4.2.1.
Recommandations en cas de fortes chaleurs
Sommaire
1 La méthode
d’élaboration des recommandations...................................................................... 104
2 Les
recommandations grand public....................................................................................................... 106
Fiche
2.1 : Se préparer à d’éventuelles fortes chaleurs (Niveau de « veille
saisonnière »).......................................................................................................................... 106
Fiche
2.2 : Se préparer et agir dès l’annonce d’une vague de chaleur et durant
celle-ci (Niveaux de « mise en garde et d’actions » et de
« mobilisation maximale ») 107
[Fiche
2.3 : (sans objet : cf. fiche 2.2)]............................................................................. 108
Fiche
2.4 : Qui est à risque ?................................................................................................ 109
Fiche
2.5 : Reconnaître les pathologies liées à la chaleur............................. 111
Fiche
2.6 : Pic de pollution (pic d’ozone en particulier) durant une canicule 114
Fiche
2.7 : Médicaments et chaleur............................................................................... 116
3 L’adaptation
des recommandations pour des populations spécifiques............... 118
Fiche
3.1 : Les sportifs.......................................................................................................... 118
Fiche
3.2 : Les travailleurs................................................................................................ 119
4 L’état
des connaissances et recommandations pour les professionnels de santé 123
Fiche
4.1 : Physiologie.......................................................................................................... 123
Fiche
4.2 : Physiopathologie............................................................................................. 125
Fiche
4.3. : Populations à risque..................................................................................... 126
Fiche
4.4 : Médicaments et chaleur............................................................................... 127
Fiche
4.5 : Pathologies liées à la chaleur................................................................. 134
Fiche
4.6 : Prise en charge thérapeutique des coups de chaleur................... 138
Fiche
4.7 : Prise en charge « Patient âgé à domicile »........................................... 139
Fiche
4.8 : Personnes souffrant de troubles mentaux et / ou consommant des
psychotropes.......................................................................................................................... 140
Fiche
4.9 : Personnes ayant une pathologie cardio-vasculaire.................. 142
Fiche
4.10 : Personnes ayant une pathologie endocrinienne......................... 143
Fiche
4.11 : Personnes ayant une pathologie uro-néphrologique.............. 144
Fiche
4.13 : Personnes atteintes de drépanocytose homozygote................ 147
Fiche
4.15 : Rôles des pharmaciens................................................................................ 151
5
Recommandations pour les professionnels s’occupant de personnes à risques 152
Fiche
5.1 : Personnels de santé en établissement d’hébergement pour
personnes âgées dépendantes............................................................................................................... 152
Fiche
5.2 : Personnels de santé et aides intervenant à domicile.................. 155
Fiche
5.3 : Conseils aux personnes se rendant au domicile des personnes âgées
fragiles inscrites sur la liste de la mairie............................................................. 157
Fiche
5.4 : Organisateurs de manifestations sportives..................................... 159
Fiche
5.5 : Responsables d’infrastructures ou équipements accueillant des
sportifs 160
Fiche
5.6 : Mesures de protection contre la chaleur : fiche destinée aux
parents, au personnel enseignant et encadrant les enfants.............................................. 162
Fiche
5.7 : Directeurs d’établissements scolaires................................................ 164
Fiche
5.8 : Directeurs d’établissements de centres de loisirs et vacances,
de foyers de jeunes travailleurs, de foyers de la protection judiciaire de la
jeunesse 165
Fiche
5.9 : Centre d’hébergement et de réinsertion sociale et centres d’hébergement d’urgence et/ou
accueils de jour................................................................................. 166
Fiche
5.10 : Centre d’hébergement d’urgence avec soins infirmiers........... 167
Fiche
5.11 : Intervenants dans la rue auprès des personnes sans abri..... 168
Fiche
5.12 : Personnels et bénévoles des services sociaux et associations venant
en aide aux personnes les plus démunies et gardiens d’immeubles................. 169
Fiche
5.13 : Directeurs d’établissements pénitentiaires.................................... 170
Fiche 5.14 :
Responsables des centres de rétention administratifs............ 171
Fiche
5.15 : Responsables des centres d’accueil des demandeurs d’asile 172
Les conséquences sanitaires
d’une vague de chaleur nécessitent d’établir des recommandations faites de
messages sanitaires simples et opérationnels à destination :
-
du grand public,
-
des personnes
fragiles telles que les personnes âgées, les enfants et nourrissons, les
personnes souffrant de pathologies chroniques, les personnes traitées par
certains médicaments, des personnes souffrant de troubles mentaux et
l’entourage de ces personnes,
-
des publics
spécifiques (sportifs, travailleurs, personnes précaires et personnes sans abri
…),
-
des professionnels
sanitaires et sociaux en charge de ces populations.
Ces messages et conduites à tenir en matière de protection
individuelle et collective sont déclinés en deux périodes prises en compte par
le plan canicule :
·
Se préparer à
d’éventuelles fortes chaleurs : avant l’été et durant le niveau de veille
saisonnière (du 1er juin au 31 août)
·
Se protéger et
adapter ses actions dès l’annonce d’une vague de chaleur et durant
celle-ci : niveaux de « mise en garde et d’actions » et de
« mobilisation maximale ».
Ces recommandations sont établies sous la forme de fiches
directement utilisables et adaptables en fonction des niveaux et des publics
concernés.
Elles ont été établies à partir d’une revue de la littérature scientifique, d’expériences étrangères et validées par un groupe d’experts. La revue de littérature a été établie à partir d’une recherche bibliographique. Les articles sélectionnés sont issus des revues suivantes :
British Medicine Journal,
International Journal of Epidemiology, Environnement Risque et Santé, American
Family Physician, Annals of Internal Medicine, International Journal of
Biometeorology, Environnement Health Perspect, American Journal of Public
Health, Neurology, JAMA, New England
Journal of Medicine, Gerontotechnology Journal, Intensive Care Medicine, Revue
du Praticien, Journal of Applied Physiology, Lancet
Les sites Internet consultés sont :
·
Régie régionale de la
santé et des services sociaux, Québec
·
The National Center for Farmworker Health, Inc. (NCFH)
·
Centers for Disease
Control and Prevention (USA)
·
Air and Surface
Transportation Nurses Association (USA)
·
City of Chicago,
Chicago headlines
·
Centro universitario
de salud publica Madrid
·
National institute on
aging (USA) NIA publications
Les groupes
d’experts sont :
·
La Société française
de gériatrie et de gérontologie (SFGG) :
G. BERRUT, A.
GENTRIC, M.P. HERVY, B. LAVALLART, G. RUAULT,
F. FORETTE, A. FRANCO, R. GONTHIER, J.L. SAUMET, O. ST JEAN
·
Le groupe de travail
mucoviscidose :
GILLES RAULT
(CENTRE DE ROSCOFF), NATHALIE WIZLA (LILLE), ALAIN JARDEL (SOS MUCOVISCIDOSE),
DOMINIQUE HUBERT (COCHIN), SOPHIE RAVILLY (VLM), NHAM PHAM THI (NECKER, PARIS),
GERARD LENOIR (ABCF PROTEINES, NECKER, PARIS), JEAN FRANÇOIS DUHAMEL (CAEN),
ANNE MUNCK (R. DEBRE, PARIS),
(SD5D).JACQUES SARLES (MARSEILLE), GABRIEL BELLON (LYON).
· Le groupe de travail drépanocytose :
MARIANNE DE MONTALEMBERT (NECKER, PARIS), BEATRICE
QUINET (TROUSSEAU, PARIS), FRANÇOISE BERNAUDIN (CHR DE CRETEIL), MALIKA
BENKERROU (ROBERT DEBRE, PARIS), JENNY HIPPOCRATE-FIXY (APIPD), CHRISTIAN
GODARD (SOS GLOBI).
· L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
· Le groupe d’experts est composé de :
·
LE MEDECIN EN CHEF
KOWALSKI, BRIGADE DES SAPEURS POMPIERS DE PARIS
·
PR PHILIPPE
HUBERT, REANIMATEUR PEDIATRIQUE, HOPITAL NECKER-ENFANTS MALADES
·
CAPITAINE DEHECQ,
BRIGADE DES SAPEURS POMPIERS DE PARIS
·
DR CROHENS MARC
FEDERATION FRANCAISE DE PSYCHIATRIE
·
DR P PELLOUX, PR PATERON
SOCIETE FRANCOPHONE DE MEDECINE D’URGENCE
·
MEDECIN EN CHEF BOURDON,
SERVICE DE SANTE DES ARMEES
·
PR ARMELLE GENTRIC,
SOCIETE FRANÇAISE DE GERIATRIE ET DE GERONTOLOGIE
·
DR MARIE-PIERRE HERVY,
SOCIETE FRANÇAISE DE GERIATRIE ET DE GERONTOLOGIE
·
PR GUY LEVERGER SOCIETE FRANÇAISE DE PEDIATRIE
·
DR HELENE CROSNIER ,
SOCIETE FRANÇAISE DE PEDIATRIE
·
DR D. CHAUVEAU, SOCIETE
FRANCAISE DE NEPHROLOGIE
·
PR B. CANAUD, SOCIETE
FRANCOPHONE DE DIALYSE
·
B. DELEMER SOCIETE
FRANÇAISE D’ENDOCRINOLOGIE
·
PR Y COTTIN, SOCIETE
FRANÇAISE DE CARDIOLOGIE
·
PR CARLI, SAMU DE
FRANCE, SAMU DE PARIS
·
PR GODARD, SOCIETE
FRANÇAISE DE PNEUMOLOGIE DE LANGUE FRANÇAISE
·
PR RIOU, SOCIETE
FRANÇAISE D’ANESTHESIE ET DE REANIMATION
·
DR C.ANGLADE, DR C
DARTIGUENAVE, DR N. PRISSE, N. MATET,
DR F. GUILLEMETTE, DR POSTEL VINAY, DR J. DUFRICHE, DR C. CRETIN, DR
B.LAVALLART, DIRECTION GENERALE DE LA SANTE
·
L GREGOIRE, DR L.
CALVANESE, DIRECTION DE L’HOSPITALISATION ET DE L’ORGANISATION DES SOINS
·
DR DUBUISSON, DIRECTION
GENERALE DE L’ACTION SOCIALE
·
DR DEMEULEMEESTER, INPES
·
M.LEDRANS, MME LE DR K.
LAAIDI, INSTITUT NATIONAL DE VEILLE SANITAIRE
· Pr. SAN MARCO, MARSEILLE
Contribution des ministères :
Ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion
sociale : Direction de la population et des migrations (DPM)
Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie
associative : Direction des sports (DS), Direction de la jeunesse de
l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA),
Ministère de la Justice : Direction de
l’administration pénitentiaire (DAP), Direction de la protection judiciaire de
la jeunesse (DPJJ),
Ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement
supérieur et de la recherche : direction de l’enseignement scolaire
(DESCO),
Ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et de la ruralité : Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER)
Contribution des associations :
Observatoire du SAMU social
Comité national olympique et sportif français (CNOSF)
Union social pour l’habitat
Armée du Salut
Union de
foyers de jeunes travailleurs
L’exposition prolongée à la chaleur est un stress important pour l’organisme, il peut être la cause initiale d’accidents graves tels que le coup de chaleur.
Les fortes chaleurs peuvent aussi aggraver des maladies préexistantes, être responsables de maladies associées à la chaleur. La prise de certains médicaments peut aggraver les effets liés à la chaleur, en particulier chez des personnes à risques.
Il vous est recommandé de vous assurer dès le printemps, donc avant l’arrivée des fortes chaleurs de l’été :
·
Que
votre habitation permette de limiter les conséquences de fortes chaleurs et
dispose de volets extérieurs, de rideaux ou de stores permettant d’occulter les
fenêtres, que votre réfrigérateur est en bon état de fonctionnement, que vous
disposez de ventilateur voire de climatiseur.
·
Que
vous connaissez les lieux climatisés proches de votre domicile tels que les
grandes surfaces, les cinémas, certains lieux publics et que vous savez comment
vous y rendre.
·
Que
vous connaissez les conseils, ou que vous savez où vous les procurez, pour vous
préserver des conséquences de la chaleur.
·
Ces
informations sont à votre disposition chez votre médecin traitant, votre pharmacien,
à la mairie, et des conseils sont régulièrement diffusés par les médias (télé,
radio, journal et presse quotidienne…).
·
Que
les personnes âgées, les personnes fragiles ou isolées de votre famille, de
votre entourage ou de votre voisinage peuvent être suivies, accompagnées et
aidées dans leur vie quotidienne en cas de fortes chaleurs.
·
Enfin,
si vous souffrez d’une maladie chronique ou suivez un traitement médicamenteux,
consultez votre médecin traitant afin qu’il vous donne les conseils nécessaires
ou adapte éventuellement votre traitement.
·
Dans
tous les cas :
S’il est prévu de fortes
chaleurs et que vous vous interrogez sur votre santé ou celle d’une personne de
votre entourage, consultez votre médecin traitant ou votre pharmacien qui
pourra vous donner tout conseil utile.
Si vous êtes particulièrement vulnérable, notamment, très âgé,
dépendant pour les actes de la vie quotidienne,
prévenez votre entourage pour qu’il vous accompagne.
Si, dans votre entourage,
vous connaissez une personne particulièrement vulnérable, (personne âgée,
personne isolée …)
organisez son soutien.
Si vous, ou une personne de
votre entourage, souffrez d’une maladie chronique et/ou suivez un traitement
médicamenteux au long cours et si vous
n’avez pas consulté récemment votre médecin traitant, demandez lui
conseil.
Si votre habitat est
particulièrement mal adapté à la chaleur : étage élevé, habitat mansardé,
mal isolé, absence de volets…
Prévoyez si possible de vous rendre régulièrement dans un endroit frais
ou climatisé (grands magasins, cinéma..).
Pensez à
organiser l’accompagnement des personnes fragiles de votre entourage.
La chaleur est accablante
surtout :
·
lors des premières
chaleurs car le corps n'est pas habitué aux températures élevées,
·
lorsque la chaleur
dure sans répit plusieurs jours ou est continue jour et nuit,
·
quand il fait très
humide et qu'il n'y a pas de vent,
·
les effets de la
pollution atmosphérique s’ajoutent à ceux de la chaleur.
Le Ministère chargé de la
Santé émet alors une « mise en garde canicule et santé ». Ces
messages, diffusés également par Météo-France, l’Institut de veille sanitaire
et les Agences de sécurité sanitaire peuvent s'accompagner si nécessaire
d'informations qualitatives concernant d'autres paramètres météorologiques
(comme l'humidité de l'air ou le vent) ou la pollution de l'air.
Il est alors impératif de se protéger
Conseils pour limiter l’augmentation de température de
l’habitation
·
Fermer les volets et
les rideaux des façades exposées au soleil.
·
Maintenir les
fenêtres fermées tant que la température extérieure est supérieure à la
température intérieure. Ouvrir les fenêtres tôt le matin, tard le soir et la
nuit. Provoquer des courants d'air dans tout le bâtiment dès que la température
extérieure est plus basse que la température intérieure.
·
Baisser ou éteindre
les lumières électriques.
Conseils individuels
·
Evitez
de sortir à l’extérieur aux heures les plus chaudes (11h - 21h) et restez à
l'intérieur de votre habitat dans les pièces les plus fraîches et au mieux,
dans un espace rafraîchi (réglez alors votre système de rafraîchissement 5°C en
dessous de la température ambiante).
·
En l’absence de
rafraîchissement dans votre habitation, passez au moins deux ou trois heures
par jour dans un endroit frais (grands magasins, cinémas, lieux publics).
·
Si vous devez sortir
à l’extérieur, préférez le matin tôt ou le soir tard, restez à l'ombre dans la
mesure du possible, ne vous installez pas en plein soleil.
·
Si vous devez sortir,
portez un chapeau, des vêtements légers (coton) et amples, de préférence de
couleur claire.
·
Prenez régulièrement
dans la journée des douches ou des bains frais, sans vous sécher.
·
Buvez régulièrement
et sans attendre d’avoir soif, au moins un litre et demi à deux litres par
jour, sauf en cas de contre-indication médicale (en cas de fortes chaleurs, il
faut boire suffisamment pour maintenir une élimination urinaire normale).
·
Ne consommez pas
d’alcool qui altère les capacités de lutte contre la chaleur et favorise la
déshydratation.
·
Evitez les boissons à
forte teneur en caféine (café, thé, colas) ou très sucrées (sodas) car ces
liquides sont diurétiques.
·
En cas de difficulté
à avaler les liquides, prenez de l’eau sous forme solide en consommant des
fruits (melon, pastèque, prunes, raisin, agrumes) et des crudités (concombre,
tomate, sauf en cas de diarrhées) voire de l’eau gélifiée.
·
Accompagnez la prise
de boissons non alcoolisées d'une alimentation solide, en fractionnant si
besoin les repas, pour recharger
l'organisme en sels minéraux (pain, soupes…).
·
Evitez les activités
extérieures nécessitant des dépenses d’énergie trop importantes (sports,
jardinage, bricolage…).
Conseils collectifs
·
Pensez à aider les
personnes dépendantes (nourrissons et enfants, personnes âgées, personnes
handicapées, personnes souffrant de troubles mentaux) en leur proposant
régulièrement des boissons, même en l’absence de demande de leur part.
·
Pensez à appeler vos
voisins ou vos amis âgés et handicapés pour prendre régulièrement de leurs
nouvelles.
Les périodes de fortes
chaleurs sont propices à la survenue de pathologies liées à la chaleur
et notamment le coup de
chaleur ou d’aggravation de maladies préexistantes.
Certaines personnes ont plus
de risque de développer ces maladies.
Plusieurs
facteurs peuvent y contribuer :
Des facteurs
environnementaux
· lors des premières chaleurs : le corps n'est pas habitué aux
températures élevées,
· lorsque la chaleur dure sans répit plusieurs jours ou est
continue jour et nuit,
·
en
cas d'exposition à un fort ensoleillement,
·
en
cas de forte humidité, bien que les
précédentes vagues de chaleur qu'a connu la France aient plutôt été des
canicules sèches ou peu humides,
·
en
présence de pollution atmosphérique (ozone, dioxyde de souffre)
·
lorsque
l'on vit dans une grande ville, éloignée de la mer, dans un environnement très
urbanisé et sans végétation aux alentours, dans un domicile vétuste ou que l’on
ne dispose pas de domicile
Des facteurs personnels
· les personnes âgées,
· les nourrissons et les
enfants et notamment les enfants de moins de quatre ans,
· les personnes souffrant de
troubles de la mémoire, de troubles mentaux, de troubles du comportement, de
difficultés de compréhension et d’orientation ou dépendantes pour les actes de
la vie quotidienne,
· les personnes ayant une
méconnaissance du danger,
· les personnes suivant un
traitement médicamenteux au long cours et qui n’ont pas un suivi médical
régulier (voir fiche 2.7),
· les personnes souffrant de
maladies chroniques,
· les personnes fébriles ou
souffrant de pathologies aiguës au moment de la vague de chaleur,
· les personnes consommant de
l’alcool ou des drogues illicites,
· les personnes ayant présenté
des difficultés d’adaptation à la chaleur lors de précédentes vagues de
chaleur.
· les personnes désocialisées
Les conditions de vie ou de
travail particulières
· isolement social (personne
vivant seule,…),
· habitat difficile à
rafraîchir (dernier étage d’un immeuble, logement mansardé, immeuble à toit plat,
grande baie vitrée, mauvaise isolation…),
· pratique de sports intenses
(jogging, bicyclette…),
· travail physique exigeant
(travail manuel à l’extérieur, construction, bâtiment ),
· travail ou secteur où les
procédés de travail dégagent de la chaleur (ex : fonderie, pressing, fours
de boulanger…).
· absence d’habitat
Les facteurs
majeurs de risque repérés d'après des études de l’Institut de veille sanitaire
sont :
·
le
grand âge,
·
la
perte d’autonomie (personnes confinées au lit ou au fauteuil) et l’incapacité
de la personne à adapter son comportement à la chaleur,
·
les
maladies neurologiques telles que la maladie de Parkinson,
·
les
démences,
·
les
maladies cardiovasculaires et les séquelles d’accident vasculaire cérébral,
·
l’obésité,
·
la
dénutrition,
·
la
prise de certains médicaments pouvant interférer avec l’adaptation de
l’organisme à la chaleur,
·
l’habitat
particulièrement mal adapté à la chaleur, notamment les logements en dernier
étage, et l’absence d’endroit frais ou climatisé accessible,
·
les
caractéristiques de l’urbanisme autour du logement, qui peuvent accentuer le
phénomène d’îlot de chaleur.
L'exposition à
de fortes chaleurs constitue un stress et une agression pour l'organisme
Le
corps humain s'y adapte de plusieurs façons : transpiration plus intense,
dilatation des vaisseaux sanguins.
Cependant,
si notre corps ne réussit pas à maintenir sa température autour de 37 °C lors
de ces périodes de chaleur intense ou si les fluides ou sels corporels ne sont
pas remplacés de façon adéquate, les pathologies suivant peuvent survenir :
·
crampes de chaleur
·
insolation
·
épuisement dû à la
chaleur
·
coup de chaleur
Comment les reconnaître et que faire ?
Crampes musculaires (abdomen, bras, jambes…), surtout si on transpire beaucoup lors d’activités physiques exigeantes.
·
cesser toute activité
et se reposer dans un endroit frais,
·
ne pas entreprendre
d’activités exigeantes pendant plusieurs heures,
·
boire des jus de
fruits légers ou une boisson énergétique diluée d’eau,
·
consulter un médecin
si les crampes durent plus d’une heure.
·
survient après
plusieurs jours de chaleur : la forte transpiration réduit le remplacement des
fluides et sels corporels.
·
manifestations
principales : étourdissements, faiblesse et fatigue, insomnie ou agitation
nocturne inhabituelle
·
se reposer dans un
endroit frais,
·
boire de l’eau, du
jus de fruit ou une boisson énergétique diluée d’eau,
·
appeler votre médecin
si les symptômes s’aggravent ou durent plus d’une heure.
L'insolation est liée à l’effet direct du soleil sur la tête.
ATTENTION : les enfants y sont
plus sensibles
·
survient après
exposition directe au soleil et favorisé par la chaleur,
·
principales manifestations : maux de tête violents,
état de somnolence, nausées et éventuellement perte de connaissance, fièvre
élevée avec parfois des brûlures cutanées.
Que faire ?
·
ne pas s'exposer trop
longtemps au soleil, particulièrement entre 11 et 21 heures,
·
il faut mettre
la personne à l’ombre, et effectuer les manœuvres de refroidissement (voir §
suivant),
·
appeler un médecin,
ou le 15 en cas de trouble de la conscience chez le jeune enfant.
C’est une urgence médicale
·
problème grave : le
corps n’arrive pas à contrôler la température qui augmente vite et peut
atteindre et dépasser 40° C,
·
manifestations
principales : peau chaude, rouge et sèche, maux de tête violents, confusion et
perte de conscience, éventuellement convulsions.
·
demander une
assistance médicale au plus vite : appeler le 15,
·
en
attendant : placer le sujet à
l’ombre et le refroidir en l’aspergeant
d’eau froide et en le ventilant ou bien donner une douche froide ou un bain
frais.
N.B. : Sans soins
rapides, le coup de chaleur peut être fatal.
A la différence du coup de chaleur, le coup de soleil, lui, n’est pas directement lié
à la chaleur accablante. Il survient si la peau est exposée directement au
soleil : la peau devient rougeâtre, avec formation de cloques et peut
s’accompagner de douleurs et de fièvre.
En cas de fortes chaleurs : Les symptômes qui doivent alerter : Si lors de fortes chaleurs vous ressentez
un des symptômes suivants : ·
grande faiblesse, ·
grande fatigue, ·
étourdissements, vertiges, troubles de la conscience, ·
nausées, vomissements, ·
crampes musculaires, ·
température corporelle élevée, ·
soif et maux de tête. Si vous êtes en présence d’une personne qui
·
tient des propos incohérents, ·
perd l’équilibre, ·
perd connaissance, ·
et/ou présente des convulsions. ATTENTION ! il peut s’agir du début d’un coup de chaleur, c’est une urgence médicale appelez le 15 Il faut alors agir rapidement et efficacement
en attendant l’arrivée des secours Premiers secours ·
transporter
la personne à l’ombre ou dans un endroit frais et lui enlever ses vêtements, ·
asperger la
personne d’eau fraîche et l’éventer. |
Dans tous les
cas
S’il
fait très chaud et que vous vous posez des questions sur votre santé ou celle
d’une personne de votre entourage, consulter votre médecin traitant ou votre
pharmacien.
Les
concentrations trop fortes de polluants atmosphériques et notamment d’ozone ou
de dioxyde de souffre peuvent entraîner des manifestations pathologiques sous
forme de conjonctivites, rhinite, toux, essoufflements, voire de malaises,
réversibles en quelques heures.
La
pollution de l’air abaisse le seuil de
déclenchement des crises chez les asthmatiques.
Ces
symptômes sont plus marqués en cas d’efforts physiques.
Il
existe une sensibilité individuelle à la pollution photochimique.
L’information
de la population est réalisée dès que le seuil d’ozone dépasse les 180 µg/m3
et le déclenchement du seuil d’alerte se fait à partir de 240 µg/m3
d’ozone avec des mesures sur les sources de pollution.
Les
concentrations d’ozone actuellement rencontrées sont généralement en deçà du
seuil d’alerte. En conséquence, il n’est pas nécessaire de modifier les
déplacements habituels ni les activités sportives sauf s’il s’agit de sujets
connus comme étant sensibles ou présentant une gêne à cette occasion, pour
lesquels il convient de privilégier les
activités calmes et éviter les activités sportives intenses à l’extérieur
pendant les heures les plus chaudes de 11 à 21 heures, notamment s’abstenir de
concourir aux compétitions sportives.
Il est de plus recommandé
·
d’éviter les
activités conduisant à manipuler des solvants, notamment de la peinture,
·
pour les personnes
atteintes de pathologies respiratoires ou cardio-vasculaires, de respecter
scrupuleusement les traitements médicaux en cours ou de les adapter sur avis
médical, et de consulter son médecin si une gêne respiratoire inhabituelle
apparaît.
Pour les parents et les personnes
s’occupant d’enfants :
Rester
vigilants vis-à-vis de l’apparition de symptômes évocateurs (toux, rhinite,
gêne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux,...) lors des épisodes de
pollution et ne pas hésiter à prendre un avis médical ; ces pics
pourraient, en effet, révéler une sensibilité particulière de certains enfants.
Pour
les parents d’enfants asthmatiques,
il est conseillé de signaler l’asthme de leur enfant aux responsables de la
structure qui les accueille (école, club sportif, de loisirs, de vacances).
En
milieu scolaire, l’enfant asthmatique peut bénéficier d’un projet d’accueil individualisé
(PAI).
Les
patients asthmatiques qui sont sujets à des crises d’asthme déclenchées par
l’effort, peuvent, lors des épisodes de pollution atmosphérique, avoir recours
à un broncho-dilatateur inhalé en prévention, selon les recommandations de leur
médecin traitant.
Pour les
patients souffrant d’une maladie
chronique, asthmatiques, insuffisants respiratoires ou cardiaques il est
conseillé de respecter rigoureusement leur traitement de fond, d’être vigilants
par rapport à toute aggravation de leur état et de ne pas hésiter à consulter
leur médecin.
Ø
En cas de vague de
chaleur, il est recommandé aux personnes à risque, notamment aux personnes
âgées, aux personnes souffrant d’une maladie chronique ou suivant un traitement
médicamenteux de :
·
consulter leur médecin
lorsque le suivi médical n’est pas assuré régulièrement, en particulier lorsque
la dernière consultation remonte à plusieurs mois. Le médecin procédera à un
bilan complet et réévaluera si nécessaire le traitement médicamenteux.
·
ne pas prendre de nouveaux médicaments sans avis médical,
même lorsqu’ils sont en vente sans ordonnance
Ø
Conservation des
médicaments en période de forte chaleur
En
cas d’exposition à la chaleur, soit lors d’une phase de canicule, soit lors de
transport dans des conditions où la température n’est pas contrôlée ou
maîtrisée, les recommandations suivantes peuvent être faites :
Cas des médicaments comportant
des mentions particulières de conservation :
« Médicaments à conserver
entre +2 et +8°C »
La conservation de ces médicaments s’effectue généralement
dans des réfrigérateurs. La canicule sera donc sans conséquence sur leur
stabilité si les conditions de conservation sont bien respectées et que le
médicament est sorti du réfrigérateur quelques minutes avant son utilisation.
En cas de température extérieure élevée, il est recommandé de les utiliser assez rapidement une fois sortis du réfrigérateur.
« Médicaments à conserver à
une température inférieure à 25°C ou à 30°C »
Le dépassement ponctuel (quelques jours à quelques semaines)
de ces températures n’a pas de conséquence sur la stabilité ou la qualité de
ces médicaments.
Cas des médicaments conservés à
température ambiante (ne comportant aucune mention particulière de conservation) :
Ces médicaments ne craignent pas une exposition aux
températures élevées, telles qu'observées pendant les périodes de canicule.
Cas particuliers :
Formes pharmaceutiques
particulières :
Certaines formes pharmaceutiques (suppositoires, ovules,
crèmes, …) sont assez sensibles aux élévations de température. Tout produit
dont l'apparence extérieure aura été visiblement modifiée ne doit pas être
utilisé, dans la mesure où cette altération de l'aspect extérieur pourrait être
un indicateur d’une modification des propriétés de la forme pharmaceutique.
Médicaments utilisés dans des conditions
particulières :
Transport par les particuliers
Lorsque les particuliers transportent leurs médicaments, les
même précautions de conservation doivent s'appliquer. Ainsi,
· les médicaments à conserver entre +2 et +8°C doivent être transportés dans des conditions qui respectent la chaîne du froid (emballage isotherme réfrigéré), mais sans provoquer de congélation du produit.
· les médicaments à conserver à une température inférieure à 25 ou à 30°C, de même que les médicaments à conserver à température ambiante, ne doivent pas être exposés trop longtemps à des températures élevées telles que celles fréquemment relevées dans les coffres ou les habitacles de voitures exposées en plein soleil. Il est conseillé, par mesure de prudence, de les transporter dans un emballage isotherme non réfrigéré.
Si vous n’êtes pas entraîné, il ne faut pas démarrer ou
reprendre une activité physique ou sportive en période de forte chaleur.
Même si vous êtes entraîné, les mesures suivantes sont
nécessaires :
·
ne commencez une
activité physique que si vous êtes en forme en pleine possession de vos
moyens ; ne participez pas à une compétition,
·
réduisez les
activités physiques et sportives, et évitez absolument les activités effectuées
au soleil ou aux heures les plus chaudes de la journée,
·
pratiquez votre
activité physique à l’ombre et en milieu aéré,
·
portez un chapeau à
large bord et protégez-vous la nuque ; évitez les coups de soleil (crème
solaire) ; portez des lunettes de soleil ; aspergez-vous
régulièrement le visage et la nuque avec de l’eau,
·
portez des vêtements
amples, aérés et clairs ; les chaussures doivent si possible permettre une
bonne évacuation calorique avec un isolement au niveau de la semelle,
·
contrôlez votre
hydratation
En cas
de forte rougeur, de sensation de chaleur intense, de céphalées, de troubles de
la vue, de sensations anormales (équilibre, jugement…) : arrêtez
l’exercice physique, aspergez-vous d’eau, buvez et restez à l’ombre dans un
endroit aéré. Surveillez également les personnes vous entourant si vous êtes
dans un groupe.
La persistance ou l’aggravation des symptômes précédents
malgré le repos et l’hydratation fait suspecter un coup de chaleur. C’est une urgence médicale. Alertez les secours
médicaux en composante le 15.
quand
boire ?
·
il faut boire avant,
pendant et après l'exercice,
·
avant : boire 200 à
300 ml (deux verres) toutes les 30 min, pendant et après toutes les 15 à 20
minutes.
que boire
?
Pendant l'exercice : boisson de
l'effort
·
éviter de boire de
l'eau pure au delà de 2 à 3 litres, ce qui peut induire une diminution de la
concentration de sodium dans le sang,
·
la vidange gastrique,
donc l'assimilation d'eau est favorisée par des solutions contenant :
-30 à 80 g/l de sucres et plus en ambiance normale. En
ambiance chaude, 20 à 50 g/l de sucres peuvent suffire (par exemple jus de
fruit dilué 2 à 5 fois)
- 400 à 600 mg/l de sodium (au delà la boisson a un goût
saumâtre), soit 1 à 1,5 g de sel par litre de boisson.
Après l'effort : boisson de
récupération
A l'arrêt de l'exercice, il est
indispensable de compenser largement (1,5 fois) le déficit hydrique créé. Le
contrôle du poids sur la balance permet d'estimer le volume d'eau perdu.
·
l'addition de sel est
obligatoire, celle d'un glucide à cette solution permet en outre la recharge
des stocks de glycogène consommés,
·
on ajoutera à l'eau
du sel et des sucres pour atteindre une teneur de 1,5 g/l de sel et 50 g/l
environ de sucres. On peut aussi utiliser une solution préparée que l’on trouve
dans le commerce.
Attention
à la composition des boissons si vous êtes soumis à un régime appauvri ou sans
sel ; l’avis d’un médecin est nécessaire.
En été, les
périodes de canicule sont particulièrement propices aux coups de chaleur et
plusieurs facteurs peuvent y contribuer.
Facteurs
environnementaux
·
Ensoleillement
intense
·
Température ambiante
élevée
·
Humidité élevée
·
Peu de circulation
d’air ou circulation d’air très chaud
·
Pollution
atmosphérique
Facteurs liés
au travail
·
Travail dans des
bureaux et espaces installés dans des bâtiments à forte inertie thermique.
·
Travail physique
exigeant (manutentions lourdes et/ou très rapides)
·
Pauses de
récupération insuffisantes
·
Port de vêtements de
travail empêchant l’évaporation de la sueur
·
Chaleur dégagée par
les machines, les produits et les procédés de travail (fonderies, boulangeries,
pressing, agroalimentaire….)
·
Utilisation de
produits chimiques (solvants, peintures…)
Facteurs personnels
·
Acclimatation à la
chaleur insuffisante (processus d’adaptation par lequel une personne accroît sa
tolérance à la chaleur lorsqu’elle est exposée progressivement à une ambiance
chaude constante pendant une période suffisante (sept à douze jours)).
·
Méconnaissance du
danger relié au coup de chaleur
·
Mauvaise condition
physique
·
Insuffisance de
consommation d’eau
·
Manque de sommeil
·
Consommation
excessive d'une alimentation trop riche, d’alcool, de tabac ou drogues
illicites
·
Port de vêtements
trop serrés et trop chauds
·
Pathologies
préexistantes (pathologies cardio-respiratoires, troubles métaboliques,
pathologies neuro-psychiatriques, etc.) et/ou prise de médicaments
Mesures prévues par le code du travail
·
Les employeurs
doivent, dans le cadre de l’évaluation des risques (Art. R.230-1 du Code du
travail [CT]), évaluer le risque lié aux fortes chaleurs et mettre en œuvre les
moyens de le prévenir dans le cadre d’un plan d’action.
·
Les employeurs sont
tenus, en application de l’article L.230-2 du Code du travail, de prendre les
mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des
travailleurs de leurs établissements, en y intégrant les conditions de
température.
·
Ils doivent également
mettre à la disposition des travailleurs de l’eau potable fraîche pour la
boisson (Art. R.232-3 du CT).
·
Dans les locaux
fermés où le personnel est amené à séjourner, l’air doit être renouvelé de
façon à éviter les élévations exagérées de température, les odeurs désagréables
et les condensations (Art. R.232-5 du CT)
·
Dans les locaux à
pollution non spécifique, c’est à dire ne faisant pas l’objet d’une
réglementation spécifique, l’aération doit avoir lieu soit par ventilation
mécanique, soit par ventilation naturelle permanente.
·
Depuis le 1er janvier
1993, les constructions nouvelles devant abriter des locaux affectés au
travail, doivent permettre d’adapter la température à l’organisme humain
pendant le travail, compte tenu des méthodes de travail et des contraintes
physiques supportées par les travailleurs (Art. R.235-2-9 du CT).
·
Pour ce qui concerne
les postes de travail extérieurs, ceux ci doivent être aménagés de telle façon
que les travailleurs soient protégés, dans la mesure du possible, contre les
conditions atmosphériques (Art. R.232-1-10 du CT) telles que les intempéries.
·
Sur les chantiers du
BTP et au titre de l’article 191 du décret n°65-48 du 8 janvier 1965 modifié,
les chefs d’établissement sont tenus de mettre à la disposition des
travailleurs trois litres d’eau, au moins, par jour et par travailleur.
Mesures de prévention pour les employeurs avant l'alerte
·
Evaluer le risque
fortes chaleurs et établir un plan d’action de prévention de ce risque.
·
Prévoir des mesures
correctives possibles sur des bâtiments ou locaux existants (stores, volets,
faux plafonds, rafraîchissement d'ambiance, ventilation forcée de nuit, films
anti-solaires sur les parois vitrées etc..)
·
Prévoir de mettre à
la disposition des personnels des moyens utiles de protection (ventilateurs
d'appoint, brumisateurs d'eau minérale, vaporisateurs d'humidification, stores
extérieurs, volets…)
·
Mettre en place des
protections pour éviter tout contact corporel avec les surfaces, notamment
métalliques, exposées directement au soleil
·
Prévoir des zones
d’ombre ou des abris pour l'extérieur et/ou des aires climatisées (Art.
R.232-1-10 du CT)
·
Solliciter le médecin
du travail pour qu’il établisse un document à afficher dans l’entreprise en cas
d’alerte météorologique rappelant les risques liés à la chaleur, les moyens de
les prévenir et les premiers gestes à accomplir si un salarié est victime d’un
coup de chaleur.
Des documents (brochures, affiches et un dossier
« travailler par de fortes chaleurs en été ») sont mis en ligne par
l’INRS sur son site Internet www.inrs.fr. L'accès au site est gratuit et les documents sont
téléchargeables. Brochures et affiches destinées aux entreprises peuvent
également être demandées aux services prévention des Caisses régionales
d'assurance maladie (CRAM).
Mesures à appliquer pour les employeurs
Niveau de veille saisonnière
·
Vérifier que les
adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur ont été
mises en place.
·
Prévoir des sources
d’eau potable fraîche à proximité des postes de travail et en quantité
suffisante.
·
Vérifier que la
ventilation des locaux de travail est correcte et conforme à la réglementation.
·
Prévoir des aides
mécaniques à la manutention.
·
Prévoir une
surveillance de la température ambiante.
·
Informer les Comités
d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les institutions
représentatives du personnel (et/ou les afficher visiblement) des
recommandations à mettre en œuvre en cas d’exposition aux fortes chaleurs.
·
Afficher dans un
endroit accessible à tous les salariés le document établi par le médecin du
travail.
A l’annonce
d’une vague de chaleur ou durant celle-ci (niveaux de « mise en garde et
d’actions » et de « mobilisation maximale »)
·
Vérifier que les
adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur ont été
mises en place et sont fonctionnelles.
·
Vérifier que des
sources d’eau potable fraîche sont mises à la disposition des salariés à
proximité des postes de travail et en quantité suffisante.
·
Fournir des aides
mécaniques à la manutention
·
Prévoir une
organisation du travail permettant de réduire les cadences si nécessaire,
d’alléger les manutentions manuelles, etc.
·
Prévoir une
organisation du travail permettant au salarié d’adapter son rythme de travail
selon sa tolérance à la chaleur.
·
Informer tous les
travailleurs des risques, des moyens de prévention, des signes et symptômes du
coup de chaleur (document établi par le médecin du travail notamment)
·
Afficher les
recommandations à suivre pour les salariés prévues au niveau du plan d’action.
·
Adapter les horaires
de travail dans la mesure du possible : début d’activité plus matinal,
suppression des équipes d’après midi…
·
Organiser des pauses
ou organiser des pauses supplémentaires et/ou plus longues aux heures les plus
chaudes, si possible dans une salle plus fraîche.
·
S’assurer que le port
des protections individuels est compatible avec les fortes chaleurs.
·
Surveiller la
température ambiante.
·
Pour les employeurs,
évacuation des locaux climatisés si la température intérieure atteint ou
dépasse 34°C en cas de défaut prolongé du renouvellement d'air (recommandation
CNAM R.226)
Conseils aux
travailleurs (document qui pourra être établi par le médecin du travail)
Des documents
(brochures, affiches et un dossier « travailler par de fortes chaleurs en
été ») sont mis en ligne par l’INRS sur son site Internet www.inrs.fr
1. conseils de prévention
·
penser à consulter le
bulletin météo (radio, presse…)
·
surveiller la
température ambiante
·
boire, au minimum,
l’équivalent d’un verre d’eau toutes les 15-20 minutes, même si l'on n’a pas
soif
·
porter des vêtements
légers qui permettent l’évaporation de la sueur (ex. vêtements de coton),
amples, et de couleur claire si le travail est à l’extérieur
·
se protéger la tête
du soleil
·
adapter son rythme de
travail selon sa tolérance à la chaleur et organiser le travail de façon à
réduire la cadence (travailler plus vite pour finir plus tôt peut être
dangereux !…)
·
dans la mesure du
possible, réduire ou différer les efforts physiques intenses, et reporter les
tâches ardues aux heures les plus fraîches de la journée
·
alléger la charge de
travail par des cycles courts travail/repos (exemple: pause toutes les heures)
·
réclamer et utiliser
systématiquement les aides mécaniques à la manutention (diables, chariots,
appareils de levage, etc.)
·
penser à éliminer
toutes source additionnelle de chaleur (éteindre le matériel électrique non
utilisé..)
·
utiliser un
ventilateur (seulement si la température de l’air ne dépasse pas 32 °C. Au delà
ce peut être dangereux car augmentant la température)
·
éviter toute
consommation de boisson alcoolisée (y compris la bière et le vin..)
·
faire des repas
légers et fractionnés
·
redoubler de prudence
si on a des antécédents médicaux et si l'on prend des médicaments
·
cesser immédiatement
toute activité dès que des symptômes de malaise se font sentir et prévenir les
collègues, l'encadrement, le médecin du travail… ne pas hésiter à consulter un
médecin.
·
inciter les
travailleurs à se surveiller mutuellement pour déceler rapidement les signes ou
symptômes du coup de chaleur et les signaler à l’employeur et au médecin du
travail
2. Comment reconnaître le coup de chaleur ?
Si, au cours de travaux exécutés en ambiance chaude,
un travailleur présente l’un des symptômes suivants :
·
grande faiblesse,
grande fatigue, étourdissements, vertiges,
·
S’il tient des propos
incohérents, perd l’équilibre, perd connaissance.
ATTENTION ! il peut s’agir des
premiers signes d’un coup de chaleur,
c’est une urgence médicale.
Il faut agir RAPIDEMENT,
EFFICACEMENT, et lui donner les
premiers secours.
·
alerter les secours médicaux en composant le 15
·
rafraîchir la personne
·
transporter la
personne à l’ombre ou dans un endroit frais et lui enlever ses vêtements
·
asperger le corps de
la personne d’eau fraîche
·
faire le plus de
ventilation possible
·
donner de l’eau en
l’absence de troubles de la conscience
LES
EFFETS DE LA TEMPERATURE SUR LA
L'exposition
d'un individu à une température environnementale élevée peut entraîner une
réponse insuffisante des mécanismes de thermorégulation. L'impact de la chaleur
sur le corps humain est aggravé par l'effet conjugué du vieillissement
physiologique et des pathologies sous-jacentes. Avant d'envisager des actions
de protection et de prévention, il est nécessaire de connaître les mécanismes
physiologiques permettant d'ajuster à tout moment la température du corps et
d'identifier les facteurs de risques individuels et environnementaux.
LES
EFFETS DE LA TEMPERATURE SUR LA
Un adulte en
bonne santé
peut tolérer une variation d'environ 3°C de sa température interne sans que les
performances physiques et mentales soient affectées de façon importante.
Cependant, la fonction physiologique de thermorégulation qui fixe la
température corporelle profonde aux environs de 37°C en conditions normales va
produire une réaction de défense (thermolyse) si celle-ci dépasse cette valeur.
Les pertes de chaleur se font surtout au niveau de la peau, par augmentation de
la température cutanée liée à une augmentation du débit sanguin et évaporation
(perspiration et surtout sudation) et dans une moindre mesure au niveau du
poumon.
La chaleur produite par le métabolisme est conduite
par la circulation sanguine vers la peau où elle est évacuée de quatre façons
différentes :
-
Par conduction
qui correspond aux transferts de chaleur par contact direct entre deux solides
dont la température est différente. L'excès de température est transféré par
contact direct avec un objet plus froid. Les pertes thermiques par conduction
comptent pour 10 à 15% des pertes thermiques en conditions normales et peuvent
être considérées comme négligeables en environnement chaud.
-
Par convection
qui correspond aux transferts d'énergie thermique avec un fluide, gazeux ou
liquide. En condition normale, 15% des transferts de chaleur se font par
convection avec l’air. L’importance de ces transferts dépend du renouvellement
de l’air au contact de la peau, c'est-à-dire du vent et du caractère « aéré »
des vêtements.
-
Par radiation
ou rayonnement : le corps humain perd et gagne de la chaleur avec son
environnement par rayonnement infrarouge. Les échanges radiatifs peuvent avoir
un bilan net positif (gain de chaleur), par exposition au soleil ou travail
devant un four par exemple, ou bien négatif (pertes de chaleur), la nuit par
exemple. Les échanges par radiation représentent habituellement 55 à 65% de la
perte de chaleur.
-
Par évaporation
processus le plus complexe à comprendre puisque c’est la transition de phase liquide-gaz
qui absorbe l’énergie thermique. Cela implique que c’est l’évaporation de la
sueur qui refroidit et non sa production. C’est le moyen le plus efficace. pour
dissiper la chaleur, à condition que l’évaporation de la sueur soit réalisée au
niveau de la peau. Pour cela il faut que l’air au contact de la peau soit
capable d’absorber de la vapeur d’eau, c’est-à-dire qu’il soit chaud et pas
trop humide. Environ 20% de la chaleur corporelle est évacuée par évaporation
(respiratoire et cutanée) lorsque le corps est au repos en normothermie, mais
en conditions extrêmes on peut éliminer jusqu'à un litre d'eau par heure.
Au cours des vagues de chaleur, quand l’environnement est
chaud, le bilan des transferts de chaleur entre le corps et son environnement
par conduction, convection et radiation est quasi-nul ou positif (surtout en
plein soleil), l’évaporation sudorale est donc le seul moyen d’éliminer la
chaleur produite par le métabolisme et gagnée depuis l’environnement. Pour
favoriser cela, il faut que la personne soit capable de produire de la sueur,
donc ne soit pas déshydratée et que l’air qui l’entoure soit brassé.
L’autre facteur important de régulation de la température
est le débit sanguin cutané qui peut augmenter de façon considérable au cours
de l’exposition à la chaleur. Cette augmentation se fait aux dépends du débit
cardiaque. Les effets conjugués de l’augmentation du débit cardiaque et de la
diminution du volume sanguin plasmatique, liée aux pertes sudorales, peuvent
gêner l’adaptation cardio-vasculaire aux changements de position ou à
l’exercice physique par exemple. Cet effet est amplifié par la digestion.
La sécrétion
sudorale normale représente
plus de 500 ml par vingt-quatre heures et contient environ 40 mmoles/l de sodium,
7 mmoles/l de potassium et 35 mmoles/l de chlore. Toutefois, des pertes
journalières de cinq à dix litres d'eau par voie sudorale peuvent survenir en
environnement sec et chaud. Un déficit en eau se constitue si l'accès libre et
facile à une source d'eau n'est pas possible. Il a été montré que la qualité de
cette eau conditionnait les quantités absorbées spontanément pour se
réhydrater : une température fraîche et un goût agréable (sucré)
augmentent notablement les volumes ingérés. Par ailleurs, il est connu depuis
longtemps que l’adaptation à l’environnement chaud s’accompagne d’une
diminution de la sensation de soif à même niveau d’hydratation ce qui
provoque un état de « déshydratation chronique ». Cet état ne peut
être compensé que par la prise d’un volume de boissons supérieur à ce qu’il
faut pour étancher la soif : il
faut boire avant la soif et plus que la soif. Dans ce cas, c’est la diurèse
qui doit servir d’indicateur de la qualité de la réhydratation. Sauf
contre-indication forte (insuffisance cardiaque ou rénale), il faut obtenir que
l’hydratation soit suffisante pour maintenir une diurèse normale (un litre par
jour).
L’adaptation à
la chaleur améliore la
tolérance à la chaleur : la tolérance psychologique (sensation) mais aussi
la tolérance physiologique en diminuant la température de déclenchement de la
sudation et en augmentant la production sudorale à même stimulus. L’adaptation
à la chaleur s’accompagne donc d’une augmentation de la production
sudorale ; dans certaines conditions, celle-ci peut favoriser la
déshydratation. L’adaptation à la chaleur induite par exposition à un
environnement chaud demande du temps, au moins une semaine
Quand les apports hydriques nécessaires à compenser les
pertes sudorales dépassent deux litres par jour, il convient de s’assurer que
la personne conserve un apport en sels minéraux suffisant, c’est-à-dire soit
conserve une alimentation solide quantitativement normale soit absorbe des
boissons minéralisées (jus de fruit, eaux enrichies en sel, potages…).
Le vieillissement et les
polypathologies dont souffrent les personnes âgées ont plusieurs impacts sur
les capacités de l'organisme à s'adapter à une vague de chaleur.
Ils
réduisent la sensation de chaleur perçue
Les sujets âgés ne ressentent le besoin de se protéger
qu’après une élévation significative de leurs températures (cutanée ou
centrale) alors que chez les sujets jeunes, ce besoin survient pour des
élévations beaucoup plus faibles. Il y a un parallélisme entre la réduction de
la perception de soif et la réduction de la perception de la chaleur. Les
personnes souffrant d'une maladie neuro-dégénérative sont celles qui ont la
baisse la plus importante de ces réflexes de protection.
Les capacités
de thermolyse des personnes âgées sont réduites, car de nombreuses glandes
sudoripares se fibrosent et les capacités de vasodilatation du réseau
capillaire sous-cutané, indispensable pour augmenter le débit sudoral, sont
diminuées. La dysautonomie fréquente lors du vieillissement ou au cours de
l'évolution des maladies neurodégénératives et du diabète, limite les capacités
d'ajustement de la fréquence cardiaque nécessaire à la vasodilatation cutanée.
L'existence d'une dépendance
physique mal compensée par
des aides informelles ou professionnelles limite aussi les possibilités
d'adaptation physique à des périodes caniculaires (changement de vêtements,
adaptation des protections contre le soleil…).
Certains médicaments peuvent interférer avec les mécanismes d’adaptation de
l’organisme à la chaleur. Les mécanismes d’interaction et les classes de
médicaments concernées sont présentés dans la fiche 4.4.
A noter que l’adaptation
physiologique demande au moins neuf heures pour apparaître.
Les risques
majeurs repérés par l’Institut de veille sanitaire sont
·
le
grand âge,
·
la
perte d’autonomie (personnes confinées au lit ou au fauteuil) et l’incapacité
de la personne à adapter son comportement à la chaleur,
·
les
maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson,
·
les
démences, telles que la maladie d’Alzheimer et apparentées,
·
les
maladies cardiovasculaires et les séquelles d’accident vasculaire cérébral,
·
l’obésité,
·
la
dénutrition,
·
la
prise de certains médicaments pouvant interférer avec l’adaptation de
l’organisme à la chaleur, voir fiche 4.4,
·
l’habitat
particulièrement mal adapté à la chaleur, notamment les logements en dernier
étage, et l’absence d’endroit frais ou climatisé accessible.
Le
tableau ci-dessous regroupe l’ensemble des facteurs de risques cités dans les
publications scientifiques. Il permet d’avoir une vision synthétique de ces
facteurs de risque.
Pathologies existantes |
|||||
Diabète |
Athérosclérose |
HTA
non contrôlée |
Insuffisance
cardiaque |
Pathologie
vasculaire périphérique |
|
Parkinson |
Hyperthyroïdie |
Maladie psychiatrique |
Trouble de l’alimentation |
Anomalie
du système nerveux autonome |
|
Infection,
|
Déshydratation |
Obésité |
Lésion
étendue de la peau (escarres, brûlures..) |
Insuffisants
respiratoires, |
|
Insuffisance
rénale |
Maladie d’Alzheimer ou
apparentées |
Mucovicidose,
drépanocytose |
|
|
|
Environnement |
|||||
Pas
d’arbres autour du logement |
Exposition
au sud sans aménagement |
Absence de climatisation |
Pas
d’accès à un zone fraîche pendant la journée |
Travail
à la chaleur |
|
Habitation dans les étages
supérieurs d’un immeuble |
Environnement
urbanisé (asphalte…) Grande ville |
Travail
requérant des habits chauds ou imperméables |
Absence
d’habitat |
||
Facteurs personnels |
|||||
Personnes âgées |
Enfant,
surtout le nourrisson de moins de douze mois |
Dépendance ou invalidité |
Antécédent
de trouble lors de fortes chaleurs |
Méconnaissance
des mesures de prévention |
|
Drogues cocaïne,
LSD, héroïne |
Alcool |
Situation
d’exclusion ou de précarité |
|
|
|
Médicaments
voir le tableau dans la fiche
4.4 |
|||||
Cette fiche envisage
d'une part les médicaments pouvant interagir avec les mécanismes adaptatifs de
l’organisme sollicités en cas de température extérieure élevée, d'autre part
les aspects liés à la conservation des médicaments en cas de forte chaleur
4.4.1. Les
risques induits par les médicaments sur
l’adaptation de l’organisme à la chaleur
Si
les données de la littérature actuellement disponibles ne permettent pas d'établir
la responsabilité des médicaments dans la survenue d'états pathologiques
observés pendant les vagues de chaleur, il n'en demeure pas moins que les
médicaments, par le biais de leurs mécanismes d’action ou par celui des effets
indésirables qu’ils entraînent, pourraient être responsables de l’aggravation
de symptômes liés aux températures extrêmes.
En
effet, certaines classes de médicaments peuvent interagir avec les mécanismes
adaptatifs de l’organisme sollicités en cas de température extérieure élevée.
Ainsi, des médicaments pourraient contribuer à l’aggravation des états
pathologiques graves induits par une trop longue ou une trop forte exposition à
la chaleur (syndrome d’épuisement - également appelé syndrome
« d’épuisement-deshydratation - ou coup de chaleur).
De plus, des médicaments pourraient provoquer à eux seuls des
hyperthermies dans des conditions normales de températures.
Aussi,
l’impact des médicaments en période de chaleur extrême doit être considérée
dans une approche globale qui prendra en compte l’ensemble des facteurs de
risque individuels parmi lesquels l’âge avancé, les pathologies sous-jacentes,
la diminution ou la perte d’autonomie qui peuvent altérer l’adaptation de
l’organisme en cas de stress thermique.
En
cas de vague de chaleur, avant d’envisager toute adaptation de traitement, il
est indispensable de s’assurer que les mesures hygiéno-diététiques appropriées
ont été mises en œuvre.
Le
but de cette fiche est d’une part de rappeler les risques induits par les
médicaments sur l’adaptation de l’organisme à la chaleur d’autre part de
présenter des recommandations en cas de vague de chaleur.
Les médicaments susceptibles
d’aggraver le syndrome d’épuisement-déshydratation et le coup de chaleur
·
Les médicaments provoquant des troubles de l’hydratation et des
troubles électrolytiques, notamment :
-
les diurétiques, en
particulier les diurétiques de l’anse (furosémide)
·
Les médicaments susceptibles d’altérer la fonction rénale, notamment :
-
tous les
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comprenant les AINS classiques ou
« conventionnels », les salicylés à des doses supérieures à 500 mg/j
et les inhibiteurs sélectifs de la COX-2
-
les inhibiteurs de
l’enzyme de conversion de l’angiotensine
-
les antagonistes des
récepteurs de l’angiotensine II
-
certains
antibiotiques (notamment les sulfamides)
-
certains antiviraux
(notamment l’indinavir)
·
Les médicaments ayant un profil cinétique (métabolisme, excrétion)
pouvant être affecté par la déshydratation (par modification de la
distribution ou de l’élimination), notamment :
-
les sels de lithium
-
les anti-arythmiques
-
la digoxine
-
les anti-épileptiques
-
certains
antidiabétiques oraux (biguanides et sulfamides hypoglycémiants)
-
les
hypocholestérolémiants (statines et fibrates)
·
Les médicaments pouvant empêcher la perte calorique de l’organisme par
une action à différents niveaux :
- les médicaments pouvant
perturber la thermorégulation centrale : neuroleptiques et agonistes
sérotoninergiques ;
- les médicaments pouvant
perturber la thermorégulation périphérique :
·
les
anticholinergiques par limitation de la sudation, notamment :
o
les antidépresseurs
tricycliques
o
les antihistaminiques
H1 de première génération
o
certains
antiparkinsoniens (trihexyphénidyle, tropatépine, bipéridène…)
o
certains
antispasmodiques (tiémonium, dihexyvérine…), en particulier ceux à visée
urinaire (oxybutinine, toltérodine, trospium …)
o
les neuroleptiques, y
compris les antipsychotiques dits atypiques
o
le disopyramide
(anti-arythmique)
o
le pizotifène
(antimigraineux)
·
les vasoconstricteurs
périphériques par limitation de la réponse vasodilatatrice, notamment :
o
les agonistes et
amines sympathomimétiques utilisés :
§
dans le traitement de
la congestion nasale par voie systémique (pseudoéphédrine, néosynéphrine,
phénylpropanolamine …)
§
dans le traitement de
l’hypotension orthostatique (étiléfrine, heptaminol …)
o
certains
antimigraineux (dérivés de l’ergot de seigle, triptans)
·
les médicaments
altérant l’augmentation du débit cardiaque (limitation de l’augmentation
du débit cardiaque réactionnelle à l’augmentation du débit sanguin cutané),
notamment :
o
par déplétion :
les diurétiques,
o
par dépression du
myocarde : les bêta-bloquants.
- les hormones thyroïdiennes
par augmentation du métabolisme basal induisant la production endogène de
chaleur.
Les médicaments hyperthermisants
Deux
situations sont bien connues pour favoriser les dysrégulations thermiques, que
ce soit dans des conditions normales de température ou en période de canicule.
A ce titre, l’utilisation des produits suivants doit être intégrée dans
l’analyse des facteurs de risque, bien qu’ils n’aient jamais été retenus comme
facteurs déclenchants de coup de chaleur en cas de vague de chaleur :
·
le syndrome malin des neuroleptiques : tous les neuroleptiques sont concernés.
·
le syndrome sérotoninergique :
Les
agonistes sérotoninergiques et assimilés sont en particulier : les
inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ainsi que d’autres antidépresseurs
(les imipraminiques, les inhibiteurs de la monoamine oxydase, la venlafaxine),
les triptans et la buspirone. Le risque de syndrome sérotoninergique est lié le
plus souvent à l’association de ces produits.
Les médicaments pouvant
indirectement aggraver les effets de la chaleur
·
Les médicaments
pouvant abaisser la pression artérielle et donc induire une hypoperfusion de
certains organes (Système nerveux central), notamment tous les médicaments
anti-hypertenseurs et les anti-angineux.
·
Tous les médicaments
agissant sur la vigilance, pouvant altérer les facultés à se défendre contre la
chaleur.
Par
ailleurs, l’usage de certaines drogues, en particulier les substances
amphétaminiques et la cocaïne, ainsi que l’alcoolisme chronique sont aussi des
facteurs de risque pouvant aggraver les conséquences de la chaleur.
Tableau récapitulatif
MEDICAMENTS
SUSCEPTIBLES D’AGGRAVER LE SYNDROME D’EPUISEMENT-DESHYDRATATION ET LE COUP DE
CHALEUR |
|||
Médicaments
provoquant des troubles de l’hydratation et des troubles électrolytiques |
Diurétiques,
en particulier les diurétiques de l’anse (furosémide) |
||
Médicaments
susceptibles d’altérer la fonction rénale |
AINS (comprenant
les salicylés > 500 mg/j, les AINS classiques et les inhibiteurs sélectifs
de la COX-2) IEC Antagonistes
des récepteurs de l’angiotensine II Sulfamides Indinavir |
||
Médicaments
ayant un profil cinétique pouvant être affecté par la déshydratation |
Sels de
lithium Anti-arythmiques Digoxine Anti-épileptiques Biguanides
et sulfamides hypoglycémiants Statines et
fibrates |
||
Médicaments
pouvant empêcher la perte calorique |
Au niveau
central |
Neuroleptiques Agonistes
sérotoninergiques |
|
Au niveau
périphérique |
Médicaments
anticholinergiques |
-
antidépresseurs tricycliques -
antihistaminiques de première génération -
certains antiparkinsoniens -
certains antispasmodiques, en particulier ceux de la sphère urinaire -
neuroleptiques -
disopyramide -
pizotifène |
|
Vasoconstricteurs |
-
agonistes et amines sympathomimétiques -
certains antimigraineux (dérivés de l’ergot de seigle, triptans) |
||
Médicaments
diminuant le débit cardiaque |
- bêta-bloquants -
diurétiques |
||
Par
modification du métabolisme basal |
Hormones
thyroïdiennes |
||
MEDICAMENTS HYPERTHERMISANTS (dans
des conditions normales de température ou en cas de vague de chaleur) |
|||
Neuroleptiques Agonistes
sérotoninergiques |
|||
MEDICAMENTS
POUVANT AGGRAVER LES EFFETS DE LA CHALEUR |
|||
Médicaments
pouvant abaisser la pression artérielle |
Tous les
antihypertenseurs Les
anti-angineux |
||
Médicaments
altérant la vigilance |
Les recommandations pour les
professionnels de santé
En
cas de vague de chaleur, les mesures préventives les plus importantes et les
plus immédiates à mettre en place reposent sur :
·
La surveillance de
l’état général des patients au plan clinique et biologique tenant compte de
l’ensemble des facteurs de risque,
·
et sur un ensemble de
mesures hygiéno-diététiques, notamment le rafraîchissement, l'aération et
l'hydratation.
En
cas de vague de chaleur, il est recommandé aux professionnels de santé qui
sont amenés à prendre en charge des patients présentant des facteurs de risque
de :
·
dresser la liste des
médicaments pris par le patient, qu’ils soient sur prescription ou en
automédication ;
·
identifier les
médicaments pouvant altérer l’adaptation de l’organisme à la chaleur, en
consultant la liste figurant sur le présent document et en se reportant avec
attention aux mentions légales des médicaments (Résumé des caractéristiques du
produit (RCP)) qui comportent les informations nécessaires pour procéder à
cette évaluation ;
·
réévaluer l’intérêt
de chacun des médicaments en termes de bénéfice-risque individuel et supprimer
tout médicament qui apparaît soit inadapté, soit non indispensable, en tenant
compte de la pathologie traitée, du risque de syndrome de sevrage et d’effets
indésirables ; en particulier faire très attention chez le sujet âgé à
l’association de médicaments néphrotoxiques ;
·
éviter la
prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, particulièrement
néphrotoxiques en cas de déshydratation ;
·
en cas de fièvre,
éviter la prescription de paracétamol, en raison de son inefficacité pour
traiter le coup de chaleur et d’une possible aggravation de l’atteinte
hépatique souvent présente ;
·
en cas de
prescription de diurétique, vérifier que les apports hydriques et sodés sont
adaptés ;
·
recommander au
patient de ne prendre aucun médicament sans avis médical, y compris les
médicaments délivrés sans ordonnance.
C’est
au terme de cette réévaluation qu’une adaptation particulière du traitement,
peut être envisagée en considérant que toutes les mesures générales de
correction de l’environnement immédiat et de l’accès à une bonne hydratation
sont correctement suivies.
Toute
diminution de la posologie ou tout arrêt d’un médicament doit être un acte
raisonné ; aucune règle générale et/ou systématique ne peut être proposée
pour la modification des schémas posologiques.
4.4.2. Conservation des médicaments en période de forte
chaleur
Avant
toute autorisation de mise sur le marché (AMM), tous les médicaments sont
soumis à des essais de stabilité dans des conditions standardisées et
internationalement reconnues. La durée et les conditions de conservation des
médicaments sont fixées en fonction des résultats de ces essais de stabilité.
Les
conditions particulières de conservation figurent sur le conditionnement des
médicaments : « médicaments à conserver entre +2°C et +8°C » ou
« médicaments à conserver à une température inférieure à 25°C ou à
30°C ». Certains médicaments peuvent ne pas avoir de mentions
particulières de conservation. En absence de mention spécifique, c'est la
conservation à température ambiante qui prévaut (la température ambiante
s'entend pour un climat continental).
En
cas d’exposition à la chaleur, soit lors d’une phase de canicule, soit lors de
transport dans des conditions où la température n’est pas contrôlée ou
maîtrisée, les recommandations suivantes peuvent être faites :
Cas des médicaments comportant
des mentions particulières de conservation :
« Médicaments à conserver entre +2 et
+8°C »
La conservation de ces médicaments s’effectue généralement
dans des réfrigérateurs ou dans des chambres froides. La canicule sera donc
sans conséquence sur leur stabilité si les conditions de conservation sont bien
respectées et que le médicament est sorti du réfrigérateur quelques minutes
avant son utilisation.
En cas de température extérieure élevée, il est recommandé de les utiliser assez rapidement une fois sortis du réfrigérateur.
« Médicaments à conserver à
une température inférieure à 25 ou à 30°C »
Ces conditions de conservation imposent une limite
supérieure de tolérance pour la température à laquelle les médicaments peuvent
être exposés. Toutefois, le dépassement ponctuel (quelques jours à quelques
semaines) de ces températures n’a pas de conséquence sur la stabilité ou la
qualité de ces médicaments. En effet, pour pouvoir bénéficier de ces conditions
de conservation, il aura été démontré qu'après exposition de plusieurs semaines
à une température constante régulée et contrôlée de 40°C, les médicaments ne se
dégradent pas. Ainsi, quelques jours d'exposition du médicament à des
températures supérieures à 30°C seront sans effet sur la qualité du médicament.
En effet, lors d’une canicule, les températures ambiantes ne se situent pas
constamment à 40°C, et par ailleurs la température atteinte au cœur du
médicament reste inférieure dans la majorité des cas à la température ambiante
grâce à la limitation des échanges thermiques qu'apportent l'emballage et le
lieu de stockage qui sont généralement clos. Ainsi, les médicaments stockés
dans des conditions normales au domicile des patients ou dans les pharmacies sont
exposés, lors de canicule, à des conditions de stress thermique inférieures aux
températures des épreuves de stabilité.
Cas des médicaments conservés à
température ambiante (ne comportant aucune mention particulière de
conservation) :
Ces
médicaments ne craignent pas une exposition aux températures élevées, telles
qu'observées pendant les périodes de canicule. En effet, pour ces médicaments,
il a pu être démontré dans les essais de stabilité, qu’ils ne se dégradent pas
lorsqu’ils sont exposés à des températures de 40°C pendant six mois.
Ainsi,
et pour les mêmes raisons qu’exposées ci-dessus, ces médicaments ne craignent
pas les températures qui peuvent être atteintes dans les sites de stockage en
cas de canicule.
Ces
recommandations sont valides pour des conditions de conservation habituelles
des médicaments (armoire à pharmacie, entrepôt normalement ventilé).
Cas particuliers :
Formes pharmaceutiques
particulières :
Certaines
formes pharmaceutiques (suppositoires, ovules, crèmes, …) sont assez sensibles
aux élévations de température. Dans ce cas, ce n’est pas le principe actif qui
est sensible à la chaleur, mais la forme pharmaceutique. Il est alors
relativement facile de juger du maintien de la qualité de ces médicaments après
exposition à la chaleur puisque c’est l’aspect du produit à l’ouverture (aspect
normal et régulier, suppositoire non fondu …) qui indiquera la stabilité de ces
médicaments. Tout produit dont l'apparence extérieure aura été visiblement
modifiée ne doit pas être consommé, dans la mesure où cette altération de
l'aspect extérieur pourrait être un indicateur d’une modification des
propriétés de la forme pharmaceutique.
Médicaments utilisés dans des conditions
particulières :
Transport par les particuliers
Lorsque
les particuliers transportent leurs médicaments, les même précautions de
conservation doivent s'appliquer. Ainsi,
· les médicaments à conserver entre +2 et +8°C doivent être transportés dans des conditions qui respectent la chaîne du froid (emballage isotherme réfrigéré), mais sans provoquer de congélation du produit.
· les médicaments à conserver à une température inférieure à 25 ou à 30°C, de même que les médicaments à conserver à température ambiante, ne doivent pas être exposés trop longtemps à des températures élevées telles que celles fréquemment relevées dans les coffres ou les habitacles de voitures exposées en plein soleil. Il est conseillé, par mesure de prudence, de les transporter dans un emballage isotherme non réfrigéré.
Utilisation dans les véhicules sanitaires d'urgence
Lors
de stockage/conservation/transport et utilisation dans des véhicules sanitaires
la température peut dépasser les 40°C.
Ce dépassement est particulièrement à risque pour les médicaments en solution
(les échanges thermiques avec l'air ambiant et la montée en température sont
beaucoup plus rapides pour une solution que pour une forme solide) et les
médicaments pour lesquels les conditions de conservation imposent une
température ne devant pas dépasser 25°C. Compte tenu de la relative fragilité de
ces produits, il est à craindre qu'une exposition non contrôlée à une
température élevée et pour un temps d'exposition plus ou moins variable,
entraîne une dégradation potentielle conduisant à une perte probable
d'activité, voire à la formation de produits de dégradation qui pourraient être
potentiellement toxiques. Aussi, à titre de précaution, il est recommandé, lors
des périodes de fortes chaleurs, d'adopter des conditions optimisées de
conservation de ces produits (par exemple disposer d'emballages isothermes qui
réduiraient les échanges thermiques) et/ou, lorsque il n'est pas possible de
garantir leur conservation dans les conditions optimales, de procéder de façon
régulière au remplacement des produits ainsi exposés.
Il
existe plusieurs niveaux de gravité des pathologies liées à la chaleur, depuis
les pathologies mineures jusqu’au « coup de chaleur ».
L’institut
de veille sanitaire a retenu une classification des niveaux de gravité
Niveaux
de gravité des effets sanitaires de la chaleur
Niveau |
Effet de la chaleur |
Symptômes |
Niveau 1 |
Coup
de soleil |
Rougeurs
et douleurs, dans les cas graves gonflements vésicules, fièvre, céphalées |
Niveau 2 |
Crampes |
Spasmes
douloureux, forte transpiration |
Niveau 3 |
Epuisement |
Forte
transpiration, faiblesse, froideur et pâleur de la peau, pouls faible,
évanouissements et vomissements |
Niveau 4 |
Coup
de chaleur |
Température
du corps élevée, peau sèche et chaude, signes neurologiques |
Pathologies mineures provoquées par la chaleur
Il
s’agit d’une éruption très irritante, rouge, maculopapuleuse.
Elle
se produit le plus généralement sur des parties du corps recouvertes par les
vêtements.
Elle
est due à un excès de sudation pendant les périodes chaudes et humides.
Cette
manifestation se retrouve plus fréquemment chez les enfants. Cependant, les
adultes portant des tissus synthétiques (en particulier les sportifs), peuvent
également présenter une telle éruption. Une infection staphylococcique
secondaire est souvent présente.
Prévention:
La
prévention consiste à :
·
porter des vêtements
propres, légers, amples, qui absorbent l'humidité (coton),
·
d’éviter les crèmes
et les poudres qui peuvent bloquer les glandes sudoripares.
Traitement :
Le
meilleur traitement est de mettre le patient dans une zone fraîche et moins
humide.
Des
antihistaminiques peuvent être prescrits pour traiter le prurit et la
chlorhexidine utilisée pour laver et désinfecter la zone atteinte.
Il
résulte de la vasodilatation qui se produit en réaction à la chaleur.
L’augmentation du débit sanguin avec un
élargissement du diamètre des vaisseaux augmente la pression hydrostatique.
L'œdème dû à la chaleur survient principalement chez les patients ayant des altérations
vasculaires liées à l’hypertension, au diabète, aux atteintes vasculaires
périphériques et donc plus fréquemment chez les personnes âgées ou les
personnes n’ayant pas l’habitude des fortes chaleurs.
Prévention et traitement :
Les
diurétiques ne sont pas indiqués et augmentent le risque de déshydratation.
Il
est préférable de surélever les jambes et placer le patient dans un
environnement frais.
L'exercice
physique telle que la marche régulière peut favoriser le retour veineux.
3.Les crampes dues
à la chaleur
Ce
sont des spasmes douloureux principalement des muscles squelettiques des
membres supérieurs et inférieurs, mais aussi des muscles abdominaux.
Elles
se produisent plus fréquemment chez des personnes qui transpirent beaucoup lors
d’activités physiques exigeantes (travail pénible dans un environnement
dégageant de la chaleur, compétitions sportives…)
Typiquement,
les crampes surviennent à l’arrêt de l'activité. Ces crampes résultent de la
fluctuation dans les secteurs intra- et extracellulaires des concentrations en
sodium, potassium, magnésium, et calcium.
Prévention et
traitement :
Le traitement consiste à
·
installer le patient
au repos dans un lieu frais en lui faisant boire lentement une boisson de
réhydratation.
·
corriger les désordres
hydroélectrolytiques per os ou par voie intraveineuse.
4. La syncope
due à la chaleur
Elle se rapporte à l'hypotension orthostatique.
Elle survient
principalement dans les suites d’un effort physique dans un environnement
chaud.
Il peut exister des
prodromes à type de nausées, vertiges, troubles de la vision puis survient la
perte de connaissance. La perte de connaissance est brève et limitée. Les
patients récupèrent dès qu'ils sont allongés.
Les personnes âgées
sont plus à risque en raison de la diminution de l'élasticité et de la réponse
physiologique du système cardiovasculaire.
Prévention et
traitement :
En
cas de position debout prolongée par temps de chaleur, il faut conseiller de
s’asseoir de temps en temps si possible à l’ombre et à défaut de fléchir
régulièrement les jambes et de boire en abondance.
Installer le patient dans un environnement frais et
à lui donner à boire.
5.
L'épuisement dû à la chaleur
Il est plus courant- et plus
grave -que les pathologies déjà décrites, et plus dangereux voire mortel chez les personnes âgées que chez les sujets
sportifs et jeunes.
Il est provoqué par une
perte excessive d'eau et de sels de l'organisme à la suite d'une exposition
prolongée à une chaleur, et peut être mortel chez les personnes âgées.
Dans l'épuisement dû à la
chaleur, la température de corps peut s'élever au-dessus 38C° mais restera en
dessous de 40C° mais parfois la température peut rester normale surtout chez
les personnes âgées. Les symptômes peuvent inclure la faiblesse, l'épuisement,
les céphalées, les vertiges, des nausées, des vomissements, une tachycardie,
une hypotension, et une tachypnée.
Une modification du
comportement, des troubles du sommeil inhabituels doivent alerter.
Il n’y a pas d’anomalies
neurologiques significatives, mais on retrouve une sudation profuse.
Le
traitement consiste
·
à placer la personne
dans un endroit frais, sec et aéré,
·
à l’allonger et la
laisser se reposer,
·
à appliquer
régulièrement de l'eau froide sur tout le corps et à éventer la peau mouillée,
·
éventuellement, de la
glace (pas directement au contact de la peau) peut être appliquée sur la tête,
la nuque, les aisselles et l'aine uniquement chez l’adulte
·
à la faire boire :
eau, jus de fruits ou boissons énergétiques,
·
à la faire manger et
à fractionner les repas pour éviter la perte des sels minéraux.
Le coup de
chaleur est une urgence médicale mettant en jeu le pronostic vital.
Il
est défini par un accroissement de la température corporelle centrale au delà
de 40°C associée à une altération de la conscience (convulsions, délire ou
coma).
Le
coup de chaleur non associé à un effort physique touche de manière
caractéristique les personnes âgées invalides ou prenant des médicaments
susceptibles d’interagir avec les mécanismes d’adaptation de l’organisme à la
chaleur.
Le coup de chaleur se développe souvent de façon insidieuse
chez les personnes âgées.
L’hyperthermie
du noyau central de l’organisme survient lorsque l’élévation de la température
corporelle consécutive à une ambiance chaude dépasse les mécanismes de
dissipation de la chaleur que régule l’hypothalamus, aboutissant à une
défaillance multi-viscérale, voire au décès.
Il
semble de plus que des médiateurs chimiques tels que les cytokines et les
endotoxines soient stimulées et que la coagulation soit activée amplifiant
ainsi les dommages.
Un « Systemic inflamatory related syndrom » (SRIS)
se développe et induit des lésions tissulaires.
La
réponse cardiovasculaire à cette agression est plus fréquemment de type
hypodynamique chez le sujet âgé. Le pouls est lent et filant, la tension
artérielle peut être diminuée voir imperceptible, la pression capillaire est
normale.
Lors
d’une température élevée pendant une période plus longue, une perte liquidienne
est fréquente.
Les
signes cliniques et biologiques sont
marqués par :
·
une hyperpyrexie généralement supérieure à
40°C,
·
s’y adjoignent
souvent une fatigue, une
hyperventilation, des nausées, des vomissements, une diarrhée,
·
un dysfonctionnement
sévère du système nerveux central (altération de l’état mental, convulsions,
délire, voire coma,
·
des manifestations
rénales qui vont d’une protéinurie légère à une nécrose tubulaire aiguë,
l’hypokaliémie est fréquente,
·
des troubles de la
coagulation.
·
une perte de connaissance
peut être la première manifestation.
Les
aspects principaux qui différencient le coup de chaleur de l'épuisement sont
une température corporelle supérieure ou égale à 40°C. associée à des troubles
neurologiques profonds et une hypotension artérielle sévère.
Malgré
un traitement rapide qui doit permettre le refroidissement, 25% des patients évolueront vers une
défaillance muti-viscérale.
Clinique à la
phase de début :
·
céphalée lancinante,
vertiges, nausées, somnolence, confusion puis inconscience,
·
température corporelle supérieure à 39°C,
·
la peau peut être
rouge, chaude, sèche, ou au contraire moite,
·
le pouls est rapide.
Clinique à la phase d’état
:
·
hyperthermie
supérieure à 40°C,
·
troubles
neurologiques : coma variable, convulsions fréquentes,
·
troubles digestifs
précoces,
·
défaillance
cardio-vasculaire,
·
atteinte respiratoire
qui peut se manifester sous la forme d'un syndrome de détresse respiratoire
aiguë (SDRA),
·
polypnée constante.
Au
niveau des signes biologiques, une perte hydrique et sodée peut entraîner une
hémoconcentration avec baisse de la calcémie et de la magnésémie. Cette
hémoconcentration peut conduire à une thrombose coronaire ou cérébrale,
particulièrement chez les personnes âgées dont les artères sont athéromateuses.
Il
existe parfois également des troubles de l’hémostase, tels qu'une coagulopathie
de consommation et une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), une
atteinte musculaire avec rhabdomyolyse avec élévation des CPK, de la LDH, une
insuffisance rénale, une acidose métabolique et une insuffisance hépatique.
Définition du coup de chaleur
hyperthermie > 40°C,
associée à des troubles neurologiques centraux (délire,
convulsions, troubles de la conscience).
S’y associent cliniquement une sécheresse et une chaleur
cutanée traduisant le dépassement du mécanisme principal de
thermorégulation : la sudation
Traitement = rafraîchir pour obtenir une température corporelle
< 39°C
1. Réfrigération
Clé de voûte du traitement du coup de chaleur, il vise à
faire baisser la température corporelle. Il fait appel au bon sens assorti de
quelques règles simples et en fonction des moyens disponibles sur place
·
déshabiller
complètement le patient,
·
bains froids si
l’état du patient le permet,
L’application
de glace sur l’ensemble des téguments du patient est généralement initiée lors
de la prise en charge extra-hospitalière ou aux urgences. Cette technique
entraîne cependant une vasoconstriction réflexe qui s’oppose théoriquement à la
perte calorique. C’est pourquoi elle doit être associée en alternance à
d’autres mesures :
·
vaporisation des
téguments avec de l’eau et ventilateur
brassant de l’air (il est impératif d’obtenir l’évaporation de l’eau au contact
de la peau, pour cela il faut que la peau soit mouillée et que de l’air chaud
passe dessus, mais l’eau peut être fraîche, elle va se réchauffer au contact de
la peau et s’il y en a peu cela n’entraînera pas de vasoconstriction et l’air
est chaud puisqu’on est en été pendant une vague de chaleur),
·
application de linges
humidifiés avec de l’eau froide sur l’ensemble des téguments. Les linges
doivent être humidifiés régulièrement et l’air brassé à l’aide de ventilateurs,
·
rafraîchissement de
la chambre du patient au mieux à l’aide de climatiseurs, ou à défaut en plaçant
un ventilateur devant une bassine remplie de glace. Tendre de grands draps,
mouillés avec de l’eau froide.
2. Rééquilibration
hydroélectrolytique
Habituellement par du sérum salé isotonique, adapté au
ionogramme sanguin.
Garder à l’esprit le fait qu’un certain nombre de ces
patients a un état d’hydratation normal.
Si convulsions : benzodiazépines
Si détresse
respiratoire : oxygénothérapie,
intubation suivant l’état, ventilation, refroidissement de l’air
Si hypotension :
macromolécules sous contrôle de l’état de remplissage (PVC, PAPO)
Si rhabdomyolyse : sérum salé
isotonique, furosémide, bicarbonates
Les
antipyrétiques : Ils n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité dans
cette
pathologie
Les anticoagulants
Þ SI
·
absence de signe
clinique
·
mais absence également de possibilité de
recourir à des personnes extérieures,
·
ou absence de
possibilité de rafraîchissement,
·
chez une personne âgée fragile
hospitalisation en moyen séjour (unité de soins de suite et réadaptation) en entrée directe
ou en hébergement temporaire.
Þ
SI
·
diagnostic médical
d’ « épuisement dû à la
chaleur »
·
absence de critères
de gravité
·
possibilité de surveillance de la personne
·
existence d’un
endroit frais en permanence,
·
état général est
satisfaisant,
Organiser :
·
la surveillance de la
température
·
le rafraîchissement
de la personne
·
le renforcement si
besoin de la présence d’aidants familiaux ou professionnels
·
l’hydratation et la
nutrition de la personne
·
faire un bilan sanguin (ionogramme, créatininémie)
·
adapter si nécessaire le traitement habituel, selon les
recommandations de la fiche 4.4
Þ
SI
·
diagnostic médical
d’ « épuisement dû à la
chaleur »
·
absence de critères
de gravité
·
impossibilité d’organiser une surveillance de la personne
·
ou inexistence d’un
endroit frais en permanence,
·
ou état général
précaire,
Hospitalisation dans
un service de médecine gériatrique
ou de médecine avec transport en ambulance climatisée ou patient enveloppé dans
un drap humide
Þ
SI
·
diagnostic médical de coup de chaleur
·
troubles majeurs de
la vigilance
·
signes neurologiques
importants
·
état de choc
·
température à 40°C ou
plus malgré les techniques de refroidissement
Critères de gravité
justifiant un appel immédiat des secours
en composant le 15.
Facteurs de risque individuels
Les personnes souffrant de maladies mentales figurent parmi les groupes de population les plus vulnérables et
fragiles. Elles voient leur risque relatif de décès majoré en moyenne de plus
de 30%, et parfois de 200%, lors des vagues de chaleur. Cette sensibilité
accrue était déjà attestée vers 1950, avant l’introduction des
psychotropes : la maladie mentale
est, en elle-même, un facteur de surmortalité par temps chaud.
L’accroissement du risque
procéderait d’une vulnérabilité
physiologique, car les neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de
la température interne entrent en jeu dans au moins des processus
pathologiques tel que la
schizophrénie et la dépression et la prise de drogues.
Il résulterait également
d’une insuffisante prise de conscience
du danger représenté par la chaleur, ce qui peut conduire à des comportements
inappropriés : des adultes jeunes sont alors souvent concernés (près de la
moitié des moins de 65 ans victimes de la vague de chaleur au Wisconsin en 1995
[Kaiser et al 2001] et à Chicago en 1999 [Naughton MP 2002] souffraient de
troubles mentaux, dépression comprise ; de même, selon le rapport InVS
d’octobre 2003, 41% des personnes de moins de 60 ans (et 30% de plus de 60 ans)
décédées début août 2003 en établissement de santé souffraient de maladie
mentale).
Le grand âge conjugué à des troubles mentaux ou cognitifs accroît
encore le risque
Parmi les principaux facteurs de risque aggravant mais non
déclenchant de pathologies liées à la chaleur, on trouve la prise de certains médicaments, notamment les traitements par neuroleptiques, par les
sels de lithium et par certains anti-dépresseurs. Voir fiche 4.4.
Remarques :
Les anxiolytiques / hypnotiques
Qu’elles soient utilisées comme hypnotiques ou comme tranquillisants, les benzodiazépines sont très souvent prescrites à de trop fortes posologies chez les sujets âgés. Or, la moindre perturbation de l’élimination rénale ou du catabolisme hépatique de personnes fragiles ou fragilisées, entraîne une élévation des taux plasmatiques avec diminution du tonus musculaire, titubations, vertiges puis une confusion mentale à l’origine de troubles du comportement et de chute. Il ne faut pas oublier que la perte de sommeil peut être le premier signe d’une pathologie liée à la chaleur, qu’il convient donc de ne pas traiter comme un trouble lié à un somnifère.
La
multiplication des associations médicamenteuses (associations
de psychotropes mais également d'autres classes thérapeutiques telles que les
diurétiques) peut aggraver le risque chez une personne âgée.
Lors de tout traitement psychotrope, il ne faut pas
consommer de l’alcool
Avant l’été
·
les médecins
généralistes et psychiatres, les médecins du travail, les associations
d’usagers et de familles (UNAFAM, FNAP-PSY), le secteur hospitalier médecins et
infirmiers en psychiatrie et les médecins des établissements médico-sociaux
concernés informent les patients et leur famille des risques liés à la
chaleur excessive
·
Susciter
l’inscription de ces personnes auprès de la mairie afin de demander des visites
régulières (de bénévoles et/ou de professionnels) en cas de forte chaleur.
A l’annonce d’une vague de chaleur ou durant celle-ci
(niveaux de mise en garde et d’actions et de mobilisation maximale) :
·
rappeler les
consignes de protection : limiter l’effort physique, attention à la tenue
vestimentaire, l’exposition au soleil, danger des horaires 11 heures - 21
heures, boissons, moyens de rafraîchissement,
·
vérifier si la
personne est suffisamment entourée
·
inciter la personne à
une prise de contact rapide et régulière.
Il est important de séparer deux
types de patients :
Þ
d’une part les patients présentant une pathologie cardio-vasculaire connue qui sont susceptibles de se déstabiliser en cas de
déshydratation ou de conditions extrêmes,
Þ
d’autre part, il est maintenant clairement établi que les paramètres
météorologiques ont un rôle sur la survenue des pathologies athéro-thrombotiques que sont les
syndromes coronariens aigus et les accidents vasculaires cérébraux.
Chez les patients présentant une cardiopathie
chronique connue, trois groupes sont particulièrement à risque :
·
le premier groupe représente
les patients bénéficiant de thérapeutiques ayant une influence directe sur la
volémie
comme les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou les
antagonistes des récepteurs à l’angiotensine II. En effet, isolément ou en
association, l’ensemble de ces thérapeutiques peut induire des hypotensions
artérielles et/ou des insuffisances rénales. En conséquence, une attention
particulière est de rigueur pour ces patients avec la recherche de toute
suspicion d’un signe clinique de déshydratation, d’hypotension et/ou
d’hypotension orthostatique. Une exploration systématique d’une détérioration
de la fonction rénale avec mesure de la créatinine plasmatique et de sa
clairance, de l’urée sanguine et bien entendu de la kaliémie devra être
réalisée.
·
Le deuxième groupe
particulièrement sensible sont les patients traités par des agents
anti-arythmiques. En effet, les perturbations hydro-électrolytiques telles que
hypokaliémie, hyperkaliémie ou encore hypomagnésémie peuvent favoriser les
effets pro-arythmogènes. On sait également qu’en cas d’insuffisance rénale, les
posologies des anti-arythmiques doivent être adaptées. Chez tous les patients
traités par anti-arythmiques, des précautions particulières doivent être prises
devant toute suspicion de modification rythmique clinique avec la réalisation
d’électrocardiogrammes pour l’analyse des modifications de fréquence cardiaque,
des troubles du rythme aussi bien à l’échelle ventriculaire qu’auriculaire, des
signes électrocardiographiques de dyskaliémie, des modifications du QT et voire
des épisodes de torsade de pointe.
Il est recommandé de réaliser devant toute
suspicion d’une dyskaliémie et d’une insuffisance rénale, tout particulièrement
chez les patients recevant des diurétiques hypokaliémiants, un ionogramme et la
mesure de la fonction rénale.
·
Troisièmement, il est nécessaire
de mentionner que l’ensemble des patients porteurs de pathologies
cardio-vasculaires sont en général polymédicamentés, âgés et avec des
pathologies associées comme le diabète ou l’insuffisance rénale, une attention
toute particulière devra être réservée à ces sous-groupes pour l’ensemble des
raisons mentionnées ci-dessus.
Pour tous les autres médicaments, se reporter à la fiche
4.4.
Les maladies endocriniennes et métaboliques, même traitées, sont susceptibles de se déstabiliser en cas de déshydratation ; à l’inverse elles constituent un facteur de risque de complications liées à la chaleur.
La
pathologie la plus fréquemment en cause est le diabète de type 2, pathologie
très fréquente notamment chez le sujet âgé. En cas de déshydratation, la
glycémie s’élève, puis la glycosurie aggravant la perte hydrique d’origine
urinaire. Ce processus peut aboutir rapidement au coma hyperosmolaire et mettre
en jeu immédiatement le pronostic vital. Tous les diabétiques sont concernés,
même les diabétiques habituellement bien contrôlés, la déshydratation
entraînant par elle même des modifications métaboliques.
Le
coma hyperosmolaire peut être révélateur du trouble métabolique : devant
des signes de déshydratation, la glycémie doit être impérativement contrôlée.
Il
est donc recommandé, en cas de canicule, de multiplier les contrôles
glycémiques chez les patients diabétiques (glycémies capillaires), notamment
chez les patients âgés qui cumulent plusieurs facteurs de risque. La
réhydratation doit être assurée, en rappelant l’éviction des boissons sucrées
et des jus de fruits. Le traitement du diabète doit être renforcé si
nécessaire, le recours à l’insulinothérapie transitoire facilement réalisé.
Chez
les patients diabétiques de type 1, on recommandera une surveillance accrue des
glycémies capillaires et une adaptation thérapeutique chaque fois que
nécessaire.
L’hyperthyroïdie
non traitée altère la régulation thermique du patient et rend le sujet plus
fragile aux effets de la canicule. Inversement, c’est à l’occasion d’épisodes
de ce type que peuvent s’observer les complications graves de
l’hyperthyroïdie : crise thyrotoxique, cardiothyréose, troubles du
comportement ....
Les
patients présentant une hypercalcémie quelle que soit sa cause sont également
des sujets à risque. Au cours d’une déshydratation la calcémie s’élève et les
complications apparaissent (complications neurologiques et cardiaques).
Chez
les patients présentant une insuffisance surrénalienne, la canicule représente
un stress et une source de perte de sel, qui peut demander une adaptation du
traitement substitutif.
Pour tous les autres médicaments se reporter à la fiche 4.4.
Lors de fortes
chaleurs le risque de survenue de pathologies de type infections urinaires ou
crise de lithiase néphrétique semble augmenté du fait de la déshydratation, il
convient donc d’être vigilants.
Insuffisances rénales chroniques non terminales
Les
patients atteints de maladie rénale chronique avec ou sans insuffisance rénale
chronique, non dialysés sont habituellement tous hypertendus et bénéficient de
traitement anti-hypertenseur "lourd" comportant dans la majorité des
cas des diurétiques (furosémide ou autres diurétiques). Ils sont de plus suivis
de façon périodique en consultation (tous les trois ou quatre mois selon les
cas). Dans ce cas, le risque de
déshydratation qui pourrait être induit par la canicule est évidemment majeur.
La canicule vient renforcer l'effet des diurétiques.
Il
convient d'être très vigilant chez ces patients, d'une part de les informer
(surveillance du poids et de la tension, suivi strict de leur régime, éviter
tout médicament néphrotoxique, (voir fiche 4.4), et d'autre part d'en informer
le médecin traitant (afin de surveiller la tension artérielle et de réduire les
doses de diurétiques si nécessaire). Et surtout, en cas de signes de fatigue
inhabituels, ils doivent consulter leur médecin traitant. Pour tous les
patients insuffisants rénaux, il est alors nécessaire de :
· surveiller l’état de la fonction rénale par un contrôle de la créatininémie et par la mesure de la clairance de la créatinine à l’aide de la formule de Cockcroft et Gault,
· d’adapter en conséquence la posologie de certains médicaments (voir fiche 4.4)
Personnes dialysées
Les risques les plus élevés
en période de canicule concernent les
patients dialysés à domicile, par hémodialyse ou dialyse péritonéale. A ces deux groupes de
patients, on peut recommander au début de l’été d’être particulièrement
vigilants en période de canicule à la mesure du poids et de la pression
artérielle, de joindre le médecin néphrologue référent en cas de poids pré-dialytique
inférieur au "poids sec" ou d'abaissement marqué de la pression
artérielle.
De plus, si la canicule dure plus de trois ou quatre
jours, le néphrologue référent peut décider de se mettre en contact avec les
patients dialysés sous sa responsabilité pour s'assurer qu'il n'y a pas de
signe de déplétion hydrosodée excessive et éventuellement recommander aux
patients traités par dialyse péritonéale de ne pas utiliser de poches
hypertoniques (qui favorisent la déplétion hydrosodée).
Lithiase :
Il
est important de rappeler les conseils de prévention aux personnes sujettes à
ce type de pathologies. La prévention de la lithiase calcique, la plus
communément observée, repose sur un réajustement des habitudes alimentaires
selon les principes rappelés ci-dessous :
· diurèse > 2 litres/jour : boissons en quantité suffisante, bien réparties sur l'ensemble des 24 heures
· apport calcique de 800 à 1000 mg/jour
· éviction des aliments riches en oxalate (chocolat, épinards)
· modération de l'apport en protéines animales (environ 150 g de viande, poisson ou volaille par jour)
· modération de la consommation de sel (ne pas resaler à table)
Fiche 4.12 Enfants
atteints de mucoviscidose
La
canicule provoque de nombreux cas de déshydratation associés à des troubles
ioniques sévères (hyponatrémie et profonde hypokaliémie), contrastant avec des
symptômes peu prononcés. Les enfants atteints de mucoviscidose ne ressentent
pas la soif de manière adéquate ni leur état de déshydratation (Bar-Or et al. Lancet 1992; Legris et al Pediatrics 1998). Cette fiche
résume les recommandations diététiques et les signes d’alerte. Le poids ainsi que la natriurèse sur une miction (normale
supérieure à 50 mEq/l) sont de bons éléments objectifs d’évaluation et de
surveillance.
Il
faut rappeler au patient ou aux parents de consulter rapidement en cas de
vomissements, de nausée, de diarrhée, de perte de poids, de fatigue intense,
d’apathie, de crampes, de céphalées ou de fièvre.
Si
ces signes apparaissent malgré les compensations hydro-sodées adaptées, il faut
adresser le patient à l’hôpital en urgence en prévenant le médecin référent du
CRCM.
Apports hydriques
conseillés :
Nourrisson : en cas d’alimentation lactée uniquement : les apports
peuvent être augmentés d’environ 20% au début, notamment avec des solutions
de réhydratation orale (SRO du type GES 45â ,
ADIARILâ, ALHYDRATEâ, FANOLYTEâ, PICOLITEâ ou VIATOLâ) à proposer en petites quantités durant toute la journée.
Pour un grand enfant : boire environ 3 litres par m2 (de 1 à 3
litres en fonction de l’âge) : Il faut privilégier les boissons riches
en sodium du type : jus de tomate, Vichy Saint-Yorreâ, Vichy
Célestinâ, Quezacâ, Arvieâ ou Badoitâ( cf apports sodés)
II. Apports sodés à prescrire en plus de
l’alimentation normale en fonction de la température ambiante et du poids de
l’enfant (en grammes de sel par jour ) avec un maximum de 15 g/j sauf avis
médical particulier
Poids (kg) |
Moins de 5 kg |
Entre 5 et 10 kg |
Plus de 10 kg |
À partir 25°C |
+1.5 g de sel /j |
+ 2 g de sel /j |
Rajouter 1 g de sel
/j pour 10 kg de poids |
A partir de 30°C |
+ 2.5 g de sel /j |
+ 4 g de sel /j |
Rajouter 2 g de
sel/j pour 10 kg de poids |
Formes de sel à prescrire : gélules ou sachets à 1 g de NaCl, comprimés à 500 mg, ampoules de NaCl à 5,85% (10 ml représentant 10 mEq soit 585 mg) :
1 cuillère à café rase de sel de table contient 6 à 7 g
Utiliser les aliments suivants en sachant que 1 g de sel est apporté par :
· 1 tranche de viande ou de poisson fumé, ½ tranche de jambon fumé
· 1 tranche de jambon ou de pâté, 2 tranches de saucisson, 1 saucisse
· 10 olives ou 1 cuillère à soupe de sauce industrielle
· 1 morceau de pain et du fromage
· 100 g de crustacés, de mollusques ou de poissons de conserve
· ¼ de baguette ou 2 sachets individuels de chips (60 g)
· 30 à 50 g de biscuits apéritifs, 100 g de cacahuètes grillées salées (à partir de 4 ans)
· 340 ml de soluté de réhydratation, 150 ml de jus de tomate, 240 ml de Vichy St-Yorreâ, 340 ml Vichy Célestinâ, 600 ml d’Arvieâ, 1,5 litres de Quezacâ ou 2,6 l de Badoitâ
Apports potassiques : Proposer aux grands enfants ces aliments riches
en potassium : fruits secs (abricot, banane, raisins), cacao,
légumes secs cuits, jus de fruits (tomate, d’orange) et des oléagineux à partir
de l’âge de quatre ans (cacahuètes, amandes, noix, noisettes).
Recommandations
en cas de forte chaleur pour les enfants drépanocytaires, destinées aux
médecins
En
cas de fortes chaleurs, certaines maladies chroniques de l’enfant sont
particulièrement à risque, notamment les syndromes drépanocytaires. En effet,
une température ambiante élevée peut entraîner une déshydratation qui, même
modérée, peut provoquer des complications vaso-occlusives.
Il est important de rappeler aux enfants, à leur
familles ainsi qu’aux éducateurs les précautions utiles :
·
maintenir une bonne
hydratation (environ 3 l/m2 de surface corporelle, soit un à trois
litres selon l’âge).
·
éviter de sortir
pendant les heures chaudes de la journée
·
sortir avec des
vêtements légers et amples en se couvrant la tête
·
aérer les pièces et
occulter les fenêtres
·
ne jamais laisser un
enfant enfermé dans une voiture ou une pièce sans ouverture même quelques
minutes
·
proposer
éventuellement des bains fréquents (un à deux degrés au-dessous de la
température corporelle)
·
éviter les efforts
sportifs importants
Les bains en la piscine ou en mer pouvant déclencher des
crises douloureuses, il est recommandé de proposer à l’enfant de se baigner
quelques minutes à titre d’essai avant d’autoriser les baignades en
insistant cependant sur l’importance de toujours bien sécher le jeune enfant
après. Les baignades en eau froide sont formellement contre-indiquées.
Si
la température ambiante chute brusquement de dix degrés ou plus, l’enfant
drépanocytaire risque une crise douloureuse. Il est important, dans ce cas, de
rappeler aux enfants la nécessité de se couvrir correctement.
Il est souhaitable de transmettre ces recommandations aux enseignants et aux éducateurs (notamment éducateurs sportifs) par l’intermédiaire du médecin scolaire et du PAI (fiche spéciale d’information destinée aux enseignants).
Recommandations
pour les enfants et leur famille en cas de forte chaleur :
La forte chaleur peut entraîner chez votre enfant en
l’absence de mesures préventives un début de déshydratation responsable de
crises douloureuses.
En cas d’alerte de forte chaleur, des précautions
sont nécessaires :
·
faire boire l’enfant
régulièrement des boissons fraîches, en plus du régime alimentaire habituel,
même en l’absence de demande, en l’aidant à boire,
·
ne jamais le laisser
seul dans une voiture ou une pièce mal ventilée, même pour une courte durée,
·
prévoir d’emporter
pour tout déplacement en voiture des quantités d’eau suffisante,
·
éviter de le sortir
pendant les pics de chaleur, particulièrement s’il est bébé,
·
en cas de sortie, le
vêtir légèrement même s’il est nourrisson en préférant des vêtements amples,
légers, de couleur claire sans oublier un chapeau,
·
ne pas hésiter à
découvrir l’enfant dans la maison,
·
s’il s’agit d’un
bébé, ne pas hésiter à le laisser en simple couche à l’intérieur,
particulièrement pendant le sommeil,
·
aérer les pièces,
voiture, locaux et occulter les fenêtres exposées au soleil durant la journée,
·
lui éviter les
efforts sportifs intenses,
·
lui proposer
éventuellement des bains fréquents tièdes (un à deux degrés au dessous de la
température corporelle), ne pas utiliser d’enveloppements glacés ou de vessie
de glace pour le rafraîchir.
·
Les baignades en eau
froide sont déconseillées.
·
Pensez à transmettre
aux enseignants et éducateurs (sportifs notamment) les conseils utiles par
l’intermédiaire du projet d’accueil individualisé (PAI).
·
Si après une période
de forte chaleur, la température chute brusquement de 10 degrés ou plus, pensez
à couvrir correctement votre enfant. En effet, une chute brusque de la
température peut induire une crise douloureuse en l’absence de mesures
préventives ( couvrir correctement l’enfant).
Fiche à
ajouter au projet d’accueil individualisé (PAI) destinée aux enseignants
Recommandations destinées aux enseignants pour l’enfant en cas de forte
chaleur :
La
pathologie dont souffre l’enfant l’expose à des complications graves en cas de
forte chaleur.
Des mesures préventives
simples peuvent lui éviter ces
problèmes :
·
en
toute circonstance, particulièrement en cas de chaleur, incitez l’enfant à
boire abondamment et régulièrement même en classe (un à deux litres pendant le
temps scolaire) et autorisez-le à aller aux toilettes librement,
·
évitez
de sortir l’enfant pendant les périodes chaudes de la journée,
·
en
cas de sortie, assurez-vous qu’il soit légèrement vêtu et porte un chapeau,
·
aérez
et ventilez les pièces, pensez à occulter les fenêtres,
·
Pour
le sport
·
évitez
le sport intensif en cas de forte chaleur,
·
après
un effort sportif, assurez-vous que l’enfant se sèche et se couvre correctement
qu’il boive abondamment,
·
en
cas de chute, ne pas appliquez de glace sur la zone traumatisée,
·
respectez
les contre-indications sportives indiquées par le médecin traitant dans le PAI,
notamment concernant la natation.
·
le séjour en montagne au
dessus de 1500 mètres est formellement déconseillé même l’été.
Fiche 4.14
Mesure de la température corporelle
Quelle est la température corporelle
normale ?
La température « centrale » se situe entre 37°C et 37,5°C. Il existe un
gradient entre la température centrale et chaque site « périphérique » de
mesure, dont les valeurs normales sont différentes selon les études.
Il
existe, en dehors de toute situation pathologique, de multiples facteurs
endogènes et exogènes qui sont susceptibles de faire varier la température
corporelle :
·
le moment de la
journée où elle est prise :+ 0,5°C entre 6 et 18 heures,
·
la saison : un peu
plus élevée en hiver qu’en été.
·
l’âge : l’amplitude
de variation au cours de la journée est plus faible, entre 0,2 et 0,3°C.
·
le sexe : dans la
population féminine, la température est supérieure de 0,2°C en moyenne à la
population masculine, mais elle varie en fonction de l’activité génitale avec
une augmentation d’environ 0,5°C en seconde partie de cycle ainsi qu’en début
de grossesse.
·
la position pour la
mesure : en décubitus et en position assise, la température est en générale
inférieure de 0,3°C à 0,4°C à celle mesurée en position debout.
·
l’alimentation, le
stress, l’émotion et la colère seraient capables d’augmenter la température au
maximum de 0,5°C.
·
l’ingestion d’alcool
peut provoquer des variations dans les deux sens selon le délai séparant
l’ingestion de la prise de température et selon la dose ingérée.
·
l’exercice physique
qui a tendance à augmenter la température.
Quelle méthode de mesure de la température corporelle
utiliser ?
La thermométrie rectale
La
thermométrie rectale a toujours été considérée comme la norme pour mesurer la
température mais de nombreuses études récentes en ont révélé certaines limites.
La température rectale change lentement par rapport à la variation de la
température interne, et on a démontré qu’elle demeure élevée bien après que la
température interne du patient a commencé à baisser, et inversement.
Des
perforations rectales se sont déjà produites, et sans technique de
stérilisation convenable, la thermométrie rectale peut propager des
contaminants souvent contenus dans les selles.
La thermométrie axillaire
Même
s’il est très facile de mesurer la température axillaire (par rapport aux
mesures par voie buccale ou rectale), il est démontré qu’elle procure la plus
mauvaise évaluation de la température interne. Pour prendre ce type de
température, il faut placer un thermomètre au mercure traditionnel bien en
place sur l’artère axillaire, et la mesure est très influencée par les
conditions environnementales.
La thermométrie buccale
Le
foyer sublingual est aisément accessible et donne la température des artères
linguales. Cependant, la température buccale est facilement influencée par
l’ingestion récente d’aliments ou de boissons et par la respiration par la
bouche. Pour mesurer la température buccale, il faut garder la bouche fermée et
la langue abaissée pendant trois à quatre minutes, une tâche souvent difficile à réaliser
La thermométrie auriculaire
Le
thermomètre auriculaire est d’utilisation facile et présente moins de risques
mais il est moins sensible dans la détection des fièvres.
Plages
de température corporelle normale
Méthode
utilisée |
Plage de température
normale |
Rectale |
36,6°C à 38,0°C |
Auriculaire |
35,8°C à 38,0°C |
Buccale |
35,5°C à 37,5°C |
Axillaire |
34,7°C à 37,3°C |
·
d’analyser et de
repérer des risques liées aux prescriptions médicamenteuses.
Dès le début
de l’été,
·
conseiller à vos
patients que vous savez à risque, soit du fait de leur dépendance, soit du fait
de leurs pathologie, soit du fait de leur traitement de se préparer à une
éventuelle canicule
·
en aménageant leur
domicile
·
en prenant
connaissance des mesures de prévention et de protection contre la chaleur
·
en organisant
l’accompagnement et le surveillance des personnes vulnérables
·
en leur proposant de
demander des conseils adaptés à leur pathologie à leur médecin traitant
A l’annonce d’une vague de chaleur ou durant celle-ci
(niveaux de mise en garde et d’actions et de mobilisation maximale) :
·
rappeler les conseils
de protection
·
pour vos patients
ayant un risque majeur, notamment ceux qui prennent un traitement médicamenteux
à risque, conseillez-leur si nécessaire d’aller consulter leur médecin traitant
pour une éventuelle adaptation
·
pour vos patients
ayant peu d’entourage, semblant en difficulté, ayant une conduite inadaptée,
conseillez-leur de se faire connaître auprès des services municipaux
Sur le plan des infrastructures :
·
vérifier qu’il est
possible d’occulter les fenêtres (volets, stores, rideaux),
·
vérifier qu’il est
possible d’occulter les surfaces vitrées des espaces collectifs,
·
envisager d’arroser
les façades du bâtiment les plus exposées au soleil,
·
repérer les pièces
les plus difficiles à rafraîchir,
·
s’assurer qu’il
existe une pièce climatisée ou restant fraîche pouvant accueillir les
résidents,
·
faire vérifier le
fonctionnement du système de rafraîchissement d’air s’il existe (température
moyenne inférieure ou égale à 25°C dans au moins une grande pièce de
l’établissement),
·
rechercher le mode de
fonctionnement (entrées et sorties) laissant pénétrer le moins de chaleur
possible dans le bâtiment,
·
disposer de
thermomètres pour l’air ambiant.
·
disposer d’un nombre
suffisant de ventilateurs, de brumisateurs, de serviettes légères ou de
lingettes à humecter d’eau,
·
contrôler les
modalités d’approvisionnement de votre établissement en eau et en glace,
·
contrôler les
possibilités de distribution de boissons fraîches,
·
prévoir la possibilité
d’adapter les menus apportant de l’eau, repas froids (fruits, crudités,
(possibilité de fractionner les apports) repas susceptibles d’apporter des sels
minéraux (soupes, pains…pour les
personnes que l’on fait boire),
·
définir un protocole
précisant les modalités d’organisation de l’établissement en cas de crise et de
déclenchement de l’alerte, notamment
sur les points suivants :
·
mobilisation des
personnels et rappels éventuels des personnels en congés,
·
adaptation des
plannings,
·
collaboration avec
les familles des résidents,
·
collaboration avec
les réseaux de bénévoles.
En ce qui concerne les résidents
·
repérer les personnes
les plus à risques et les peser (le poids constitue un élément de surveillance
simple),
·
élaborer les
protocoles de surveillance et de prises en charge en cas de fortes chaleurs,
·
demander au médecin
traitant de chaque résident des consignes individualisées en particulier
concernant l’adaptation thérapeutique,
·
vérifier les stocks
de solutés de perfusion,
·
faire vérifier par
les familles ou substituts des familles que les trousseaux d’habits comportent
des vêtements adéquats pour l’été.
A l’annonce
d’une vague de chaleur ou durant celle-ci (niveaux de mise en garde et
d’actions et de mobilisation maximale) :
·
suivre l’évolution
des messages de mise en garde,
·
rappeler les
principes de protection contre la chaleur,
·
organiser la
surveillance des personnes à risques,
·
vérifier que les
professionnels et les autres acteurs ont une bonne connaissance du problème et
connaissent les mesures à prendre pour se protéger des conséquences sanitaires
de la chaleur,
·
fermer fenêtres et
volets, notamment sur les façades exposées au soleil ; les maintenir ainsi
tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure
du local,
·
ouvrir le plus
possible et provoquer des courants d'air dans tout le bâtiment dès que la
température extérieure est plus basse que la température intérieure,
·
supprimer toute
activité physique et sortie aux heures les plus chaudes,
·
surveiller la
température des pièces.
Surveiller
chez les résidents
·
la température
corporelle et le poids,
·
toute modification de
comportement,
·
s’ils ne présentent
pas les signes cliniques suivants : maux de tête, sensation de fatigue
importante, faiblesse, vertiges, malaises, désorientation, troubles du sommeil.
·
amener dans la pièce
rafraîchie tous les résidents pendant au moins trois heures par jour,
·
planifier les
consommations d’eau à intervalles réguliers notamment en repérant les personnes
ne pouvant s’hydrater seules:
·
lister les résidents
en trois groupes :
·
1 : capables de boire seuls: il suffit de
les stimuler et d’organiser la surveillance,
·
2 : nécessité d’une aide partielle ou totale :
organiser l’aide pour qu’ils aient à la fois régulièrement et au total environ
1,5 litre d’eau par jour,
·
3 : ayant des troubles de déglutition :
utiliser de l’eau gélifiée. Signaler au médecin si les prises ne sont pas
suffisantes afin d’envisager une hydratation sous cutanée ou intraveineuse,
·
faire boire, au moins
1,5 litre par jour ou hydrater, avec de l’eau éventuellement aromatisée selon
les goûts la personne, soupes, potages, laitages, thé, tisanes, (même chauds).
·
éviter les boissons à
forte teneur en caféine (café, thé, colas) ou très sucrées (sodas),
·
ne pas faire
consommer de boissons alcoolisées,
·
vêtir les personnes
le plus légèrement possible (vêtements amples et légers),
·
pulvériser de l'eau
sur le visage et les autres parties découvertes du corps, avec un brumisateur
ou avec des bombes aérosols d'eau,
·
appliquer des
lingettes humides, éventuellement rafraîchies au réfrigérateur sur le visage,
·
humidifier la bouche
: rinçages de bouche, pulvérisation d'eau,
·
faire prendre des
douches et des bains frais le plus souvent possible.
·
proposer aux
personnes ayant un risque majeur de consulter leur médecin afin d’adapter leur
prise en charge et notamment leur traitement médicamenteux.
Signes qui doivent alerter : En cas d’apparition de signes pouvant
faire penser à un épuisement dû à la chaleur ou au début d’un coup de
chaleur : ·
modification du comportement habituel, ·
grande faiblesse, grande fatigue, ·
difficulté inhabituelle à se déplacer, ·
étourdissements, vertiges, trouble de la conscience voire
convulsions, ·
nausées, vomissements, diarrhée, ·
crampes musculaires, ·
température corporelle élevée, ·
soif et maux de tête. Ø alerter le médecin, Ø prendre rapidement la température
corporelle, Ø rafraîchir le plus vite
possible : Ø soit la coucher et l’envelopper d’un
drap humide, Ø soit au mieux lui donner une douche
fraîche sur un chariot douche sans
l’essuyer, Ø installer un ventilateur
(enveloppements frais, transfert dans une pièce climatisée, aspersion d’eau
fraîche), Ø faire le plus possible de
ventilation, Ø donner de l’eau fraîche si la
personne est consciente et lucide, Ø ne pas donner d’aspirine ni de
paracétamol. |
Conseils pour les aidants à domicile
des personnes âgées fragiles lors des fortes chaleurs
La personne âgée ne ressent
le besoin de se protéger de la chaleur qu’après une élévation de plusieurs
degrés de la température cutanée (3 à 5°C) alors que chez le sujet jeune, une
augmentation de 0,5°C de la température cutanée entraîne des réflexes de
protection contre la chaleur.
Il est donc nécessaire de la
stimuler pour se protéger d’une augmentation trop importante, de sa température
corporelle qui pourrait entraîner un coup de chaleur aux conséquences
gravissimes.
Avant l’été
sur le plan architectural
·
vérifier la
possibilité d’occulter les fenêtres pour éviter l’exposition au soleil (stores,
volets, rideaux),
·
vérifier la
possibilité de faire des courants d’air sans danger et sans nuisance pour la personne,
·
voir si un
aménagement spécifique dans une pièce plus fraîche est envisageable.
sur le plan matériel
·
s’assurer du bon
fonctionnement du réfrigérateur et du freezer ou congélateur (pour faire des
glaçons),
·
s’assurer de
l’existence d’un ventilateur voire d’un climatiseur en état de marche,
·
s’assurer d’une
disponibilité en quantité suffisante de vêtements adaptées (amples, légers, en
coton),
·
si un transfert est
envisagé dans un endroit ou un étage de l’habitation plus frais, estimer la nécessité d’aides techniques.
sur le plan organisationnel
·
s’assurer de la
coordination des aides, du nombre de visites à domicile prévues, et de
l’adéquation ou non aux besoins de la personne,
·
signaler avec son
accord la personne au CCAS ou au CLIC de la commune dès que la présence d’un
tiers n’est pas assurée de façon permanente,
·
vérifier les
coordonnées des personnes référentes, aussi bien familiales que
professionnelles (médecin traitant, auxiliaire de vie, service de soins…) et
les indiquer sur un document mis en évidence près du téléphone,
·
s’assurer de la
présence ou non de voisinage, de l’ouverture ou non des commerces de proximité
et s’assurer du système prévu pour les courses alimentaires.
A l’annonce d’une vague de chaleur ou durant celle-ci
(niveaux de mise en garde et d’actions et de mobilisation maximale) :
·
suivre l’évolution
des messages de mise en garde,
·
rappeler les
principes de protection contre la chaleur,
·
organiser la
surveillance des personnes à risques,
·
vérifier que les
personnes âgées, leurs familles et les autres acteurs ont une bonne
connaissance du problème et connaissent les mesures à prendre pour se protéger
des conséquences sanitaires de la chaleur,
·
proposer aux
personnes ayant un risque majeur de consulter leur médecin afin d’adapter leur
prise en charge et éventuellement leur traitement médicamenteux.
Maintenir la température de l’habitation la plus basse possible
·
fermer les volets,
stores, rideaux tant que la température extérieure est plus élevée que la
température intérieure. Par contre, dès que la température extérieure baise et
devient inférieure à la température intérieure, ouvrir au maximum les porte et
fenêtres et favoriser les courants d’air,
·
si la personne habite
un appartement exposé à la chaleur, sans possibilité d’une pièce plus fraîche,
organiser, si possible quotidiennement, une sortie dans un lieu climatisé. En
cas d’impossibilité, lui conseiller l’achat d’un ventilateur en lui rappelant
qu’il faut se mouiller régulièrement pour que ce ventilateur ait une efficacité
et revenir la voir.
Lutter contre
l’élévation de la température corporelle :
·
dans la mesure du
possible, une douche fraîche est la meilleure solution. En cas d’impossibilité
ou de refus, une toilette du corps entier permet de refroidir et d’humidifier
la personne,
·
un habillage léger,
ample, en coton permet d’absorber l’humidité et d’éviter les phénomènes de
macération responsable de dermites (éruption rouge et très irritante),
·
des pulvérisations
répétées d’eau fraîche sur le visage et la nuque par des brumisateurs ou un pulvérisateur d’eau,
·
des gants de toilette
mouillés peuvent être stockés dans le frigidaire et être appliqués sur le
visage,
·
favoriser une
alimentation froide et riche en eau (fruit, crudités),
·
prévoir un système
d’évaluation de la consommation journalière d’eau surtout s’il existe plusieurs
intervenants.
Organiser l’accompagnement
·
susciter
l’inscription des personnes âgées, handicapées de votre famille ou dont vous
vous occupez auprès la mairie afin de
qu’elles puissent bénéficier de visites régulières (de bénévoles et/ou
professionnels) en cas de déclenchement du plan d’alerte,
·
s’assurer des relais
d’entraide et solidarité. Etablir la liste des personnes, aidants familiaux, de
voisinage ou professionnels, que la personne peut contacter (liste des
coordonnées mise en évidence à côté du téléphone),
·
prendre régulièrement
des nouvelles au minimum par téléphone,
·
ne pas hésiter à de
nombreuses reprises à conseiller la personne âgée sur les conduites de
protection à adopter.
Repérer les signes d’alerte
·
rechercher
systématiquement des signes pouvant être banalisés par la personne
âgée tels que :
·
troubles du sommeil,
·
troubles du
comportement, agitation, abattement…
·
fatigue…
·
annoncer quand cela
est possible la venue au domicile de la personne âgée ou personne handicapée,
·
préciser à la
personne visitée l’identité et le statut du visiteur ;
·
donner au visiteur,
outre les coordonnées de la personne à visiter, celles des personnes référents
(familiales ou professionnelles),
·
remettre au visiteur
un thermomètre pour mesurer la température dans l’appartement.
Les points à
observer ou vérifier par le visiteur :
·
personne vivant seule
n’ayant au moins deux visites par jour oui/non
·
protection du soleil
(rideaux, volets fermés) oui/non
·
température
inférieure à 28°C ou 25°C ? oui/non
·
réfrigérateur en état
de marche oui/non
·
boissons disponibles oui/non
·
personne habillée
légèrement oui/non
·
personne connaissant
les mesures de prévention oui/non
·
téléphone oui/non
·
coordonnées
téléphoniques indispensables en évidence dans
l’appartement près du téléphone oui/non
·
demander à la
personne ce dont elle a besoin, répéter les consignes de protection de la
chaleur :
·
ne pas ouvrir les
fenêtres la journée, fermer les volets,
·
ne pas sortir aux
heures les plus chaudes de la journée,
·
s’hydrater : au moins 1,5 l/j,
·
manger plus souvent
si manque d’appétit aux repas principaux,
·
se rafraîchir en se
mouillant la peau (brumisation du corps et des vêtements avec brumisateurs ou
vaporisateurs) et en se mettant si possible devant un ventilateur, se tenir
dans les pièces les plus fraîches de l’habitat,
·
prendre des douches
fréquentes,
·
porter des vêtements
légers en coton, amples,
·
demander à la
personne de donner de ses nouvelles par téléphone au moins une fois par jour à
son entourage familial (ou au numéro éventuellement prévu).
·
signaler la situation
au service concerné,
·
palier dans toute la
mesure du possible les points déficients de votre mieux,
·
programmer une
nouvelle visite.
Pour les
visiteurs ou les professionnels de santé
Rechercher
des signes d’alerte de l’épuisement dû à la chaleur et ou du coup de chaleur
On recherchera systématiquement lors des passages ou des
visites des signes pouvant être banalisés par la personne âgée :
·
modifications du
comportement habituel,
·
troubles du sommeil,
·
maux de tête,
vertiges,
·
fatigue importante,
sensation de malaise,
·
difficultés à se
déplacer dans la chambre ou à rester dans un fauteuil,
·
nausées,
vomissements, diarrhée,
·
propos confus,
incohérent,
·
crampes musculaires.
Si température supérieure à 38,5°C ou
signes d’alerte repérés appeler le médecin traitant ou les premiers secours en
composant le 15.
en attendant
le médecin
·
coucher la personne
dans son lit,
·
la déshabiller,
·
soit :
·
l’envelopper d’un
drap humide (eau froide, voire draps conservés au frigidaire si possible) et
brumiser (ou pulvériser) de l’eau froide sur tout le corps,
·
soit, si possible,
lui donner une douche fraîche,
·
installer un
ventilateur,
·
maintenir l’humidité
du drap en permanence,
·
ne pas donner
d’aspirine ni de paracétamol,
·
faire boire si bon
état de conscience et pas de risque de fausses routes,
·
mettre en position
latérale de sécurité si personne inconsciente.
UE FAIRE FACE A UN COUP DE CHALEU
En période
caniculaire, les risques pour les compétiteurs comme pour le public sont
importants
Vous devez
avoir établi un protocole décisionnel précis permettant l’annulation (ou le
report) de la manifestation en cas de forte chaleur (niveaux de mise en garde
et d’action et de mobilisation maximale).
En fonction du lieu de la manifestation et des seuils
d’alerte vous devez avoir :
·
recensé et adapté les
locaux qui seront suffisamment ventilés et/ou rafraîchis (locaux ou se
déroulent la compétition, locaux où se tient le public, la presse, locaux
techniques, vestiaires etc.),
·
prévu le renforcement
des équipes de secouristes et leur formation aux premiers gestes de
refroidissement et de prise en charge de victimes de pathologies liées à la
chaleur,
·
prévu le renforcement
de l’approvisionnement en boissons fraîches,
·
étudié les conditions
d’ensoleillement, notamment du public (gradins).
En période de fortes chaleurs
·
prendre contact avec
le médecin conseiller de la Direction régionale et départementale de la
jeunesse et des sports (DRDJS) ou, à défaut, avec le Secrétariat général de la
préfecture de région,
·
informer les
participants et le public des conditions particulières,
·
informer
l’encadrement médical et paramédical des compétiteurs des conditions
·
diffuser des
recommandations par affichage ou sonorisation ; indiquer les zones
rafraîchies ou climatisées,
·
renforcer les équipes
de secouristes, formés et équipés pour des interventions auprès des
compétiteurs et du public,
·
augmenter les stocks
de boisson fraîches,
·
décaler les horaires
des manifestations,
·
fermer certains accès
au public s’ils sont trop exposés au soleil,
·
annuler la
manifestation si besoin.
(clubs sportifs, clubs ou centres de vacances
accueillant une clientèle sportive)
Responsables de salles de sport et structures
« indoor » (à l’exception des piscines)
Avant l’été
·
sur le plan
architectural : vérifier la fonctionnalité des stores, volets,
climatisation de l’établissement s’il en dispose,
·
étudier les
possibilités de limiter les entrées de chaleur dans les salles,
·
disposer d’au moins
un thermomètre par salle,
·
vérifier la
fonctionnalité du réseau d’adduction d’eau potable et le fonctionnement des
douches,
·
contrôler les
modalités de distribution de boissons fraîches,
·
afficher les
recommandations aux sportifs (cf. supra) sur les panneaux ad hoc.
Lors des périodes de fortes
chaleurs
·
renouveler si besoin
l’affichage et les mises en garde aux sportifs qui se présentent (cf. supra),
·
surveiller la
température des salles et pièces,
·
prendre contact avec
les entraîneurs et enseignants pour les informer des conditions de température
dans les salles,
·
envisager la
restriction des horaires d’ouverture (matin et soir) en fonction des niveaux
d’alerte transmis par Météo-France,
·
envisager la
fermeture de l’établissement,
Etre attentif aux signes et plaintes des pratiquants et du public
Avant l’été :
·
étudier les
conditions d’ensoleillement de la structure,
·
étudier et vérifier
la fonctionnalité des vestiaires, douches,
·
mettre en place des
thermomètres pour mesurer la température ambiante,
·
contrôler les
modalités de mise à disposition de boissons fraîches,
·
afficher les
recommandations aux sportifs (cf. supra) sur les panneaux ad hoc,
·
vérifier les
possibilités de fermeture efficace de l’accès aux installations.
Lors des périodes de fortes
chaleurs (niveaux de
mise en garde et d’actions ou de mobilisation maximale)
·
renouveler si besoin
l’affichage et les mises en garde aux sportifs qui se présentent (cf.
supra) ,
·
surveiller la
température des salles et pièces ,
·
prendre contact avec
les entraîneurs et enseignants pour les informer des conditions de température
dans les salles,
·
être attentif aux
signes et plaintes des pratiquants et du public (cf. supra),
·
interdire l’accès aux
gradins s’ils sont au soleil,
·
envisager la
restriction des horaires d’ouverture (matin et soir) en fonction des niveaux
d’alerte transmis par Météo France,
·
envisager la
fermeture de l’établissement.
Avant l’été
·
étudier
l’ensoleillement de la structure et les possibilités de créer des zones
d’ombre,
·
étudier et vérifier
la fonctionnalité des vestiaires, douches,
·
mettre en place des
thermomètres dans les structures,
·
contrôler les modalités
de mise à disposition de boissons fraîches.
Lors des périodes de fortes
chaleurs (niveau de
mise en garde et d’actions ou de mobilisation maximale):
Les périodes de fortes chaleurs sont propices à un afflux de
clientèle. L’attention doit être attirée sur les risques de noyades dues :
·
à la surfréquentation
et aux difficultés de surveillance,
·
à la baignade de
personnes âgées et/ou présentant des pathologies sous-jacentes.
Il faut
donc :
·
redoubler de
vigilance, en particulier vis-à-vis des personnes âgées ou de la clientèle
« inhabituelle »,
·
mettre en place des
zones d’ombre (tente amovibles),
·
inciter les baigneurs
(et surtout les non baigneurs, accompagnants) à rester à l’ombre, à boire et à
se protéger du soleil (lunettes, chapeau, crèmes solaires).
Recommandations pour les encadrants (éducateurs sportifs, entraîneurs)
En cas de
forte chaleurs, (niveau de mise en garde et d’actions ou de mobilisation
maximale)
Il faut :
· décaler l'entraînement vers des heures fraîches (en matinée
ou soirée)
· limiter la durée de l'entraînement à 1 h à 1 h 30,
· conseiller des douches fréquentes,
· vérifier votre stock de boissons fraîches,
· vérifier (au besoin à l’aide d’un carnet de notes) les
apports en liquide de l’ensemble des sportifs dont vous avez la charge,
· commencer les séances d’entraînement par une mise en garde
sur les conditions météorologiques.
La chaleur expose les nourrissons et les enfants au coup de
chaleur et au risque de déshydratation rapide : ils sont plus sensibles à
ces risques du fait de leur jeune âge (thermorégulation moins efficace, part
d’eau dans leur poids corporel plus important que celui de l’adulte) ; par
ailleurs, ils ne peuvent accéder sans aide extérieure à des apports hydriques
adaptés.
Afin de
protéger les enfants, il est rappeler aux parents les conseils suivants :
· les faire boire régulièrement des boissons fraîches, en plus
du régime alimentaire habituel, même en l’absence de demande, en l’aidant à
boire,
· ne jamais les laisser seuls dans une voiture ou une pièce
mal ventilée, même pour une courte durée,
· prévoir d’emporter pour tout déplacement en voiture des
quantités d’eau suffisante,
· éviter de les sortir à l’extérieur pendant les pics de
chaleur, particulièrement s’il s’agit d’un nourrisson (moins de un an),
· en cas de sortie, les vêtir légèrement en préférant des
vêtements amples, légers, de couleur claire sans oublier un chapeau,
· à l’intérieur, ne pas hésiter à laisser les bébés en simple
couche, particulièrement pendant le sommeil,
· aérer les pièces, voiture, locaux et occulter les fenêtres
exposées au soleil durant la journée,
· leur proposer des bains fréquents dans la journée (un à deux
degrés au-dessous de la température corporelle).
Les signes qui doivent alarmer :
Les premiers signes du coup
de chaleur associent une fièvre, une pâleur, une somnolence ou une agitation
inhabituelle, une soif intense avec une perte de poids. Il faut mettre l’enfant
dans une pièce fraîche, lui donner immédiatement et régulièrement à boire,
faire baisser la fièvre par un bain un à deux degrés au-dessous de la
température corporelle.
En cas de signes de gravité :
Troubles de la conscience, refus ou impossibilité de boire, couleur anormale de la peau, fièvre supérieure à 40°C, appeler sans tarder le SAMU en composant le 15.
Pour le
personnel encadrant les enfants :
A savoir : Durant
ces périodes de forte chaleur, il faut respecter ces consignes qui permettent
de diminuer le risque de déshydratation et d’améliorer le confort des enfants.
En
cas de nausée, de vomissements, de diarrhée, de fièvre, de refus persistant de
boire, de crampes, de maux de tête, il faut avertir les parents pour qu’ils
contactent leur médecin.
Il faut suivre
les principes suivants pour ces enfants
Prévoir
les boissons en permanence durant toute la journée et
faire boire systématiquement avant même une demande de l’enfant ou la sensation
de soif
Respect des suppléments sodés prescrits par le médecin
Pas d’effort intense, pas d’activité sportive durant cette
période
Concernant les
sorties et les déplacements :
· Horaires : en
dehors des heures d’ensoleillement autant que possible,
· Lieux :
privilégier les espaces rafraîchis (idéalement 5°C en dessous de la température
ambiante) ou en permanence ombragés et frais (pas sous des verrières),
· Protection
solaire : porter
des vêtement amples, légers, de couleur claire, couvrant les parties exposées
de la peau, avec un chapeau large, utiliser abondamment de la crème solaire
(indice de protection élevé),
· Proposer si possible des douches ou des bains fréquents
(avec une eau à 2°C en dessous de la température corporelle)
Concernant
l’habitation :
Durant la journée :
·
protéger les façades,
fenêtres exposées au soleil : fermer les volets, stores, rendre les
surfaces opaques ou réfléchissantes (coller éventuellement des couvertures de
survie),
·
maintenir les
fenêtres fermées si la température extérieure est supérieure à la température
intérieure,
·
déshabiller l’enfant,
laisser les nourrissons en simple couche à l’intérieur,
·
penser à mouiller les
vêtements, pulvériser de l’eau sur le visage et les parties découvertes du
corps avec un brumisateur ou un aérosol d’eau,
·
ne jamais laisser un
enfant dans un espace restreint fermé (pièce, voiture),
·
les ventilateurs
n’augmentent le rafraîchissement que si la peau est humidifiée.
Durant la soirée :
·
provoquer des
courants d’air quand la température à l’extérieur est plus basse qu’à
l’intérieur du lieu de vie.
Avant l’été :
·
vérifier la
fonctionnalité ou installation de stores, volets, climatisation de
l’établissement,
·
étudier les
possibilités de limiter les entrées de chaleur dans les salles,
·
disposer d’au moins
un thermomètre par salle,
·
sensibiliser les
professionnels au contact des jeunes aux risques encourus lors de canicule, au
repérage des troubles pouvant survenir, aux mesures de prévention et de
signalement à mettre en œuvre,
·
affichage d’informations
dans les salles de classes et cantine,
·
veillez aux
conditions de stockage des aliments (cantine).
Lors
d’une vague de chaleur (niveaux de mise en garde et d’actions ou de
mobilisation maximale)
·
éviter les
expositions prolongées au soleil : sport, promenades en plein air…,
·
limiter les dépenses
physiques (adapter la grille d’activité en diminuant les activités à caractère
physique ou se déroulant au soleil),
·
vérifier la
température des installations (notamment les structures de toile et baies
vitrées exposées au soleil) et avoir solution de "repli" dans endroit
"frais" (stores, ventilation, climatisation),
·
distribuer
régulièrement de l'eau (veiller à sa qualité),
·
adapter
l'alimentation (veiller à la qualité : chaîne du froid…),
·
aménager les horaires
pour certaines activités (décalage tôt le matin ou plus tard le soir),
·
vigilance
particulière des personnes connues comme porteuses de pathologies respiratoires
et des personnes handicapées,
·
si prise de
médicaments : vérifier les modalités de conservation, effets secondaires en
demandant avis auprès des médecins scolaires,
·
veiller à pouvoir
emmener éventuellement un enfant dans un endroit frais,
·
fermer les volets et
les rideaux des façades les plus exposées au soleil durant toute la journée,
·
maintenir les fenêtres
fermées tant que la température extérieure est supérieure à la température
intérieure.
Avant l’été
·
vérifier la
fonctionnalité ou installation de stores, volets, climatisation de
l’établissement,
·
étudier les
possibilités de limiter les entrées de chaleur dans les salles,
·
disposer d’au moins
un thermomètre par salle,
·
vérifier la fonctionnalité
du réseau d’adduction d’eau potable et le fonctionnement des douches,
·
contrôler les
modalités de distribution de boissons fraîches,
·
mettre à disposition
les recommandations « grands publics » sur les présentoirs ad hoc,
·
sensibiliser les
professionnels au contact des jeunes aux risques encourus lors de canicule, au
repérage des troubles pouvant survenir, aux mesures de prévention et de
signalement à mettre en œuvre,
·
affichage
d’informations dans les structures ou
centres accueillant les jeunes,
·
veiller aux
conditions de stockage des aliments.
Lors
d’une vague de chaleur (niveau de mise en garde et d’actions ou de mobilisation maximale)
·
éviter les
expositions prolongées au soleil : sport, promenades en plein air…
·
limiter les dépenses
physiques,
·
vérifier la
température des installations (notamment les structures de toile et baies
vitrées exposées au soleil) et avoir solution de "repli" dans endroit
"frais" (stores, ventilation, climatisation),
·
distribuer
régulièrement de l'eau (veiller à sa qualité),
·
adapter
l'alimentation (veiller à la qualité : chaîne du froid…),
·
aménager les horaires
pour certaines activités (décalage tôt le matin ou plus tard le soir),
·
vigilance
particulière des personnes connues comme porteuses de pathologies respiratoires
et des personnes handicapées,
·
si prise de
médicaments : vérifier les modalités de conservation, effets secondaires en
demandant avis auprès des médecins,
·
adapter la grille
d’activité en diminuant les activités à caractère physique ou se déroulant au
soleil,
·
veiller à ce que les
enfants soient vêtus de façon adaptée (chapeau, vêtements légers..),
·
veiller à pouvoir
emmener éventuellement un enfant dans un endroit frais,
·
lors de centre de
vacances sous tentes, veiller à ce que les tentes soient situées à l’ombre et
que les enfants n’y séjournent pas lors de fortes chaleurs,
·
fermer les volets et
les rideaux des façades les plus exposées au soleil durant toute la journée,
·
maintenir les
fenêtres fermées tant que la température extérieure est supérieure à la température
intérieure,
·
ouvrir les fenêtres
tôt le matin et après le coucher du soleil et la nuit et provoquer des courants
d'air dans tout le bâtiment dès que la température extérieure est plus basse
que la température intérieure,
·
faire prendre
régulièrement des douches,
·
éviter les baignades
en eau très froide (risque d’hydrocution).
Sur le plan architectural :
·
vérifier qu’il est
possible d’occulter les fenêtres (volets, stores, rideaux),
·
vérifier qu’il est
possible d’occulter les surfaces vitrées des espaces collectifs,
·
envisager des
dispositifs pour arroser les façades les plus exposées,
·
repérer les pièces
les plus difficiles à rafraîchir,
·
s’assurer qu’il
existe une pièce pouvant rester fraîche pour accueillir les hébergés,
·
faire vérifier le
fonctionnement du système de climatisation ou de rafraîchissement d’air s’il
existe,
·
rechercher le mode de
fonctionnement (entrée et sortie) faisant entrer le moins de chaleur possible
dans le bâtiment, vérifier que vous disposez de thermomètres.
·
vérifier que vous
disposez d’ un nombre suffisant de ventilateurs,
·
contrôler les
modalités d’approvisionnement de votre établissement en eau et en glace,
·
contrôler les
possibilités de distribution de boissons fraîches,
·
prévoir la
possibilité d’adapter les menus (apportant de l’eau, repas froids),
·
organiser un système
de vestiaire fermant à clef et gratuit de telle manière que les personnes
hébergées y déposent leurs vêtements.
En ce qui
concerne les hébergés :
·
élaborer les
protocoles de surveillance et de prises en charge en cas de fortes chaleurs.
Lors de fortes chaleurs (niveau de mise
en garde et d’actions ou de mobilisation maximale)
·
fermer fenêtres et
volets, notamment sur les façades exposées au soleil ; les maintenir ainsi
tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure
du local,
·
ouvrir le plus
possible et provoquer des courants d'air dans tout le bâtiment dès que la
température extérieure est plus basse que la température intérieure,
·
surveiller la
température des pièces.
Surveiller
chez les personnes hébergées :
·
repérer les personnes
les plus à risques,
·
repérer s’ils ne
présentent pas les signes cliniques suivants : maux de tête, sensation de
fatigue importante, faiblesse,
vertiges, malaises, désorientation.
Organiser la
sortie du centre d’hébergement d’urgence :
·
donner une ou deux
bouteilles d’eau au départ le matin
·
donner la liste des
points d’eau potable, des fontaines, des plans d’eau, des douches,
·
délivrer les conseils
en matière de protection contre le soleil (se mettre à l’ombre, endroits
ventilés), distribuer casquette, T-shirt,
·
donner les adresses
des accueils de jour ouverts pour la période
·
délivrer des conseils
pour adapter la nourriture (fruits, légumes),
·
indiquer les endroits
dans lesquels il est possible pour une personne sans abri de déposer ses
vêtements (vestiaires fermant à clef et gratuit),
·
indiquer les endroits
publics frais (galeries commerciales, cinémas, certains monuments historiques),
·
déconseiller
l’activité physique ou l’exposition au soleil
·
donner les adresses
des accueils de jour ouverts pendant la période
Sur le plan architectural :
·
vérifier qu’il est
possible d’occulter les fenêtres (volets, stores, rideaux),
·
vérifier qu’il est
possible d’occulter les surfaces vitrées des espaces collectifs,
·
envisager des
dispositifs pour arroser les façades les plus exposées,
·
repérer les pièces
les plus difficiles à rafraîchir,
·
s’assurer qu’il
existe une pièce pouvant rester fraîche pour accueillir les hébergés,
·
faire vérifier le
fonctionnement du système de rafraîchissement d’air s’il existe,
·
rechercher le mode de
fonctionnement (entrée et sortie) faisant entrer le moins de chaleur possible
dans le bâtiment, vérifier que vous disposer de thermomètres.
·
vérifier que vous
disposez d’ un nombre suffisant de ventilateurs,
·
contrôler les
modalités d’approvisionnement de votre établissement en eau et en glace,
·
contrôler les
possibilités de distribution de boissons fraîches,
·
prévoir la
possibilité d’adapter les menus (apportant de l’eau, repas froids).
En ce qui concerne les personnes hébergées
·
élaborer les
protocoles de surveillance et de prises en charge en cas de fortes chaleurs,
·
vérifier les stocks
de solutés de perfusion,
·
vérifier que des
vêtements adéquats pour l’été sont disponibles.
Lors de fortes chaleurs (niveau de mise en garde et
d’actions ou de mobilisation maximale)
·
fermer fenêtres et
volets, notamment sur les façades exposées au soleil ; les maintenir ainsi
tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure
du local,
·
ouvrir le plus
possible et provoquer des courants d'air dans tout le bâtiment dès que la
température extérieure est plus basse que la température intérieure,
·
surveiller la
température des pièces.
Surveiller chez les hébergés
·
s’ils ne présentent
pas les signes cliniques suivants : maux de tête, sensation de fatigue
importante, faiblesse, vertiges,
malaises, désorientation.
·
planifier les
consommations d’eau à intervalles réguliers notamment en listant les personnes
ne pouvant s’hydrater seules ; faire boire ou hydrater, au moins un litre
et demi par jour, avec soupes, potages, laitages, thé, tisanes, (même chauds).
·
éviter les boissons
alcoolisées ou à forte teneur en caféine (café, thé, colas) ou très sucrées
(sodas),
·
recommander le port
de vêtements amples et légers, si nécessaire en mettre à disposition,
·
faciliter et
recommander l’accès aux douches.
Avant l’été :
·
recenser les
points d’eau (eau potable, fontaines, plans d’eau, douches…), les endroits
frais (métro..) ainsi que les endroits frais (galeries commerciales,…) vers
lesquels les sans abri pourront être orientés en cas de fortes chaleurs,
·
prévoir une augmentation
de la capacité d’accueil des personnes sans abri dans les centres
d’hébergement : accès aux douches, mise à disposition de vestiaires fermés
à clef, installations de fontaines réfrigérées,
·
prévoir pour les
équipes de rue le matériel nécessaire pour rafraîchir les personnes sans
abri (glacières, sacs réfrigérants, eau) et pour les protéger du soleil
(casquettes, t-shirts, …),
·
sensibiliser les
équipes de rue aux risques liés à la canicule : repérage des situations à
risque (crampes, syncopes, épuisement, coup de chaleur) et aux premiers gestes
de refroidissement thérapeutique (aspersion, pulvérisation d’eau, mise à
l’abri).
Lors de fortes chaleurs (niveau de mise
en garde et d’actions ou de mobilisation maximale)
·
renforcer les
effectifs de personnel dans les équipes mobiles,
·
augmenter le nombre
de maraudes ; en mettre en place également dans la journée.
Pour les personnes à la rue
·
distribuer des
bouteilles d’eau fraîche et conseiller de boire régulièrement (jour et nuit)et
d’éviter l’alcool,
·
indiquer les points
d’eau : eau potable, fontaines, plans d’eau, douches,
·
indiquer et inciter à
rejoindre les endroits frais, rester à l’ombre, choisir des endroits ventilés,
·
distribuer
casquettes, T-shirt pour qu’ils puissent se dévêtir, brumisateurs,
·
adapter
l’alimentation (privilégier légumes frais et fruits),
·
élargir la
distribution de tickets gratuit d’accès aux bains douches,
·
rappeler les conseils
grand public.
Equipes
intervenant dans la rue
·
rechercher les
personnes (connues des équipes de rue ou des centres d’hébergement) qui ne se
manifestent plus ou qui présentent un état pathologique,
·
faciliter l’accès des
personnes sans abri aux douches, lieux publics frais qui ont été repérés
auparavant,
·
favoriser l’accès aux
centres d’hébergement les plus proches (douches, repos),
·
faire connaître les
lieux équipés de vestiaires fermés et gratuits et inciter les personnes sans
abri à y déposer leurs vêtements,
·
surveiller leur état
de santé et les questionner (maux de tête, fatigue intense, faiblesse,
vertige..).
·
aider les personnes
auprès desquelles vous intervenez à intégrer les recommandations en direction
du grand public,
·
repérer les personnes
les plus à risque : personnes isolées, à très bas revenus, mal logées,
ayant un travail en extérieur, ayant des antécédents médicaux, consommatrices
d’alcool,
·
participer à l’étude
des conditions d’habitat (volet extérieurs, rideaux ou stores, réfrigérateur),
·
adresser des demandes
d’aménagement ou d’équipement aux organismes sociaux susceptibles d’aider
financièrement à l’amélioration des conditions de vie (achat d’un
réfrigérateur, pose de volets etc.),
·
aider au repérage
d’un lieu climatisé proche du domicile,
·
évaluer la
compréhension des messages de prévention (barrières linguistiques,
culturelles…),
·
établir un réseau de
« veille » autour de ces personnes, incluant le médecin traitant,
l’entourage familial, le voisinage,
·
Veiller au maintien
de la distribution de l’eau dans les logements en cas de difficultés
économiques majeures.
En cas de
fortes chaleurs (niveau de mise en garde et d’actions ou de mobilisation
maximale)
·
afficher ou
distribuer les documents de recommandations générales dans les parties communes
des logements sociaux, les lieux d'accueil des services sociaux et les
permanences associatives.
·
prendre contact avec
les personnes ou familles les plus à risque (cf. supra).
Renouveler oralement les messages de
prévention basiques
·
ne
pas sortir durant les périodes les plus chaudes,
·
fermer
les volets et rideaux,
·
vérifier
le fonctionnement du réfrigérateur,
·
s’habiller
légèrement,
·
boire
régulièrement,
·
ne
pas consommer d’alcool et des boissons très sucrées,
·
prendre
des douches ou bains régulièrement,
·
inciter
la personne ou un membre de la famille à prendre contact quotidiennement,
·
vérifier
la connaissance d’un lieu rafraîchi proche du domicile où se rendre
quotidiennement.
Rappeler les messages simples pour les
travailleurs
·
boire,
au minimum, l’équivalent d’un verre d’eau toutes les vingt minutes, même si on
n’a pas soif,
·
se
mettre à l’ombre si le travail s’effectue à l’extérieur,
·
porter
des vêtements légers qui permettent l’évaporation de la sueur (ex. vêtements de
coton),
·
se
couvrir la tête et porter des vêtements légers de couleur claire pour
travailler à l’extérieur,
·
reporter
les tâches ardues aux heures les plus fraîches de la journée,
·
s’abstenir
de boire de l’alcool,
·
redoubler
de prudence si on a des antécédents médicaux,
·
signaler
les comportements inhabituels à ses compagnons de travail ainsi qu’à
l’employeur.
Avant l’été :
·
vérifier
s’il y a lieu la climatisation de l’établissement,
·
étudier
les possibilités de limiter les entrées de chaleur dans les cellules et salles communes,
·
disposer
d’au moins un thermomètre par salle commune,
·
vérifier
la fonctionnalité du réseau d’adduction d’eau potable et le fonctionnement des
douches,
·
prévoir
des modalités de distribution de boissons fraîches,
·
mettre
à disposition les recommandations « grand public » sur des
présentoirs ad hoc,
·
sensibiliser
les professionnels au contact des personnes détenus, en particulier les
personnels de surveillance aux risques encourus lors de canicule, au repérage
des troubles pouvant survenir, aux mesures de prévention et de signalement à
mettre en œuvre,
·
faciliter
l’accès au service médical afin d’adapter les recommandations pour les
personnes malades ou sous traitement,
·
afficher
les informations dans les locaux communs,
·
veillez
aux conditions de stockage des aliments.
Lors d’une vague de chaleur (niveau de mise
en garde et d’actions ou de mobilisation maximale)
·
faciliter
l’accès aux douches (une ou plusieurs par jour),
·
baisser
la température des douches,
·
vérifier
la température des pièces,
·
distribuer
systématiquement de l'eau fraîche,
·
adapter
l'alimentation (veiller à la qualité : chaîne du froid…),
·
vigilance
particulière des personnes connues comme porteuses de pathologies respiratoires
et des personnes handicapées,
·
arrosage
des cours de promenade, des murs pour les rafraîchir ou installation de
brumisateurs,
·
recommander
une tenue vestimentaire adaptée aux fortes chaleurs y compris en détention et
lors des activités,
·
prévoir
un vestiaire pour les personnes
indigentes,
·
installation
de ventilateurs dans les parloirs et autorisation d’amener des bouteilles
d’eau,
·
limiter
ou aménager les horaires des activités extérieures (remplacement d’activités
extérieures par des activités se déroulant à l’intérieur ou déplacement des
activités externes, notamment sportives, très tôt le matin),
·
rallonger
la durée des promenades dans les maisons d’arrêt et les maisons centrales, si
les cours de promenades permettent un rafraîchissement,
·
faciliter
l’accès plus large à des ventilateurs (notamment gratuité pour les personnes
indigentes.
Avant
l’été :
·
vérifier
s’il y a lieu , le système de rafraîchissement de l’établissement,
·
étudier
les possibilités de limiter les entrées de chaleur dans les salles,
·
disposer
d’au moins un thermomètre par salle,
·
vérifier
la fonctionnalité du réseau d’adduction d’eau potable et le fonctionnement des
douches,
·
prévoir
des modalités de distribution de boissons fraîches,
·
mettre
à disposition les recommandations « grands publics » sur les
présentoirs ad hoc,
·
sensibiliser
les professionnels au contact des personnes retenues aux risques encourus lors
de canicule, au repérage des troubles pouvant survenir, aux mesures de
prévention et de signalement à mettre en œuvre,
·
faciliter
l’accès au service médical afin d’adapter les recommandations pour les
personnes malades ou sous traitement,
·
afficher
les informations dans les locaux communs,
·
veiller
à les rendre accessible : interprétariat,
·
veiller
aux conditions de stockage des aliments.
Lors
d’une vague de chaleur (niveau de mise
en garde et d’actions ou de mobilisation maximale)
·
faciliter
l’accès aux douches (une ou plusieurs par jour),
·
baisser
la température des douches,
·
vérifier
la température des pièces,
·
distribuer
régulièrement de l'eau fraîche,
·
adapter
l'alimentation (veiller à la qualité : chaîne du froid…),
·
avoir
une vigilance particulière pour les personnes connues comme porteuses de
pathologies respiratoires et des personnes handicapées ou aux âges extrêmes (
nourrissons et personnes âgées),
·
en
cas de présence de nourrissons ou personnes âgées se référer aux recommandations adéquates,
·
fermer
les volets et les rideaux des façades les plus exposées au soleil durant toute
la journée,
·
recommander
une tenue vestimentaire adaptée, prévoir un vestiaire pour les personnes
indigentes.
Avant
l’été
Sur le plan architectural :
·
vérifier qu’il est
possible d’occulter les fenêtres (volets, stores, rideaux),
·
vérifier qu’il est
possible d’occlure les surfaces vitrées des espaces collectifs,
·
repérer les pièces
les plus difficiles à rafraîchir,
·
d’assurer qu’il
existe une pièce rafraîchie ou restant fraîche pouvant accueillir les
résidents,
·
faire vérifier le
fonctionnement du système de rafraîchissement d’air s’il existe,
·
rechercher le mode de
fonctionnement (entrée et sortie) faisant entrer le moins de chaleur possible
dans le bâtiment, vérifier que vous disposer de thermomètres.
·
vérifier que vous
disposez un nombre suffisant de ventilateurs,
·
contrôler les
modalités d’approvisionnement de votre établissement en eau et en glace,
·
contrôler les
possibilités de distribution de boissons fraîches,
·
prévoir la
possibilité d’adapter les menus (apportant de l’eau, repas froids.
Lors de fortes chaleurs (niveau
de mise en garde et d’actions ou de mobilisation maximale)
Organiser l’établissement
·
fermer fenêtres et
volets, notamment sur les façades exposées au soleil ; les maintenir ainsi
tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure
du local,
·
ouvrir le plus
possible et provoquer des courants d'air dans tout le bâtiment dès que la
température extérieure est plus basse que la température intérieure,
·
supprimer toute
activité physique et sortie aux heures les plus chaudes,
·
surveiller la
température des pièces.
Organiser
la sortie du centre d’hébergement d’urgence
·
donner la liste des
points d’eau potable, des fontaines, des plans d’eau, des douches,
·
délivrer les conseils
en matière de protection contre le soleil (se mettre à l’ombre, endroits
ventilés), distribuer crème solaire, casquette, T-shirt,
·
délivrer des conseils
pour adapter la nourriture (fruits, légumes),
·
indiquer les endroits
publics frais (galeries commerciales, cinémas, certains monuments historiques),
·
déconseiller
l’activité physique ou l’exposition au soleil.
4.2.2.
Recommandations sanitaires vis-à-vis des aliments
Canicule : faites attention à la chaîne du froid
et
adaptez votre
alimentation
La chaîne du froid |
Le maintien à basse température d’aliments réfrigérés permet d’une part de ralentir la croissance des micro-organismes et ainsi de limiter la survenue de toxi-infections alimentaires, et d’autre part de conserver les qualités nutritionnelles et organoleptiques aux aliments. L’efficacité de cette chaîne du froid va dépendre du niveau de la température de réfrigération mais également du maintien de cette réfrigération.
Si une réglementation[1] existe visant à faire respecter la chaîne du froid du fabricant au distributeur, en revanche seule la responsabilité personnelle du consommateur est en jeu pour ce qui concerne les conditions de conservation des aliments précédant le stade de la consommation.
Les périodes de forte chaleur pouvant rendre plus difficile le respect de cette chaîne du froid, il faut donc bien identifier, chez le consommateur, les situations qui pourraient l’exposer aux risques microbiologiques induits par ces conditions extrêmes. Il peut s’agir de risques liés aux catégories d’aliments et à certaines pratiques domestiques. De plus, certaines populations de personnes sensibles sont concernées.
Les différents types de micro-organismes et l’influence de la température |
Il existe schématiquement
deux types de flores de micro-organismes rencontrés dans les denrées
alimentaires :
-
la
flore dite d’altération qui est responsable essentiellement de contamination de
surface : c’est le cas par exemple des lactobacilles . Cette flore
d’altération, qui n’est pas pathogène pour l’homme, constitue en quelque sorte
une alerte quant au niveau de qualité organoleptique (couleur, odeur, goût) et
par la suite microbiologique de la denrée dès lors que la croissance du
micro-organisme est suffisante ;
-
la
flore pathogène susceptible, sous certaines conditions, d’induire chez le
consommateur des toxi-infections alimentaires. Il s’agit par exemple des
staphylocoques, des salmonelles, de Listeria
monocytogenes etc…
Tous les micro-organismes
ne sont pas égaux devant les fortes et les basses températures. En effet,
certains présentent une sensibilité différentielle au froid et voient leur
croissance suspendue à de basses températures, d’autres au contraire conservent
un pouvoir de multiplication dans ces conditions. La figure 1 illustre
l’échelle de croissance des principaux micro-organismes pathogènes en fonction
du niveau de la température.
Figure 1 :
Effet de la température sur les principaux micro-organismes pathogènes gardant
une capacité de croissance aux basses températures (d’après CM. Bourgeois, JF.
Mescle, J. Zucca, Microbiologie alimentaire, 1996)
Température Influence de la
température
30-37°C Croissance de
la plupart des micro-organismes
> 20°C Développement
de la toxinogénèse des staphylocoques
et de Clostridium botulinum
10°C Arrêt
de la toxinogénèse de Clostridium
botulinum et des
staphylocoques
6-7°C Croissance
de Bacillus cereus
Croissance des salmonelles
Arrêt de la croissance des staphylocoques
4-5,2°C Arrêt
de la croissance des salmonelles
Croissance de Listeria monocytogenes
0-1°C Disparition
de tout danger lié à la croissance des principaux micro-organismes pathogènes ou à l’élaboration de toxines
Mais certains micro-organismes adaptés au froid
continuent à croître (Listeria
monocytogenes, Shigella, Yersinia…)
-10°C Arrêt
de toute croissance bactérienne
Croissance
maintenue des moisissures et levures
-18°C Arrêt
de toute croissance microbienne
Les enseignements que l’on peut tirer de l’ensemble de ces éléments pour donner au consommateur la possibilité de mieux maîtriser les dangers induits par les conditions climatiques actuelles s’articulent autour de trois pôles :
- les conduites domestiques à risque ;
- les catégories d’aliments les plus sensibles ;
- les populations de consommateurs les plus exposées
En pratique |
Les conduites
domestiques « sécurisées »
Ce sont celles qui permettent le respect de la chaîne du froid.
Ø Elles commencent dès le lieu de distribution des denrées alimentaires où le consommateur doit respecter un certain nombre de règles de bon sens :
- Acheter les produits les plus sensibles aux fortes températures (cf. ci-après) et les produits surgelés en fin d’achats ;
- Utiliser des sacs isothermes ;
- Ranger de façon rationnelle les achats de denrées alimentaires dans les sacs en sortie de caisse de façon à en faciliter le rangement en réfrigérateur ou en congélateur le plus rapidement possible au retour à domicile ;
Ø Au domicile, certains gestes contribuent à la maîtrise des risques alimentaires microbiologiques :
- Limiter au maximum le temps séparant l’achat de la conservation et/ou de la préparation des denrées alimentaires ;
- Ranger les denrées alimentaires dans les réfrigérateurs selon des règles strictes qui sont fonction des compartiments réfrigérés et des catégories d’aliments. A cet égard, il convient de respecter les trois zones de rangement des réfrigérateurs : (i) la zone tempérée de 6 à 10°C (beurre, oeufs, boissons, sauces industrielles, fromages à pâte cuite, fruits et légumes frais…) ; (ii) la zone fraîche de 4 à 6°C (produits laitiers non entamés, crèmes dessert, fromages frais, légumes et fruits cuits, pâtisseries…) ; (iii) le compartiment fraîcheur dont la température doit être inférieure à + 4°C (poissons, viandes, charcuterie, laitages entamés…) ;
- Ne pas charger trop le réfrigérateur ;
- Faire le tri des emballages inutiles et protecteurs ;
- Eviter les ouvertures trop fréquentes et trop prolongées des réfrigérateurs ;
- Dégivrer dès lors que la couche de glace se forme de façon inhabituellement rapide ;
- Maintenir une hygiène stricte par un nettoyage à l’eau savonneuse et un rinçage à base d’eau légèrement javellisée ou vinaigrée tous les 15 jours.
Ø Lors de la consommation des denrées alimentaires, il convient d’une part, de veiller au respect strict des indications figurant sur l’étiquetage des denrées et d’autre part, d’apprécier les caractéristiques générales des denrées alimentaires. Il s’agit notamment de :
- Respecter la date limite de consommation (DLC) du produit qui correspond à la date jusqu’à laquelle le produit peut être consommé, ce qui signifie que celui-ci devient impropre à la consommation au-delà de celle-ci ; cette indication est notamment visible sur les produits frais et les produits laitiers … Durant une période de canicule, cette indication doit faire l’objet d’un respect particulièrement strict de la part du consommateur ;
- Respecter la date limite d’utilisation optimale (DLUO) du produit qui indique que le produit doit être consommé de préférence avant cette date ; au-delà de celle-ci, la denrée perd ses qualités gustatives mais peut être consommée sans danger pour la santé ; cette indication est notamment visible sur les boissons, les produits d’épicerie sèche…
- D’apprécier la couleur et l’odeur des aliments avant préparation. Cette observation peut constituer un signal d’alarme avant consommation intempestive d’aliments altérés ;
- Limiter l’exposition aux températures ambiantes des denrées sensibles en les remettant au réfrigérateur immédiatement après usage (mayonnaise, charcuterie….)
Les catégories
d’aliments les plus sensibles
Certaines catégories d’aliments sont plus sensibles que d’autres à certains micro-organismes de par les caractéristiques physico-chimiques de ces aliments (degré d’acidité, teneur en eau, température), les traitements physiques qu’ils subissent et les possibilités de contamination secondaire au stade de la consommation (par exemple suite à l’ouverture d’un conditionnement étanche). A ce propos, l’Afssa avait proposé une catégorisation des aliments au regard du risque lié à Listeria monocytogenes[2].
Par ailleurs, certaines catégories d’aliments présentent une susceptibilité plus marquée que d’autres aux conditions ambiantes de conservation (exemple des conserves dont la stabilité au regard de conditions environnementales est, sous certaines conditions de fabrication et de durée de conservation, préservée)
Sans qu’il ne soit possible de procéder à une classification exhaustive des denrées alimentaires dont la consommation, dans les conditions climatiques actuelles, présenterait un risque en l’absence du respect particulièrement strict des mesures rappelées précédemment, on peut toutefois identifier :
- les aliments hautement périssables tels que les viandes, les produits tripiers, les préparations à base de viande, les produits traiteurs frais, les charcuteries autres que celles à cuire ou séchées, certains produits laitiers tels que les laits pasteurisés, les fromages frais…Pour ces catégories, il y a rupture de la chaîne du froid si la température dépasse + 4°C ;
- les aliments périssables tels que le beurre, les matières grasses, les desserts lactés, les produits laitiers frais autres que les précédents et qui nécessitent une conservation à une température impérativement inférieure à + 8°C.
Les aliments présentant donc des caractéristiques physico-chimiques favorables et/ou subissant des traitements sécurisants au regard du risque microbiologique (type cuisson, conserves, produits pasteurisés…) peuvent être recommandés.
Par ailleurs, les aliments susceptibles d’assurer un apport hydrique important sont également recommandés
Les personnes les
plus sensibles
Certaines populations de consommateurs sont particulièrement exposées aux risques microbiologiques potentiellement induits par les conditions climatiques extrêmes. Il s’agit :
- des personnes âgées dont la constitution physique souvent fragile, les pathologies sous-jacentes et les conditions de vie parfois précaires ou en collectivité peuvent favoriser la survenue de toxi-infections alimentaires ;
- des personnes immunodéprimées et des femmes enceintes pour lesquelles des recommandations déjà existantes concernant l’exclusion de certains aliments à risque doivent se doubler d’une particulière attention dans les modalités de conservation des aliments autorisés ;
- des jeunes enfants. On veillera à éviter, pour les bébés, la préparation anticipée des biberons, et pour les jeunes enfants la ré-utilisation d’aliments conditionnés déjà entamés dès lors que les conditions de conservation ne sont pas sûres.
Adapter
son alimentation
Toutes les personnes dépendantes : personnes âgées, les jeunes enfants, en particulier les nourrissons et les enfants en bas âge (moins de 3 ans), sont particulièrement exposés aux risques de déshydratation et de coup de chaleur quand la température ambiante est élevée.
Au delà des
recommandations générales qui permettent de réduire les risques de
déshydratation, des conseils de consommation alimentaire appropriée sont
proposés afin de rééquilibrer la balance hydrique.
Les enfants sont constitués à 90% d’eau, les adultes à 70% et les personnes âgées à 60%. Ces dernières ont une capacité diminuée pour lutter contre la chaleur par la transpiration.
Les personnes âgées ont également un fonctionnement rénal diminué : ils ont alors plus de difficultés à éliminer l’eau dans les cas d’apport excessifs.
Il faut alors que le sujet consomme
suffisamment d’eau tout en évitant les excès.
ü Il est
conseillé de boire au minimum l’équivalent de 8 verres par jour (soit
800 mL), l’idéal étant une consommation quotidienne de 13/14 verres.
En période de forte chaleur, la chloration de l’eau du robinet peut être accrue pour des raisons de sécurité sanitaire d’ordre microbiologique. Le goût de chlore peut disparaître si on laisse l’eau reposer quelques minutes après l’avoir tirée du robinet.
ü Consommer des
eaux moyennement minéralisées (faible pouvoir osmotique) : faire par
exemple des mélanges d’eau gazeuse (fortement minéralisée) et d’eau du robinet.
Les personnes
âgées apprécient peu les eaux « natures », on peut diversifier
l’apport par :
o
Du thé ou café frais
o
Du sirop dilué dans de l’eau ou apporté sous forme de glaçons
o
Des gaspachos ou soupes froides
o
Des compotes de fruits
o
De sorbets préférables aux glaces, car plus riches en eau
o
Des jus de fruits
o
Des fruits et légumes riches en eau comme la pastèque, le
melon, les fraises, les pêches, les tomates, les courgettes et concombres
o
Des yaourts (1 yaourt hydrate aussi bien qu’un verre d’eau),
du fromage blanc)
ü Il est
déconseillé de boire ou de manger (très) « glacé » : la
sensation de soif s’atténue plus vite en cas de consommation de boissons
glacées.
ü Faire prendre
conscience de l’importance de boire en dépit d’éventuels problèmes
d’incontinence.
ü Essayer de
boire régulièrement afin d’anticiper la sensation de soif.
Dans tous les cas, si le sujet mange peu ou moins que
d’habitude, la diminution des apports hydriques d’origine alimentaire doit être
compensée par une hydratation supérieure.
De plus, l’élévation de la température corporelle doit
s’accompagner d’une augmentation conjointe de l’hydratation : par exemple,
le sujet doit consommer 0,5 litre d’eau supplémentaire par jour si sa
température passe de 37 à 38°C.
Conduites spécifiques au jeune enfant |
ü Lui proposer à
boire
très fréquemment, au moins toutes les heures durant la journée, en lui
donnant de l’eau fraîche, au biberon ou au verre selon son âge, sans attendre
qu’il manifeste sa soif.
ü La nuit, lui
proposer de l’eau fraîche à boire au moment des réveils.
ü Privilégier
les fruits frais (pastèque, melon,
fraise, pêche) ou en compote, et les légumes verts (courgettes et concombres)
et au moment des repas (quand son alimentation est diversifiée).
ü Proposer des
yaourts ou du fromage blanc quand l’alimentation est diversifiée et que
l’enfant n’a pas de contre-indication (type intolérance au lactose) l’empêchant
de consommer des produit lactés.
Contact :
AFSSA, Service
communication : 01 49 77 26 02
wb.internet@afssa.fr
4.2.3. Recommandations pour
rafraîchir un espace à l’intérieur des établissements d’accueil des personnes
âgées
Les différents rapports d’enquête sur la canicule 2003 ont souligné que le rafraîchissement des personnes sensibles et en particulier des personnes les plus âgées, durant une période de deux à trois heures chaque jour, permettrait de réduire très sensiblement le risque de surmortalité.
1/ Par rapport au bâtiment
Les systèmes de rafraîchissement viennent en complément –d’autres mesures visant à réduire les défauts de conception ou de gestion d’un bâtiment. C'est pourquoi, au préalable, il est fortement recommandé :
Ø d'équiper les bâtiments concernés de protections solaires de qualité (stores, brise soleil, volets,…),
Ø de limiter les apports internes des équipements électriques (éclairage, TV,…),
Ø de veiller à maintenir portes, fenêtres et volets fermés pendant la période d’ensoleillement, mais sans oublier, afin de renouveler l’air et de le rafraîchir, d’aérer les pièces la nuit, à partir de 2h00 du matin, quand la température extérieure nocturne passe par un minimum.
Ø d’améliorer, si possible, l’isolation thermique du local,
Ø d’utiliser des pièces rafraîchies naturellement telles que les pièces en sous sol, seulement si leur accès est facile pour les personnes à mobilité réduite et leur aménagement, sain et accueillant.
En vue de l’installation d’un système de rafraîchissement et pour optimiser le choix du ou des espaces à rafraîchir, chaque bâtiment doit faire l’objet d’une expertise permettant d’identifier les zones du bâtiment présentant les meilleures caractéristiques pour recevoir l'équipement envisagé.
Indépendamment des conditions d’accès, d’aménagement et de la capacité d’accueil des locaux ciblés, il s’agit de prendre en compte :
à l’orientation du ou des bâtiments,
à les matériaux qui ont été mis en œuvre,
à la nature des ouvrants et des protections solaires,
à la nature du dispositif de ventilation,
à les caractéristiques de l’isolation thermique du ou des bâtiments.
Lors de la construction de bâtiments neufs, l’orientation des bâtiments et la position des ouvrants doit tenir compte des apports solaires d’été afin de limiter ces apports en période de vague de chaleur.
2/ Par rapport au choix du
système de rafraîchissement
Dans
la perspective d'une réponse à court ou long terme, plusieurs types
d’installation sont envisageables. Il est donc conseillé de faire appel à des
professionnels pour dimensionner l’installation du système de rafraîchissement
nécessaire en fonction des qualités de la construction du ou des bâtiments.
·
Typologie générale des appareils
et systèmes de rafraîchissement
On parle de systèmes individuels, centralisés, semi-centralisés ou décentralisés.
à
les systèmes
individuels
sont des appareils autonomes placés dans chaque local à rafraîchir ;
à
les systèmes
centralisés ou semi-centralisés sont composés de groupes de production
de froid souvent réversibles (avec production de chaud pour le chauffage en
hiver) disposés dans des locaux techniques et d’une distribution par des
systèmes « tout air » ou « tout eau » dans les locaux du
bâtiment à rafraîchir ou à chauffer ;
à
les systèmes
décentralisés ont recours à des unités divisionnaires qui sont installées
dans chaque local ou chaque zone du bâtiment et qui sont raccordées à une
boucle d’eau parcourant le bâtiment.
·
Cas du rafraîchissement d’une « zone refuge »
Sont présentés ci-dessous de manière sommaire les systèmes utilisables dans le cadre de la climatisation d’une « zone refuge », c’est-à-dire d’un local dans lequel on pourrait envisager de regrouper, éventuellement par roulement, les résidents accueillis dans un établissement pour personnes âgées.
Concernant les locaux :
à
Pour rassembler entre 15 et 50 personnes, selon si elles
sont assises (chaise ou fauteuil roulant) ou alitées, il est nécessaire de
disposer d’un espace de 100 m² environ (salle de restauration, salon,…)
à
la puissance à installer est de l’ordre de 10 kW pour une
salle de 100 m² sur la base d’un ratio de 100 W /m²
Concernant les installations :
Le tableau ci-dessous présente les préconisations générales qui peuvent être faites concernant le type d’installation à adopter pour la climatisation d’une « zone refuge ».
·
en italique, figurent
les équipements qui peuvent être envisagés dans le cas d’une première
installation de système de rafraîchissement, ceci avec des coûts
d’investissement et des difficultés d’installation variables selon le bâtiment
considéré.
·
en gras, les
équipements que l’on pourra continuer à utiliser s’ils équipent d’ores et déjà
le bâtiment.
§ Air
refroidi localement |
§ Air
refroidi localement à partir d’une production centralisée d’eau froide |
§ Air
refroidi de façon centralisée |
||
Sans
apport
d’air neuf |
Avec apport d’air neuf |
Sans apport d’air neuf |
Avec apport d’air neuf |
Avec apport d’air neuf |
Systèmes de
rafraîchissement individuels* |
aucun |
Ventilo-convecteurs et cassettes à
eau |
Unités terminales de traitement d’air |
Centrales de traitement d’air |
Centrale autonome à condensation par
air |
aucun |
|
|
Centrales de traitement d’air +
unités terminales de traitement d’air |
§
Observation:
Lorsque certaines personnes âgées ne sont pas transportables, l’utilisation de systèmes de rafraîchissement mobiles pourra être envisagée.
· Cas d’une rénovation
lourde ou d’un bâtiment neuf :
Pour les bâtiments qui sont à rénover (environ 300 bâtiments par an accueillant des personnes âgées bénéficient d’une rénovation lourde) ou à construire, on peut installer les mêmes systèmes que précédemment, mais on peut aussi utiliser des systèmes plus complexes à mettre en place présentant des avantages non négligeables au niveau de la performance et surtout du confort. Parmi ces systèmes, on citera la climatisation tout eau (plafonds, poutres froides, ventilo-convecteurs), mais aussi les systèmes centralisés et les techniques de ventilation par déplacement.
3/ Par rapport à l’utilisation et à la maintenance des équipements
§
De manière générale, il est conseillé de :
à dimensionner les systèmes thermodynamiques pour garantir un bon fonctionnement au-delà d’une température extérieure de 35°C : il faut vérifier les spécifications techniques notamment en termes d’efficacité énergétique au-delà de 35°C ;
à choisir des appareils disposant d’une efficacité énergétique (EE) >3. Il n’y a pas une famille de systèmes thermodynamiques plus performante qu’une autre. Cependant, il est certain que, pour les systèmes centralisés, la condensation à eau est plus performante que la condensation à air, mais pour un coût de fonctionnement supérieur, en raison d’une forte consommation d’eau qui peut-être en outre un facteur limitant en période de canicule.
à
porter une attention particulière aux nuisances sonores
induites par les équipements de climatisation, qu’il s’agisse de nuisances
générées à l’intérieur des locaux ou subies par le voisinage.
§
Pour les systèmes de
rafraîchissement individuels
Les équipements mobiles (climatiseur monobloc ou split mobile), qui peuvent être utile pour les personnes âgées ne pouvant se lever, ne sont pas recommandés dans d’autres situations. Leur utilisation impose de prévoir une sortie, vers l’extérieur, pour le tuyau de rejet de l’air chaud ou pour le passage des flexibles de fluide frigorigène. En tout état de cause, il est fortement déconseillé, pour faire sortir ce tuyau ou ces flexibles, d’ouvrir une fenêtre ;
Recommandations valables pour tous les systèmes individuels :
à disposer d’une alimentation électrique correctement dimensionnée en cas d’achat de systèmes individuel fixe ou mobile. Généralement une prise 10/16 A avec terre est suffisante pour un système mobile, mais par forcément pour un système fixe ;
à procéder rigoureusement et régulièrement à l’entretien du filtre à air. Il doit être impérativement nettoyé lors de la mise en fonction des équipements et tous les quinze jours en période d’utilisation régulière. Les filtres peuvent être lavés avec une solution détergente neutre et doivent être correctement séchés avant d’être replacés ;
à s’assurer de la bonne évacuation des condensats et de la propreté du bac à condensats.
En ce qui concerne
l’utilisation, le réglage de la consigne de température doit être correct pour
ne pas obtenir une température trop basse à l’intérieur des locaux. Enfin, il
faut garder à l’esprit que le système n’assure pas l’apport d’air neuf / le renouvellement d’air
§
Pour les unités terminales
de traitement d’air et les centrales de traitement d’air:
Il faudra être attentifs aux éléments
suivants : la maintenance des filtres, le recyclage de l’air, le respect
des débits d’air, la bonne évacuation des condensats, le bruit, la propreté du
réseau de gaines d’air, la qualité de la diffusion de l’air.
4/ Par rapport aux
populations
Il est nécessaire de vêtir davantage les personnes avant leur entrée dans une pièce rafraîchie afin d’éviter un choc thermique et les conséquences sanitaires qui pourraient en résulter. Les vêtements doivent être retirés au fur et à mesure que la personne s’habitue à la température de la pièce.
5/ Par rapport aux effets
sur la santé
Une température de l’ordre de 25 ou 26°C pour l’espace rafraîchi semble raisonnable. En dessous de ces températures, des effets sur la santé peuvent en effet, se faire sentir : développement de pathologies respiratoires, par exemple. Il faut :
à éviter l’impact d’un écart trop important avec la température extérieure, entraînant une sensation de froid avec le développement possible de pathologies infectieuses respiratoires, virales ou bactériennes, au besoin en couvrant les personnes avant de pénétrer dans une pièce rafraîchie.
à éviter, par la surveillance et l'entretien permanent des installations, les phénomènes d’irritation de la peau et des muqueuses oculaires et respiratoires, ou plus rarement des manifestations de nature allergique, liées à l’émission de poussières, de bactéries ou de moisissures par des systèmes ou appareils mal entretenus notamment au niveau des filtres à poussière. Cette considération concerne également les dispositifs centralisés de conditionnement d’air dont les conduits sont susceptibles de contenir de grandes quantités de poussières qui constituent le nid du développement de moisissure et bactéries.
à éviter l’exposition prolongée à un air trop rafraîchi et trop sec en cas d’utilisation de climatiseurs individuels sans maîtrise de l’hygrométrie. Il convient de maintenir en permanence une hygrométrie comprise entre 30 et 60% afin de prévenir, d’un côté, le dessèchement de muqueuses et de l’autre, une limitation des phénomènes d’évapotranspiration nécessaires à la régulation thermique.
Le risque de légionellose concerne les climatisations
centralisées. Il est lié à une maintenance insuffisante des tours de
refroidissement ou tours aéroréfrigérantes. Lorsque la prise d’air neuf capte
l’air du panache de ces tours contaminées, la contamination est susceptible
d’être transportée à l’intérieur du local, comme à l’intérieur des espaces et
immeubles avoisinants.
6/ Par rapport à la
réglementation
Une dérogation aux règles de
ventilation des pièces refuges dotées d'une climatisation devrait être accordée
pendant des périodes courtes, lors de situations d'urgence, afin de rafraîchir
temporairement les personnes âgées et fragiles, dans le but de les prémunir
d'un danger grave. Cette dérogation se justifie par le fait que les personnes
ne sont susceptibles de séjourner dans ces pièces rafraîchies que durant de
courtes périodes. Elle ne devrait pas conduire à une diminution du débit requis
en occupation nominale.
L’élaboration de la future réglementation thermique pourrait contenir des indications spécifiques de confort d’été lors de températures extrêmes.
7/ Par rapport à la
consommation énergétique
Tout en veillant à sa compatibilité avec d'autres exigences sanitaires, l’objectif d'une température de 25 à 26°C semble raisonnable. En effet, chaque degré d'abaissement supplémentaire de la température entraîne 20 à 25% de consommation d'énergie et donc un surcoût.
Il est conseillé d’apporter une attention particulière à la nature des fluides frigorigènes employés, à l’étanchéité du système et au contrat de maintenance (notamment en termes de compétence pour la récupération en fin de vie).
En cas d’installation du système de rafraîchissement, il est recommandé, afin d’amortir le coût d’investissement, d’étudier la possibilité d’installer un système réversible, celui-ci pouvant également servir pour le chauffage en hiver, moyennant un surcoût d’installation de l’ordre de 10%.
De manière générale, il est fortement conseillé de réfléchir aux possibilités d’aménagements et investissements car il convient d’optimiser techniquement et économiquement ces aménagements de façon globale, en fonction des conditions prévalant sur l’année entière.