilité d'accès régulier à des locaux rafraîchis aux personnes âgées qu'ils accueillent.

 

 

1.2.4. Recensement des personnes à risque isolées

 

La loi n°2004-626 du 30 juin 2004 relative à la solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées prévoit dans son titre 1er la mise en place d'un dispositif de veille et d'alerte (cf. annexe A1.1).

 

Elle institue dans chaque département un plan d'alerte et d'urgence au profit des personnes âgées et des personnes handicapées en cas de risques exceptionnels.

 

Ce plan, arrêté conjointement par le Préfet de département et par le Président du Conseil général, en coopération avec les différents acteurs de la politique gérontologique, prend en compte la situation des personnes les plus vulnérables du fait de leur isolement. Il est mis en ouvre sous l'autorité du Préfet de département et à Paris, du Préfet de police.

 

Afin de favoriser l'intervention des services sociaux et sanitaires, les maires recueillent les éléments relatifs à l'identité, à l'âge et au domicile des personnes âgées et handicapées qui en ont fait la demande.

 

Le décret n° 2004-926 du 1er septembre 2004 fixe les modalités de recueil, de transmission et d'utilisation de ces données nominatives (cf. annexe A1.2).

 

Il assigne au maire quatre missions :

 

-          informer ses administrés de la mise en place du registre,

-          collecter les demandes d'inscription,

-          en assurer la conservation, la mise à jour et la confidentialité,

-          le communiquer au préfet à sa demande, en cas de déclenchement du plan d'alerte et d'urgence.

 

1.2.5. Mesures pour les personnes sans abri

 

En cas de canicule, la vulnérabilité des publics sans abri, isolés est aggravée par le manque de commodités et de logement.

Les équipes mobiles de type « SAMU social » associées au comité départemental canicule (CDC) doivent contribuer au repérage et au soutien des personnes à la rue fragilisées par leur mode de vie et leur état de santé. Elles assurent leur orientation vers un lieu d'accueil adapté pour les personnes qui le souhaitent (accueil de jour, centre d'hébergement) et en cas d'urgence elles font appel au 115.

 

Les centres d'hébergement et les accueils de jour veilleront à mettre en place des protocoles de prévention et de surveillance pour prévenir les risques que la canicule fait courir au personnes fragilisées par leur désocialisation et leurs problèmes de santé.

 


1.2.6. Formation des personnels

 

Un cycle de formation aux risques exceptionnels a débuté en septembre 2003 dans les établissements de santé. Des plans de formation sont déclinés dans chaque zone et intègrent les mesures à prendre selon la nature des risques en cause. Le risque canicule nécessite des mesures adaptées notamment pour les protocoles de prise en charge des patients. Cette formation concerne les professionnels de santé hospitaliers dans un premier temps, pour ensuite toucher les professionnels libéraux.

Les objectifs de cette formation reposent sur :

 

Ø       L'actualisation des connaissances sur les pathologies liées à l'excès de chaleur.

Ø       L'identification des personnes et des situations à risque.

Ø       La connaissance des mesures de prévention et des principes de prise en charge.

Ø       La connaissance des dispositifs d'alerte et d'organisation sanitaire (plan bleu, plan blanc.) en cas de crise.

 

Aux différents échelons, communal, départemental, régional, zonal et national, sont réalisés régulièrement des exercices destinés à tester la mise en ouvre du plan canicule et à adapter ses dispositions en fonction du retour d'expérience.

 

 

 


1.3. Gestion d'une canicule

 

Le dispositif national et local de gestion d'une canicule est précisé ci-après.

 

Fondé sur l'anticipation possible de certaines actions grâce à la prévision météorologique, le dispositif repose sur des niveaux de veille et d'actions. Des ressources constituées d'acteurs sanitaires et sociaux et de mesures préventives ou curatives peuvent être mobilisées dans les différents niveaux pour anticiper et faire face aux besoins de façon adaptée. Des fiches « d'aide à la décision » formant le plan national de gestion d'une canicule définissent les mesures que les principaux organismes nationaux concernés par la canicule peuvent mettre en ouvre aux différents niveaux (chapitre 2). Un travail similaire a été conduit dans chacun des départements métropolitains et un PGCD y a été élaboré (plan type proposé au chapitre 3).

 

1.3.1. Dispositif de suivi et d'évaluation

 

Comité interministériel canicule (CICA)

 

Un comité interministériel chargé de s'assurer de la mise en ouvre des mesures structurelles et organisationnelles de réduction des impacts sanitaires liés à une canicule a été mis en place depuis 2004. Il est présidé par le Directeur général de la santé ou son représentant. La DGS en assure le secrétariat. Il est composé des services des ministères (Santé, Intérieur, Défense, Environnement, .) et des organismes nationaux (Météo-France, CRF, agences de sécurité sanitaire, associations.) concernés par la canicule : la liste des membres du CICA est celle des organismes nationaux concernés par le PGCN (chapitre 2) de ce document.

 

Missions du CICA

 

Les missions du CICA sont de :

 

·         veiller à évaluer et mettre à jour le dispositif national de gestion d'une canicule ainsi qu'organiser des exercices nationaux pour en tester l'efficacité,

·         s'assurer que les Préfets de département ont mis en place des PGCD mis à jour,

·         s'assurer que les maisons de retraite et établissements de santé disposent respectivement de plans bleus et blancs,

·         faire un bilan des actions de formation et sensibilisation des différentes populations à risques et acteurs concernés aux niveaux national et local,

·         faire un bilan annuel des mesures structurelles dans les maisons de retraite et les établissements de santé relatives à la canicule,

·         s'assurer que les retours d'expérience sont réalisés et coordonnés entre les différents acteurs locaux et aux échelons départementaux et régionaux,

·         établir une synthèse nationale des retours d'expérience à l'issue de la saison estivale et des relations avec les organismes internationaux (Organisation mondiale de la santé (OMS), .) et pays étrangers concernés par les vagues de chaleur.

 

Modalités de fonctionnement

 

Le CICA se réunit au moins deux fois par an : au début de l'année pour bâtir le programme d'activités de l'année et à la fin de la saison estivale pour en analyser les évènements. Il adresse, à la fin de chaque année, aux Ministres chargés de la Santé et des Affaires sociales, un rapport évaluant l'efficacité du dispositif national de gestion d'une canicule et proposant des solutions pour l'améliorer l'année suivante. Ce rapport est rendu public.

 

 


1.3.2. Dispositifs d'information et de surveillance

 

La procédure de vigilance météorologique

 

C'est un dispositif qui fixe le cadre des procédures de mise en vigilance et d'alerte météorologiques sur le territoire métropolitain et fait l'objet de la circulaire interministérielle NOR/INT/E/04/00070/C du 01/06/04 modifiée par la circulaire NOR/INT/E/04/00138/C du 18/11/04.

 

Il se traduit par une carte de France métropolitaine qui signale si un danger menace un ou plusieurs départements dans les vingt-quatre heures à venir, à l'aide de quatre couleurs (vert, jaune, orange, rouge) indiquant le niveau de vigilance nécessaire. Disponible en permanence sur le site Internet de Météo-France (www.meteo.fr), cette carte est réactualisée deux fois par jour à 6h et 16h. En cas de phénomène dangereux de forte intensité, la zone concernée apparaît en orange, et en rouge en cas de phénomène très dangereux d'intensité exceptionnelle. Un pictogramme précise alors le type de phénomène prévu (vent violent, fortes précipitations, orages, neige/verglas, avalanches, canicule, grand froid). Lorsque la carte comporte une zone orange ou rouge, elle est accompagnée de bulletins de suivi réguliers précisant l'évolution du phénomène, sa trajectoire, son intensité et sa fin. Ces bulletins sont réactualisés aussi fréquemment que nécessaire. De plus, sont indiquées les conséquences possibles du phénomène prévu (exemple : l'augmentation de la température peut mettre en danger des personnes à risque, c'est-à-dire les personnes âgées, handicapées, atteintes de maladies chroniques ou de troubles mentaux, les personnes qui prennent régulièrement des médicaments, les personnes isolées) et des conseils de comportement (exemple : passez au moins trois heures par jour dans un endroit frais, rafraîchissez vous, mouillez vous le corps plusieurs fois par jour).

 

La carte de vigilance s'adresse à l'ensemble de la population. Le niveau « orange » met en évidence  les phénomènes dangereux de nature, non seulement à mobiliser les services en charge de la sécurité civile ou sanitaire, mais aussi à concerner l'ensemble de la population. Ce centrage sur les phénomènes à fort impact est la condition nécessaire à la crédibilité de la procédure et au respect des conseils de comportement par les populations le cas échéant.

 

La procédure de vigilance est clairement distincte du système d'alerte canicule et santé (SACS) décrit dans le présent plan, qui vise particulièrement à protéger des personnes à risques (concernant donc parfois des niveaux moins dangereux pour la population générale). Toutefois, les couleurs de la vigilance, liées à l'intensité de la vague de chaleur pour les 24 heures à venir, seront en cohérence avec le niveau du plan canicule.

 

 

Carte Vigilance Chaleur/ Météo-France (reconstitution a posteriori du 10 août 2003)

 

Carte vigilance canicule du 100803

 

Le système d'alerte canicule et santé (SACS)

 


Le SACS a été élaboré à partir d'une analyse fréquentielle de trente ans de données quotidiennes de mortalité et de différents paramètres et indicateurs météorologiques. Cette approche, complétée par l'analyse de critères qualitatifs (situation météorologique, qualité de l'air, situation sanitaire,.) permet de disposer d'une aide à la décision fondée sur la prévision d'un paramètre environnemental. Ceci le rend particulièrement intéressant malgré ses imprécisions pour gérer avec anticipation un phénomène épidémique de grande ampleur.

 

Le SACS est opérationnel du 1er juin au 31 août de chaque année. La description de son élaboration est présentée en annexe A2.1. Météo-France transmet quotidiennement le signal météorologique à InVS concernant l'ensemble des départements de la France métropolitaine via un site Internet dédié.

 

Lorsque le SACS permet d'identifier un risque de survenue de canicule, l'InVS, après concertation avec Météo-France, en informe aussitôt le ministère chargé de la Santé.

 

 

Le réseau de surveillance et d'alerte basé sur des données sanitaires

 

L'InVS a organisé, depuis juin 2004, en lien avec la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation de soins (DHOS), un réseau de surveillance et d'alerte à partir d'une remontée informatisée de l'activité des services d'urgence d'une trentaine d'établissements de santé. Ce réseau, qui est encore dans une phase pilote, a déjà montré l'intérêt qu'il pouvait représenter pour la connaissance de la situation sanitaire au niveau de ces services et a vocation à être étendu à d'autres établissements. Ce dispositif est complété par la participation d'associations de médecins d'urgence de ville (convention avec SOS Médecins et les Urgences médicales de Paris). Suivant les régions, il peut intégrer certains SAMU et les services départementaux d'incendie et de secours. à supprimer si citer en page 7.

 

Le système de veille des données de mortalité de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE)

 

L'InVS mène depuis l'été 2004 une étude de faisabilité sur la mise en place d'un système de veille sanitaire fondé sur le recueil quotidien de données de mortalité transmises par l'INSEE. Ce système regroupe désormais l'ensemble des communes informatisées (plus de mille). Il devrait permettre de détecter une modification significative de la mortalité et de générer en conséquence une alerte. Ce système s'intègre dans le programme de surveillance épidémiologique plus vaste décrit ci-avant.

Le recueil des données de mortalité est établi à partir des communes informatisées ce qui représente environ 70% des décès. Ces communes sont celles qui transmettent leurs données à l'INSEE le plus rapidement (70% des avis « 7bis » sont transmis dans un délai de un à huit jours). Cette transmission quotidienne se fait après que l'INSEE a réalisé les opérations habituelles de contrôle et de codages de certaines variables. Les données transmises à l'InVS sont pour chaque décès : le sexe, la décennie de naissance, la commune de domicile et la date de décès. Les données sont analysées par l'InVS sur une base hebdomadaire systématique avec possibilité d'analyse quotidienne si nécessaire.

 

 

1.3.3. Niveaux d'actions et structures de gestion

 

Le Plan canicule compte trois niveaux :

 

Le premier est un niveau à périodicité annuelle obligatoire : la veille saisonnière.

 

Lorsqu'une vague de chaleur est prévue ou en cours, le niveau de mise en garde et d'actions canicule et santé est activé. Il rappelle à la population les actions de mise en garde individuelle à mettre en ouvre. A ce niveau correspond une série d'actions préventives qui sont réalisées par les services publics de façon adaptée à l'intensité et à la durée du phénomène.

 

Dans le cas où la canicule s'accompagne de conséquences qui dépassent le champ sanitaire, le niveau de mobilisation maximale est activé.


niveau de veille saisonniere

 

Du 1er juin au 31 août de chaque année, chaque service concerné, aux échelons national, départemental et communal, vérifie la fonctionnalité des dispositifs de repérages des personnes vulnérables et des systèmes de surveillance, de mobilisation et d'alerte.

 

Echelon national

 

Veille biométéorologique

 

Le SACS est activé.

 

Information permanente du public

 

Avant le début de la période de veille saisonnière, la DGS valide les spots radiophoniques et télévisés actualisés par l'INPES.

Le dossier « canicule et fortes chaleurs », mis en ligne sur le site Internet du ministère chargé de la Santé est actualisé par la DGS.

 

Le Système de l'information et de la communication (SICOM) identifie les numéros des dispositifs d'information mis en place par les préfectures et les transmet à la plate forme téléphonique nationale, pour informer les appelants des numéros locaux mis en place.

Du 1er juin au 31 août, le SICOM ouvre un centre d'appel téléphonique d'informations et de recommandations sur la conduite à tenir en cas de fortes chaleurs : le 0 821 22 23 00. Ouvert au minimum de 8h à 20h du lundi au samedi, ce service est facturé à l'appelant. Les répondants de cette plate forme traitent les contacts téléphoniques et les messages électroniques (via le site Internet du ministère chargé de la Santé www.sante.gouv.fr).

 

 

Echelons départemental et régional

 

Le Préfet de département réunit en début et en fin de saison un comité départemental canicule (CDC). Ce comité comprend les services de la préfecture, la DDASS, la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV), la Direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP), la Direction départementale de la jeunesse et des sports (DDJS), le rectorat, Météo-France, le Président du Conseil général et les maires des principales communes du département. Pour les questions relatives à la prise en charge des personnes fragiles, le CDC associe des représentants des institutions suivantes : établissements sociaux et médico-sociaux (établissement d'hébergement de personnes âgées),  services d'aide et de soins à domicile, CLIC, organismes de sécurité sociale, représentants des associations signataires de l'accord cadre (notamment la CRF). Pour ce qui concerne l'organisation et la permanence des soins, le CDC fait appel au Comité départemental de l'aide médicale urgente et de la permanence des soins (CODAMUPS).

Le CDC a les mêmes missions que le CICA mais au niveau local. Il veille également à ce que les recommandations soient diffusées auprès des différentes populations à risque vis-à-vis de la canicule. Le CDC a également pour mission de faire, en fin de saison, le bilan de l'efficacité des mesures prises durant l'été et de le transmettre au CICA.

 

Le Préfet de département s'assure de la mise à jour du plan d'alerte et d'urgence au profit des personnes âgées et des personnes handicapées en cas de risque exceptionnel prévu à l'article L.116-3 du code de l'action sociale et des familles (« plan vermeil »), en lien avec le Conseil général et les communes.

 

Les organismes ayant fait l'objet d'une fiche d'aide à la décision dans le PGCD mettent en ouvre les actions prévues dans la veille saisonnière.


La préfecture, en lien avec la DDASS, organise la mise en place d'un numéro d'information téléphonique départemental qui sera activé en cas de fortes chaleurs (à partir du niveau de mise en garde et d'actions) afin d'informer le public, en particulier sur la localisation des lieux publics rafraîchis et sur les conseils de prévention.

 

Les DDASS et les DRASS s'assurent auprès de leurs correspondants locaux que les supports média mentionnés au § 4.1.2. sont bien à la disposition du public auquel ils sont destinés (cf. §1.2.2)

 

A l'échelon régional ou interrégional, les Cellules interrégionales d'épidémiologie (CIRE) activent leur réseau de surveillance et d'alerte basé sur des données sanitaires.

 

Echelon communal

 

Le maire communique, à leur demande, au Préfet de département et à Paris, au Préfet de Police, le registre nominatif qu'il a constitué et régulièrement mis à jour, conformément aux dispositions des articles R.121-2 à R.121-12 du Code de l'action sociale et des familles pris en application de l'article L.121-6-1 du même code, recensant les personnes âgées et personnes handicapées qui en ont fait la demande.

 

Les communes identifient les lieux climatisés (supermarchés, bâtiments publics,.) pouvant permettre d'accueillir les personnes à risque vivant à domicile. Les établissements de santé et les EHPA élaborent ou mettent à jour leurs plans d'organisation de crise (dénommés respectivement « plans blancs » et « plans bleus ») et installent ou vérifient la fonctionnalité des pièces rafraîchies.

 

 

 

 

niveau de MISE EN GARDE « CANICULE ET SANTe »  ET ACTIONS

 

 

Echelon national

 

Lorsque le SACS identifie un risque de survenue de canicule, l'InVS, après concertation avec Météo-France, en informe aussitôt le ministère chargé de la Santé.

 

La cellule de crise ministérielle dite PC Santé, se réunit sans délai. Elle est formée de représentants des cabinets des Ministres chargés de la Santé, des Affaires sociales et des Personnes âgées, de la DGS, de la Direction générale de l'action sociale (DGAS), de la DHOS, du SICOM, du service du Haut fonctionnaire de défense (HFD), de l'InVS, et de Météo-France.

 

Sur avis du PC Santé, le ministre chargé de la santé décide de la liste des départements à placer en niveau de mise en garde et d'actions.

 

Le PC Santé informe immédiatement de l'activation du niveau de mise en garde et d'actions le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC), les Préfets , les Agences régionales de l'hospitalisation (ARH), les DRASS (CIRE) et les DDASS concernés, ainsi que les ministères et organismes listés (chapitre 2). L'information délivrée indique l'échéance, l'étendue géographique, l'intensité et la durée de l'épisode de canicule attendu.

 

Le PC Santé devient alors le lieu de synthèse et d'échanges des informations avec les préfets en liaison avec le COGIC.

 

Le PC santé se met en configuration de veille et vigilance et se donne les moyens de fonctionner, si nécessaire, en permanence 24h/24.


Le PC Santé a pour missions :

 

-          d'orienter et de coordonner l'action d'ensemble,

-          de traiter les informations envoyées par les différents départements ministériels et les organismes concernés,

-          de mettre en forme et de transmettre les décisions aux autorités locales,

-          de piloter les actions nationales de communication et d'information en direction de la presse et du public,

-          de faire préparer par les directions compétentes les actes réglementaires nécessaires,

 

La DGS assure l'interface avec le CICA, qui peut intervenir, le cas échéant, en soutien du PC Santé. Des membres du CICA peuvent également être intégrés ponctuellement au PC Santé.

 

Les membres du PC Santé mettent en ouvre de façon concertée les actions prévues dans leur fiche d'aide à la décision figurant au chapitre 2. En particulier, le PC Santé diffuse les messages de mise en garde, de prévention et de recommandations prévus (chapitre 4) à destination de la population, des professionnels de santé, des professionnels assurant la prise en charge de personnes vulnérables ou dépendantes et des établissements de santé.

 

Le PC Santé vérifie, au besoin quotidiennement, grâce aux données collectées auprès des services déconcentrés, des ARH et de l'InVS, l'adéquation des mesures réalisées. Il est à l'écoute permanente des services déconcentrés pour réagir à tout problème émergent, pour conseiller et orienter les actions locales de prévention et d'assistance. Cette fonction peut être réalisée par téléconférence avec les acteurs concernés. Lorsque le nombre de départements touchés par la canicule est trop important pour qu'une téléconférence puisse être réalisée de façon efficace, les relais régionaux ou zonaux peuvent être utilisés aux fins de synthèse et de diffusion des informations échangées avec les départements.

 

La plate forme téléphonique du ministère chargé de la Santé, mise en place par le SICOM, est renforcée si nécessaire pour traiter jusqu'à 30 000 contacts par jour, 7 jours / 7 selon l'amplitude téléphonique qui se justifie. Le site Internet du ministère chargé de la Santé est mis à jour régulièrement, à partir des informations fournies en particulier par la DGS.

 

La demande de diffusion des spots radiophoniques et télévisés, dans le cadre de programmes nationaux, se fait auprès des chaînes sur instruction du Ministre chargé de la Santé.

 


L'InVS diffuse sur son site Internet un message comprenant les informations relatives à l'activation du niveau de mise en garde et d'actions et des conseils de prévention en cas de fortes chaleurs.

 

La carte de vigilance météorologique affiche en jaune, orange ou rouge les zones concernées par la canicule dans un délai de vingt-quatre heures (cf. exemple ci-dessous). Des bulletins de suivi sont émis par Météo-France en cas de vigilance orange ou rouge.

 

CARTE VIGILANCE N°2

 

Carte vigilance canicule du 260605

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Sortie du niveau de mise en garde et d'actions

 

Sur la base des analyses fournies par l'InVS après concertation avec Météo-France pour le SACS, lorsque la situation sanitaire, évaluée au cours de la téléconférence avec les Préfets des départements concernés, et la situation météorologique prévue n'appelle plus de mesure particulière, le Ministre chargé de la Santé, sur proposition du PC Santé, décide du retour au niveau de veille saisonnière.

 

Si le phénomène, par son intensité ou sa généralisation à une large partie du territoire entraîne ou est susceptible d'entraîner des effets collatéraux (difficultés dans l'approvisionnement en eau potable ou en électricité, saturation des hôpitaux, saturation de la chaîne funéraire, .), le Premier Ministre sur proposition du Ministre chargé de la Santé et du Ministre de l'Intérieur décide, le cas échéant, le déclenchement du niveau de mobilisation maximale.

 

La sortie du niveau de mise en garde et d'actions, soit en raison du retour au niveau de veille saisonnière, soit en raison du passage au niveau de mobilisation maximale, est communiquée sans délai par le PC Santé au COGIC, aux préfets, aux ARH, aux DRASS (CIRE) et aux DDASS concernés, ainsi qu'aux ministères et organismes concernés (listés au chapitre 2).

 
 

Figure 1 : INFORMATION DE MISE EN GARDE « CANICULE ET SANTE »

 

Activation

 


Echelon départemental

 


L'activation du niveau de mise en garde et d'actions est signifiée par le PC Santé aux Préfets concernés. Le message d'activation (message de mise en garde « canicule et santé ») indique l'échéance, l'étendue géographique, l'intensité et la durée de l'épisode de canicule attendu. Cette information peut être complétée ou précisée par des données météorologiques locales fournies par le Centre départemental de la météorologie (CDM) à la demande du Préfet.

 

Le message de mise en garde « canicule et santé » est transmis depuis le PC Santé :

 

-       aux préfectures via le centre de transmission du COGIC,

-       directement aux services déconcentrés du ministère chargé de la Santé

quotidiennement durant toute la durée de l'épisode de canicule.

 

En fonction des données météorologiques, des données sanitaires ou d'activités anormales de ses services, le Préfet de département peut également proposer au Ministre chargé de la Santé de placer son département en niveau de mise en garde et d'actions.

 

Après analyse, le Préfet de département décide de mettre en ouvre les actions adaptées définies préalablement : structures de veille ou de suivi particulier, procédures d'alerte et autres mesures nécessaires. Ces modes d'organisation sont définis par le PGCD en cohérence avec le dispositif ORSEC.

 

Le Préfet de département peut activer le Centre opérationnel départemental (COD) dont le module « canicule et santé » regroupe des membres du CDC.

 

Le COD, s'il est activé, se met en configuration de suivi de l'événement. Outre ses missions générales de coordination des opérations, il a pour missions spécifiques face à une canicule :

 

·                pour la mobilisation et l'information des acteurs :

 

- de veiller à ce que l'ensemble des services publics locaux et des organismes associés soit alerté et mobilisé et prêt à mettre en ouvre les actions prévues.

Le message de mise en garde « canicule et santé » reçu du PC Santé contient les informations qui peuvent être reprises par la préfecture pour informer les acteurs sur les échéances et l'intensité du phénomène de canicule attendu.

 

·                pour l'échange d'informations :

 

- de prendre connaissance des informations envoyées par les différents services de l'Etat, établissements sanitaires et médico-sociaux, organismes sociaux,.

- de transmettre les informations sur la situation au niveau départemental aux échelons régionaux, zonaux et nationaux, notamment via le module spécialisé « canicule » du Système numérique d'échange et de remontée et de gestion des informations (SYNERGI).

 

·                pour la communication :

 

- de piloter les actions locales de communication et d'information en direction de la presse et du public, en faisant diffuser les messages de prévention, d'alerte et de recommandations prévus (chapitre 4) ou fournis par le PC Santé ainsi que sur la base des éléments fournis par le message de mise en garde « canicule et santé » (intensité et durée de la canicule) ;

- de déclencher, le cas échéant, la diffusion des spots radiophoniques et télévisés de l'INPES, dans le cadre des conventions passées avec les chaînes radiophoniques et télévisées locales,

-  de faire ouvrir une plate forme de réponse téléphonique départementale afin d'informer la population notamment sur la localisation des lieux publics rafraîchis et sur les conseils de prévention et de lutte contre les effets des fortes chaleurs.


 

·                pour la réponse sanitaire :

 

 

Le Préfet de département vérifie, au besoin quotidiennement, grâce aux données collectées auprès des services déconcentrés (en collaboration avec l'ARH et la CIRE), l'adéquation des mesures réalisées. Ces informations sont transmises au PC Santé, au cours d'une téléconférence organisée par ce dernier, ou via les relais régionaux ou zonaux, lorsque ceux-ci sont activés aux fins de synthèse et de diffusion des informations échangées avec les départements. Le PC Santé conseille et oriente les actions locales de prévention et d'assistance.

La synthèse de ces informations est par ailleurs transmise à la préfecture de zone de défense.

 

Le Préfet de département met en ouvre en tant que de besoin les dispositions du PGCD. Il peut notamment faire activer tout ou partie des mesures destinées à :

 

·       assister les personnes âgées isolées en mobilisant les services de soins infirmiers à domicile, les associations et services d'aide à domicile, et les associations de bénévoles, en liaison avec le Conseil général et les communes, dans le cadre du déclenchement du plan d'alerte et d'urgence au profit des personnes âgées et des personnes handicapées en cas de risques exceptionnels (« plan vermeil »)

·       s'assurer de la permanence des soins auprès des médecins de ville et de la bonne réponse du système de soins,

·       mobiliser les EHPA (« plans bleus »),

·       veiller à l'accueil des personnes à risque dans des locaux rafraîchis (supermarchés, bâtiments publics,.) en liaison avec la DDASS et les communes,

·       faire face à un afflux de victimes dans les établissement de santé (« plans blancs »).

 

 

 

Figure 2 : CIRCULATION D'INFORMATIONS SANITAIRES ET OPERATIONNELLES

 


Le Préfet de département, et à Paris, le Préfet de Police, peut demander aux maires communication des registres nominatifs qu'ils ont constitué et régulièrement mis à jour, conformément aux dispositions des articles R.121-2 à R.121-12 du Code de l'action sociale et des familles pris en application de l'article L.121-6-1 du même code, recensant les personnes âgées et personnes handicapées qui en ont fait la demande.

 


En fonction des décisions du Préfet de département, les organismes ayant fait l'objet d'une fiche d'aide à la décision dans le PGCD mettent en ouvre certaines des actions prévues (chapitre  3).

Echelon communal

 

Les communes peuvent faire intervenir des associations et organismes (Croix-Rouge par exemple) pour contacter les personnes âgées et les personnes handicapées vivant à domicile. Des points de distribution d'eau sont installés, les horaires des piscines municipales sont étendus.

 

 

Echelons régional et dans les zones de défense

 

Le Préfet de région, s'il le juge utile ou à la demande d'un Préfet de département, met en alerte une cellule régionale d'appui (CRA) destinée à apporter son expertise et son soutien dans la collecte et le traitement des informations relatives à la canicule. Pilotée par la DRASS, cette cellule est composée notamment de l'ARH et de la CIRE.

 

La cellule régionale d'appui est chargée de :

 

·                coordonner la réponse du système de soins et d'assurer son adaptation constante (définition et organisation si nécessaire des filières de prise en charge des personnes, répartition appropriée des moyens entre les départements, organisation de la gestion et de la distribution des stocks de produits de santé),

·                centraliser et traiter les données disponibles sur la situation du système sanitaire et social et sur la situation épidémiologique,

·                mobiliser en tant que de besoin l'expertise médicale et scientifique,

·                communiquer aux Préfets de département les synthèses régionales et les bilans de situation (réalisés sur la base des informations recueillies par les services et les autorités sanitaires régionales).

 

Cette cellule organise l'interface avec le dispositif de gestion de crise instauré au niveau zonal. En particulier, la CRA siégeant au chef-lieu de zone assure l'interface entre le dispositif sanitaire et le Centre opérationnel zonal (COZ).

 

Sur instruction du Ministre chargé de la Santé, le Préfet de zone prend les mesures de coordination nécessaires, analyse les besoins à satisfaire et les moyens supplémentaires à déployer dans les départements. Il assure notamment la coordination des moyens civils et militaires et peut mettre à disposition d'un ou plusieurs Préfets de département les moyens de l'Etat existant dans la zone. Le Préfet de zone constitue également l'interface entre le niveau national (via le COGIC) et l'échelon départemental.

 

 

Sortie du niveau de mise en garde et d'actions

 

La sortie du niveau de mise en garde et d'actions, soit en raison du retour au niveau de veille saisonnière, soit en raison du passage au niveau de mobilisation maximale, est assurée par le Préfet de département, sur information du Ministre chargé de la santé. L'information du changement de niveau est communiquée sans délai aux acteurs concernés.

 

 

 


niveau de mobilisation maximale

 

 

 

Echelon national

 

Si le phénomène, par son intensité ou sa généralisation à une large partie du territoire entraîne ou est susceptible d'entraîner des effets collatéraux (difficultés dans l'approvisionnement en eau potable ou en électricité, saturation des hôpitaux, saturation de la chaîne funéraire, .), le Premier Ministre sur proposition du Ministre chargé de la Santé et du Ministre de l'Intérieur décide, le cas échéant, le déclenchement du niveau de mobilisation maximale. Le Premier Ministre confie la responsabilité de la gestion de la canicule au niveau national, au Ministre de l'Intérieur, qui prend en charge la coordination interministérielle des opérations avec, à sa disposition, le COGIC et le PC Santé.

 

Sur demande du Premier Ministre, les Préfets de département concernés activent le niveau de mobilisation maximale.

 

Le Préfet de département peut également proposer au Ministre chargé de la Santé d'activer le niveau de mobilisation maximale en fonction des données météorologiques, des données sanitaires ou d'activités anormales de ses services, et de la constatation d'effets annexes (sécheresse, pannes ou délestages électriques, saturation des hôpitaux.)

 

Les instructions aux services déconcentrés proviennent, à ce stade, du Ministre chargé de l'Intérieur qui prend en charge le pilotage des actions de réponse.

 

Dans les départements

 

Au niveau de mobilisation maximale, les Préfets de département mettent en ouvre les éléments du dispositif ORSEC pour traiter les différents aspects de la situation que le département connaît ou est susceptible de connaître. Les COD sont placés en configuration de direction des opérations pour coordonner l'ensemble des services impliqués dans la mise en ouvre des mesures de protection générale des populations (aspects sanitaires, aspects de sécurité civile, approvisionnement en eau, en énergie, gestion des décès massifs.).
 

Dans les régions et les zones de défense

 

Le Préfet de zone prend les mesures de coordination nécessaires décrites au niveau de mise en garde et d'actions, adaptées à la dimension de la situation.

En liaison avec l'échelon zonal et à la demande d' un ou des Préfets de département, la DRASS met en place une cellule régionale d'appui dans le domaine sanitaire et social décrite précédemment niveau de mise en garde et d'actions.

 

Levée du dispositif

 

La levée du dispositif est décidée par le Premier Ministre, sur la base des informations fournies par le Ministre de l'Intérieur et le Ministre chargé de la Santé. Cette décision est communiquée aux départements et acteurs (listés au chapitre 2) concernés.